En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services adaptés.

cdv logo  

Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

logo EGM Toulouse

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Gisti - communiqué - 11/5/2020

Pendant la durée de l’état d’urgence sanitaire, prorogé jusqu’au 10 juillet 2020, les conseils départementaux ne peuvent mettre fin aux mesures de protection de l’enfance pour les jeunes précédemment pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. Cette disposition issue de la loi du 23 mars 2020 s’applique bien évidemment aux mineur·es et jeunes majeur·es isolé·es de nationalité étrangère.

Malheureusement, rien n’a été prévu pour ces derniers lorsque leur minorité a été contestée par un conseil départemental avant le début du confinement. Ils et elles doivent attendre, le plus souvent dans la rue ou dans des squats, qu’un ou une juge des enfants veuille bien statuer sur leur demande. Dans ce contexte de crise sanitaire, cette situation porte une atteinte à leur droit à la santé ainsi qu’à la préservation de leur intégrité physique et de celle des autres personnes amenées à les côtoyer.

A Paris, une centaine de mineurs sont dans cette situation. La plupart d’entre eux sont en possession d’un document d’état civil qui prouve leur minorité mais que la cellule d’évaluation parisienne a refusé de prendre en compte. Faute de pouvoir espérer une réponse à leur recours contre ce refus dans un délai raisonnable de la part du tribunal pour enfants de Paris – en forte baisse d’activité compte tenu du contexte d’état d’urgence sanitaire –, ils risquent de rester sans protection encore très longtemps.

En situation de grande précarité, ils doivent pouvoir, comme l’ensemble de la population, bénéficier de mesures de sécurité sanitaire, ce qui suppose en premier lieu de les mettre à l’abri dans des hébergements adaptés à leur situation et à leur âge.

Il a fallu plusieurs décisions du tribunal administratif constatant que la Ville de Paris avait gravement porté atteinte aux libertés fondamentales de ces jeunes pour la contraindre à héberger quelques-uns d’entre eux sous 48 heures.

Alors que les juges avaient ordonné aux autorités parisiennes de prendre en charge leur hébergement « dans une structure agréée, adaptée à la prévention des risques de propagation du Covid-19, et d’assurer [leurs] besoins alimentaires, sanitaires et médicaux jusqu’à ce que l’autorité judiciaire se prononce définitivement sur la question relative à sa minorité », tous ont été conduits dans des gymnases réquisitionnés à cet effet [1].

Outre qu’un tel lieu n’est pas adapté à la protection de l’enfance, le Comité scientifique a estimé que « le rassemblement dans des espaces collectifs (de type gymnases, etc.) de personnes vivant en situation de grande précarité et non infectées par le COVID19 ne se justifie en rien ; il présente au contraire un risque épidémique majeur tant pour les personnes rassemblées que pour l’ensemble de la population. Il est donc à proscrire » [2].

La Ville de Paris alléguant la saturation des structures agréées, les juges ont dans un second temps admis qu’elle puisse placer ces jeunes dans d’autres types d’hébergement, à condition qu’ils soient individuels.

En violation flagrante de ces dernières décisions de justice, Paris persiste à orienter l’ensemble des jeunes en gymnase.

C’est pourquoi le Gisti a décidé d’intervenir volontairement au côté d’un jeune actuellement mis à l’abri en gymnase, au soutien de sa requête présentée devant le tribunal administratif, pour que le juge des référés constate l’inexécution par la Ville de Paris de sa décision précédente et qu’il ordonne, sous astreinte financière, sa prise en charge immédiate en hébergement individuel, adaptée à son âge et à la prévention des risques de propagation du COVID-19.

La Ville de Paris doit mettre à l’abri tous les jeunes qui ont saisi le juge des enfants et sont dans l’attente d’une décision judiciaire afin de respecter leur droit à un recours effectif garanti par l’article 13 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle doit le faire dans le respect des règles de la protection de l’enfance et des conditions sanitaires qu’imposent la période actuelle, a fortiori lorsqu’une décision de justice l’y oblige.

Mémoire en intervention volontaire, 11 mai 2020

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

Archive

Powered by mod LCA