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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

 

La Dépêche | 28/09/2011

 

La situation de Mme Hayat Ouhami, cette Albigeoise d'origine marocaine qui s'est vue privée de sa nationalité française 10 ans après l'avoir obtenue, a suscité de nombreuses réactions auprès de nos lecteurs. Nous avons joint l'avocate Me Emmanuelle Pamponneau qui a défendu la jeune femme dans ce dossier très complexe.

Les gens qui ont eu connaissance de cette histoire se posent une simple question : pourquoi a-t-on embêté cette jeune femme, jusqu'à lui retirer sa nationalité française qu'elle avait obtenue de son père, remarié en France ?

C'est pour des questions de politique publique de dossiers. Je peux vous dire qu'il n'y a pas eu de délation et qu'au moment où le parquet a engagé des poursuites, Mme Ouhami n'avait pas de casier judiciaire. On lui a cherché des poux sur la tête, c'est tout. Trois ans de procédure plus tard, elle n'est plus Française.

Pourquoi n'êtes-vous pas allée en cassation suite à l'arrêt rendu par la Cour d'appel de Toulouse ?

ça n'aurait servi à rien à partir du moment où l'arrêt repose sur la législation marocaine.

Quel sentiment vous laisse ce dossier ?

Beaucoup de regrets, à partir du moment où une nationalité a été accordée, sans qu'il y ait une fraude manifeste. Car je le répète, personne n'a voulu frauder qui que ce soit. Il n'y a jamais eu conscience de la part de Mme Ouhami de détenir une nationalité à laquelle elle n'avait pas droit. Il est regrettable vraiment qu'on en arrive à retirer la nationalité à quelqu'un qui n'a jamais posé le moindre problème.

Aujourd'hui, votre cliente se retrouve dans une situation très difficile, sans papiers et sans travail, seule avec deux enfants à charge.

Dans la gestion de l'après-dossier, l'administration est un énorme rouage qui écrase tout ce qu'elle touche. En théorie, les récépissés que lui délivre la préfecture l'autorisent à travailler et à rester sur le territoire français. Mais en pratique, on sait bien que les agences d'intérim refusent d'embaucher quelqu'un qui ne fournit qu'un récépissé. Et la CAF exige un titre de séjour temporaire pour le versement des allocations. Il est donc urgent que Mme Ouhami obtienne un titre de séjour. On voit bien, à la lecture de son dossier, que des politiques qui veulent faire du chiffre, ça broie des gens.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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