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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Si les électeurs du Front National ont des hésitations à voter pour Sarkozy au deuxième tour, ce n'est pas à cause de ses opinions sur l'immigration, c'est parce qu'ils ont un tas d'autres choses à lui reprocher. Si le vote FN n'était motivé que par les questions d'immigration, Sarkozy ayant devancé Le Pen depuis bien longtemps, il n'aurait pas de raison d'être. Marié de façon tout à fait légale à une étrangère depuis trois ans, nous subissons chaque année l'humiliation des services préfectoraux au moment du renouvellement de la carte de séjour. Cette année, je n'ai pu résister à envoyer la lettre ci-dessous au préfet du département de Saône-et-Loire dont nous dépendons. Mon seul espoir est que cette lettre serve à tous ceux qui n'ont pas la possibilité de l'écrire. Espoir bien mince cependant...

 

Monsieur le Préfet,

Je ne savais pas encore pour qui j'allais voter au deuxième tour des présidentielles. Vos services
(obéissant sans aucun doute aux ordres du gouvernement) viennent de décider de mon choix : ce
sera pour François Hollande. Car Sarkozy c'est DEJA Le Pen en matière d'immigration. Et je ne
parle pas d'immigration clandestine, mais de celle qui est qualifiée de légale.


Marié depuis trois ans à une étrangère, j'ai pu constater l'an dernier, à l'occasion du renouvellement
de son titre de séjour, que tout avait été fait pour tenter de la décourager dans sa démarche :
après avoir déposé son dossier dans les temps, et en y joignant absolument TOUTES les pièces
demandées par la sous-préfecture, son dossier lui a été retourné à trois reprises au prétexte qu'il
manquait des documents. Après m'être renseigné dans d'autres départements, je me suis très vite
rendu compte que tous les couples mixtes étaient traités de façon identique!




Cette année, la préfecture a fait encore mieux : la carte de séjour étant valide jusqu'au 20 avril,
le dossier de demande de renouvellement a été constitué et envoyé le 10 février. Donc largement
dans les temps. Et, une fois encore, il était complet au regard des pièces initialement demandées.
Tout comme l'an dernier, il est revenu avec une liste de pièces manquantes ou ne convenant pas.
Mais il ne nous a été retourné qu'après le 20 avril! Plus de deux mois d'instruction pour un dossier
d'une simplicité extrême, je ne peux y voir qu'un manque de moyens humains ou bien une volonté
délibérée de le bloquer.





Votre décision a bien évidemment des conséquences non négligeables sur notre vie, par exemple
sur le fait que nous ne pourrons pas voyager fin mai, comme prévu, puisque la carte de séjour n'est
plus valable. Mais il est d'autres conséquences encore plus graves, et ce alors que mon épouse
a prouvé sa volonté d'intégration notamment en réussissant le DELF : elle ressent un profond
sentiment d'humiliation, et moi de honte par rapport à l'attitude de mon pays à son égard.



Voilà, Monsieur, le Préfet, ce que j'avais envie de vous écrire. C'est une réaction tout à fait réfléchie
et, croyez-moi, si M. Sarkozy est réélu, nous n'aurons plus l'occasion de vous ennuyer avec nos
demandes de carte de séjour, car nous quitterons la France.

Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, en mes sentiments les meilleurs, en ayant l'impression
d'avoir été jusque là un relativement « bon » Français mais de ne pas être considéré comme tel par
les autorités actuelles de mon pays.

 

Alain ROELS

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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