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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Jean-Baptiste Chastand et Margherita Nasi (Rome, correspondance) - 21/8/2018

Le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, refuse d’accueillir les naufragés secourus avant d’être assuré qu’ils « iront ailleurs » en Europe.

L’imbroglio n’est pas fini pour les 177 migrants du Diciotti. Lundi 20 août au soir, le navire des gardes-côtes italiens, bloqué depuis cinq jours au large de Lampedusa avec ses passagers sauvés en Méditerranée, a, certes, pu accoster dans le port de Catane, en Sicile, mais ses passagers ont eu interdiction de débarquer, de nouveau pris en otage par un chantage du ministre de l’intérieur, Matteo Salvini.

« Le ministre de l’intérieur n’a pas donné et ne donnera pas d’autorisation au débarquement des migrants du Diciotti tant qu’il ne se sera pas assuré que les 177 migrants iront ailleurs », a rapporté l’agence de presse ANSA, en citant des sources ministérielles.

Moins d’une semaine après l’accord sur l’Aquarius, qui a permis, sous l’égide de la France, de répartir 141 migrants depuis Malte vers cinq pays, le très eurosceptique chef de file de la Ligue (extrême droite) semble vouloir profiter de la même solution, qui avait alors été saluée par les ONG comme une « ébauche de système européen ». L’Italie, qui ne faisait pas partie des cinq pays de l’accord initial sur l’Aquarius, avait d’ailleurs discrètement accepté d’accueillir 20 migrants dans un second temps.

Rome accuse Malte

« Maintenant, l’Europe doit se presser de faire sa part », a expliqué sur Twitter le ministre italien des transports, Danilo Toninelli, lorsqu’il a annoncé que le Diciotti avait finalement l’autorisation de rejoindre les côtes siciliennes. Ce membre du Mouvement 5 Etoiles (M5S), allié à la Ligue, ne semblait toutefois pas en faire une condition pour autoriser le débarquement.

Mais Matteo Salvini a un problème particulier avec le Diciotti. Le navire avait recueilli les migrants dans la nuit du 15 au 16 août entre les côtes maltaises et l’île de Lampedusa sans attendre l’autorisation de Rome, provoquant la colère du ministre. D’autant qu’en juillet déjà, les gardes-côtes du même bateau avaient ignoré les consignes du gouvernement et avaient secouru 450 migrants entassés sur une barque de pêche.

M. Salvini a accusé les autorités maltaises d’avoir délibérément « accompagné » l’embarcation des migrants « vers les eaux italiennes » plutôt que de la sauver. La Valette a rétorqué que le bateau n’était pas en besoin de sauvetage et que les gardes-côtes italiens ont « intercepté les migrants à l’intérieur de la zone de recherche et de secours maltaise seulement pour les empêcher d’entrer dans les eaux italiennes ».

M. Salvini a ensuite menacé de renvoyer les migrants en Libye. « Soit l’Europe décide sérieusement d’apporter une aide concrète à l’Italie, soit nous serons obligés d’agir afin d’éradiquer définitivement le business des passeurs de clandestins en raccompagnant vers les ports libyens les personnes récupérées à la mer », a expliqué le chef de la Ligue, en feignant d’oublier que la convention de Genève empêche tout pays membre de reconduire des migrants en Libye, dont les ports ne sont pas considérés comme sûrs.

Salvini multiplie les provocations

Après cinq jours au large de Lampedusa, les critiques se sont multipliées contre le ministre de l’intérieur. « Il y a des femmes et des enfants à bord de ce bateau, le gouvernement ne peut pas se voiler la face », s’est notamment indigné le sénateur Edoardo Patriarca (Parti démocrate, gauche). Seules treize personnes ont été évacuées en urgence vers l’hôpital de Lampedusa pour y être soignées.

Si M. Salvini multiplie les provocations, d’autres membres du gouvernement italien semblent agir, en coulisses, avec plus de diplomatie. Le ministre des affaires étrangères, Enzo Moavero Milanesi, un technocrate plus discret, a ainsi écrit à Bruxelles pendant le week-end pour demander une répartition des sauvés du Diciotti. Lundi, la Commission européenne a annoncé avoir pris « contact avec tous ceux qui peuvent aider à trouver une solution ».

« Des discussions sont en cours », confirme l’Elysée, où l’on affirme « ne pas avoir de raison de refuser à l’Italie ce qu’on fait pour d’autres en répartissant les migrants », mais à condition que Rome « joue le jeu de la solidarité ». C’est-à-dire : « Accepter aussi des migrants débarqués ailleurs, continuer à débarquer sur son sol lorsque les règles de secours le prévoient, accepter un mécanisme pérenne. »

Discuté lors d’un conseil européen fin juin, ce mécanisme prévoit de mettre en place des « centres contrôlés » européens pour accueillir les migrants avant de répartir ceux susceptibles d’obtenir l’asile dans des « pays volontaires ». Mais il peine jusqu’ici à se mettre en place, comme en témoigne cette nouvelle crise.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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