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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Croniques du CRA de Paris-Vincennes - 9/10/2019

Ubu bien vivant et même… dépassé !
 
Le hasard a voulu que cet après-midi nous voyions deux retenus aux parcours similaires, parcours dont le tragique confine à l’absurde. Qu’on en juge :
Ces deux retenus sont arrivés mineurs en Europe ; l’un venant d’Egypte, après avoir payé la coquette somme de 3000 euros, a atteint assez rapidement l’Italie en bateau, puis la France, en train, en passant par Vintimille. L’autre, de Côte d’Ivoire, est passé par le Mali et la Lybie. Tous les deux reconnus mineurs, ils ont été pris en charge par l’ASE et ont chacun un CAP : l’un en électricité, l’autre en mécanique auto, deux métiers grâce auxquels il est assez aisé de trouver du travail. Malheureusement, la nouvelle législation s’applique à eux : pour obtenir la carte de salarié, il faut avoir un CDI (la législation précédente ne demandait qu’un CDD d’un an). Faute du fameux CERFA, les deux jeunes hommes se retrouvent au CRA, l’un contrôlé à Stalingrad, l’autre tout simplement convoqué au commissariat… et aussitôt embarqué !
 
Le jeune Egyptien, arrivé à 15 ans aurait même pu demander la nationalité française par déclaration. Faute d’un accompagnement efficace, il se retrouve en rétention !

Le jeune Ivoirien était en train de négocier l’obtention d’un CDI, mais à un mois près, il n’a pas pu le présenter à temps à la préfecture et se retrouve en rétention !

Ces 2 jeunes gens ont étudié plusieurs années en France (leur connaissance de la langue est excellente), ils ont une formation qualifiante, dans des secteurs en tension et ils se retrouvent en rétention !

Confiés à l’ASE pendant plus de 2 ans, ils ont bénéficié d’une prise en charge qui a coûté à la collectivité plus de 100 000 euros par an (un placement en foyer « coûte » autour de 54 000 euros par an et par enfant qu'il soit français ou étranger), mais eux se retrouvent en rétention.

À présent, ils risquent l’expulsion. Cette dernière opération est évaluée par un récent rapport parlementaire (juin 2019) à 13 800 euros en moyenne.

Alors, il faudra qu’on m’explique la logique de ces opérations. Il me paraît plus simple et plus efficace en termes économique et financier, de donner à ces deux jeunes une carte de séjour leur permettant de travailler, surtout dans des secteurs où l’on manque de main-d’œuvre : ils travaillent, paient leurs impôts et valorisent ainsi l’investissement de la collectivité qui a contribué à leur formation.

Au lieu de ce parcours logique, on forme ces jeunes et puis on les enferme et on essaie de les expulser. Il y a là quelque chose qui m’échappe ! Cette logique de « haute politique » relève tout à fait de Ubu roi !

Devant une telle aberration, je ne peux que crier à Alfred Jarry :

« Merdre ! De par ma chandelle verte ! Ta pompe à phynances est une super invention et ta machine à décerveler a fait vraiment merveille ! »
Alfred Jarry (1873-1907) [Public domain]
 
 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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