En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services adaptés.

cdv logo  

Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

logo EGM Toulouse

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

16|06|2010


Les avis de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés ne trouvent pas l’écho qu’ils méritent auprès des gouvernements et des organismes étatiques en Europe. Récemment, plusieurs recommandations fermes du HCR ont tout simplement été ignorées. Cette attitude met des vies en danger et affaiblit le système international de protection des réfugiés.

Le 9 juin 2010, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni ont participé à une opération coordonnée par l’agence de l’Union européenne Frontex, qui consistait à expulser 56 Irakiens déboutés du droit d’asile. Des dispositions ont été prises pour les renvoyer de force à Bagdad.

Cette opération a été menée au mépris de la position très claire adoptée par le HCR et de ses recommandations adressées aux gouvernements selon lesquelles les demandeurs d’asile irakiens originaires de certaines régions, dont la capitale, devraient continuer à bénéficier de la protection internationale. La sécurité des personnes renvoyées de force dans ces régions d’Irak ne peut en effet être garantie.

Contre l’avis du HCR a été établie une politique destinée à intercepter les migrants qui tentent d’atteindre les côtes européennes et à les ramener à leur point de départ, sans leur donner aucune possibilité de demander l’asile. Des accords intergouvernementaux conclus avec la Libye confient à ce pays le soin de protéger les pays européens en empêchant les migrants de rallier l’Europe par la Méditerranée, sans tenir compte de la situation de ces personnes.

Le 7 juin, une embarcation en détresse transportant plus de 20 personnes, érythréennes pour la plupart, qui se trouvait non loin des côtes maltaises et italiennes, aurait été secourue par un patrouilleur libyen, près de 24 heures après les premiers appels à l’aide des migrants en péril. Ceux-ci ont été ramenés en Libye.

En renvoyant de force des personnes dans des pays où elles risquent de subir de mauvais traitements, ou d’être expulsées vers des pays tiers dangereux pour elles, les Etats européens se rendent en fait coupables de violations des droits de l'homme. La situation s’est encore aggravée depuis que les autorités libyennes ont ordonné la fermeture du bureau du HCR, la semaine dernière. Il ne pourra donc plus apporter aucune protection aux personnes refoulées vers la Libye, à moins que les autorités libyennes ne revoient leur position concernant la présence du HCR.

Les recommandations du HCR n’ont pas non plus été respectées en ce qui concerne les personnes originaires du Kosovo, notamment les membres de la communauté rom. En novembre 2009, le HCR a publié des lignes directrices dans lesquelles il indique clairement que certaines des personnes qui ont fui le Kosovo* seraient encore en danger si elles devaient y retourner. Pourtant, en 2009, 2 500 personnes, dont des Roms, ont été renvoyées au Kosovo par des pays européens, principalement l’Autriche, l’Allemagne, la Suède et la Suisse.

Il y a soixante ans, les gouvernements du monde adoptaient le Statut du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (1950), puis la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés (1951). En adhérant à ces instruments, les Etats membres de l’ONU se sont engagés à assurer aux réfugiés « l’exercice le plus large possible des droits de l'homme et des libertés fondamentales ». De plus, les Etats parties à la Convention relative au statut des réfugiés ont reconnu expressément que la protection effective des réfugiés dépend de la coopération avec le HCR.

Il est très regrettable qu’aujourd’hui, des gouvernements européens agissent au mépris de ces accords essentiels. Le HCR est l’agence internationale de référence pour les questions relatives aux réfugiés ; il dispose dans ce domaine d’une expérience et de compétences inégalées. Les gouvernements devraient l’écouter.

Ne pas l’écouter, c’est mettre des vies humaines en danger et prendre le risque d’affaiblir un système de protection international dont nous avons cruellement besoin, aujourd’hui plus que jamais.

Thomas Hammarberg

* "Toute référence au Kosovo dans le présent document, qu’il s’agisse de son territoire, de ses institutions ou de sa population, doit être entendue dans le plein respect de la Résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, sans préjuger du statut du Kosovo."






















 


Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

Archive

Powered by mod LCA