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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Utopia 56 - 2/11/2020

Le 27 octobre 2020 au large des côtes du Pas-de-Calais, le naufrage d’une embarcation d’une vingtaine de personnes exilées tentant de rejoindre la Grande-Bretagne a causé la mort de 4 personnes, dont deux jeunes enfants. Réaction d’Utopia 56 face à ce que l’association qualifie de « crimes politiques ».

Mardi matin une embarcation en train de se retourner est signalée. Malgré l’intervention des secours, quinze personnes sont amenées à l’hôpital en situation d’hypothermie, puis quatorze d’entre elles ont été gardées à vue. Les recherches ont pris fin mardi soir à 18 heures, au total ce sont donc quatre personnes décédées, deux parents et leurs enfants. Il semblerait que trois autres personnes n’aient pas été retrouvées. (annonce médias).

“Quand allons-nous arrêter de faire passer ces drames pour des faits divers, quand vont-ils être vus pour ce qu’ils sont ? Il s’agit des crimes politiques dont la France et le Royaume-Uni, à travers les accords du Touquet, sont responsables. Ces morts sont de la responsabilité des gouvernements”, s’indigne Gaël Manzi président de l’association Utopia 56.

Ce drame s’ajoute à de nombreux autres : en 2020, huit personnes sont décédées en tentant de rejoindre la Grande-Bretagne :

  • Le 9 janvier : M., 56 ans, de nationalité soudanaise est retrouvé mort dans un lac après une expulsion d’un campement à Calais.  
  • Le 25 mai : un corps est retrouvé dans les eaux du port de Calais, impossible à identifier.
  • Le 19 août : H. A. soudanais de 28 ans a été retrouvé mort sur la plage de Sangatte après avoir tenté de traverser la Manche par bateau.
  • Le 18 octobre : un homme a été retrouvé mort sur la plage de Sangatte après avoir tenté de traverser la manche par bateau.
  • Le 27 octobre : 4 personnes, dont deux enfants en bas âge, sont mortes au large de Loon-Plage après avoir tenté de traverser la Manche par bateau.

Les vrais responsables ne sont ni les passeurs, ni la météo, ni l’inconscience des personnes. Ce sont les responsables politiques français, britanniques et européens qui rivalisent de propositions toutes plus mortifères les unes que les autres (accords du Touquet, machines à vague, filets pour obstruer les moteurs, rétention des personnes sur des îles éloignées) et mènent une politique de harcèlement quotidien à l’égard des exilé.e.s sur le territoire français (expulsions de terrain quotidiennes dans le Calaisis, interdiction des distributions de nourriture, absence de sanitaires, etc).

A chaque décès ou tentative de passage la seule réaction des autorités consiste à renforcer les dispositifs de contrôle de la frontière et en hypocrites annonces d’une volonté de “démantèlement des réseaux de passeurs”, qui prospèrent justement sur le renforcement des contrôles ! Le nombre de personnes qui franchissent une frontière n’a pas à voir avec son degré de fermeture ou de sécurisation. Les politiques menées de part et d’autre de la Manche ne servent qu’à une seule chose : l’instrumentalisation de ces drames au service d’une politique sécuritaire vaine, puisqu’elle expose les personnes à encore plus de dangers. Seules l’abrogation des accords du Touquet avec une ouverture des voies légales de passage et un réel accès à la demande d’asile ne sauraient faire cesser ces drames humains.

 

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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