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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Passeursdhospitalites - legalcentrecalais - 23/03/2021

Début mars, 5 heures du matin dans les locaux du centre de rétention administrative de Coquelles. Un cortège de policiers débarque en trombe et réveillent l’ensemble des personnes retenues à la recherche d’un ressortissant albanais âgé de 58 ans afin de l’expulser de force vers son pays d’origine. La personne qui nous a contacté observe toute la scène depuis sa cellule située en face de celle du ressortissant albanais.

« Les policiers ont débarqué dans la chambre et ont violemment enlevé la couverture du monsieur albanais. Il avait très peur des policiers alors il est parti s’enfermer dans les toilettes. Les policiers ont commencé à essayer de casser la porte mais ils n’ont pas réussi. Un policier a fait sortir les deux autres retenus présents dans la chambre et ils ont lancé des gaz lacrymogènes sous la porte. Le monsieur albanais s’est fait sorti violement et les policiers l’ont forcé à s’allonger par terre. Un policier lui tenait les mains devant la tête, un lui maintenait les chevilles avec ses genoux, et un autre a posé ses deux genoux sur son dos pendant environ 5 minutes. Un quatrième policier lui donnait des coups de poings dans le dos. » Cette technique qualifiée de plaquage ventral prolongé est une technique d’immobilisation qui peut mener au décès de la personne immobilisée par asphyxie si la position est prolongée. « J’étais choqué. Le monsieur albanais était vraiment fragile et ne se défendait pas alors que les policiers le maintenaient de force et le frappait. Ensuite, il a été menotté de force et sorti de sa chambre : deux policiers le portaient au niveau des pieds et deux policiers au niveau des mains. J’ai appelé le monsieur quelques jours après. Il m’a dit qu’il avait été renvoyé vers l’Albanie et qu’il avait été obligé de porter un casque pendant le trajet. »

La Cabane Juridique dénonce la violence dans laquelle se déroule les éloignements forcés des personnes étrangères et l’impunité totale dont jouit la police qui violente dans les lieux d’enfermement, de surcroit envers les personnes étrangères. Partout en France, les centres de rétention administrative témoignent de la volonté étatique de procéder coûte que coûte, à des éloignements massifs des personnes sans-papier.

Depuis le début de la crise sanitaire, l’enferment est devenu en CRA une fin en soi, alors qu’il n’existe aucune perspective d’éloignement réaliste pour la majorité des retenus.  Les CRA sont des institutions intrinsèquement répressives et violentes, où s’organise de manière discrétionnaire une politique de harcèlement et dispersion de personnes sans-papier toujours plus disciplinées et précarisées. La Cabane Juridique réclame la fin de l’enfermement et de l’expulsion massif des sans-papiers, et la fermeture définitive des CRA.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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