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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrnats - Charlotte Oberti - 25/05/2021

En France, la trêve hivernale, prolongée en raison du Covid, prendra fin le 31 mai et les expulsions locatives pourront donc reprendre. Mais fait inédit : le gouvernement a annoncé le maintien des 200 000 hébergements d'urgence jusqu'à mars 2022. La mesure est saluée par les associations.

Pas de panique pour les personnes anciennement à la rue qui ont été mises à l'abri ces derniers mois en France. La fin de la trêve hivernale, prévue le 31 mai après avoir été prolongée exceptionnellement pour la seconde année consécutive en raison du Covid, ne devrait pas avoir d'impact sur ceux qui se trouvent actuellement dans des hébergements d'urgence. C'est en tout cas ce qu'a affirmé le gouvernement vendredi 21 mai.

La ministre déléguée chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, a en effet annoncé "le maintien jusqu’à fin mars 2022 des 200 000 places d’hébergement actuellement ouvertes", se félicitant de la fin d'une "gestion au thermomètre" du problème des sans-abris en France. Sur ces 200 000 places, 43 000 avaient été créées depuis le premier confinement, en mars 2020.

La mesure est inédite. "Pour la première fois dans le secteur de l’hébergement d’urgence, aucune fermeture de place ne se fera à l’issue de la période hivernale", a détaillé le gouvernement. "Les personnes hébergées le seront en hiver comme en été, ce qui permet la continuité de l’accompagnement social vers l’accès au droit, à la santé, au logement, à l’emploi."

En revanche, environ 30 000 expulsions locatives pourraient avoir lieu à partir du 1er juin.

"Quelque 5 000 personnes mises à l'abri ces derniers mois"

Pour les associations, c'est un soulagement. D'autant que des milliers de personnes, dont un grand nombre de migrants, ont été cet hiver hébergées en urgence suite à diverses actions. 

"Nous avons mis quelque 5 000 personnes à l'abri ces derniers mois : un groupe de 3 300 personnes d'une part, composé de familles, de femmes seules et d'enfants, et 1 700 personnes [dont de nombreux migrants, ndlr] d'autre part, qui ont pu être hébergées grâce aux actions du groupe Réquisitions", explique Yann Manzi, co-fondateur d'Utopia 56.

À (re)lire : Occupation du gymnase parisien : les 400 personnes finalement prises en charge par l'État

Ce collectif Réquisitions, qui regroupe plusieurs associations dont le Droit au logement (DAL) et Utopia 56, a mené plusieurs actions dans la capitale ces derniers mois, installant des campements éphémères et réquisitionnant un gymnase, des écoles ou encore l'Hôtel-Dieu pour rendre visibles les personnes à la rue.

"Nous allons régulièrement voir ces personnes pour leur dire que l'État ne peut pas les remettre à la rue s'il ne leur a pas proposé une solution d'hébergement", ajoute le militant, selon qui "il faut pérenniser ces 200 000 logements et faire en sorte d'en créer d'autres pour que, dans notre pays, il n'y ait plus personne à la rue".

À (re)lire : "On fait ce que l'État ne fait pas" : la survie de 250 migrants dans un squat insalubre aux allures de camp

Yann Manzi prévient par ailleurs que d'autres actions de "visibilisation" des plus précaires sont à venir. À Paris, les associations dénoncent un nombre de sans-abris "en hausse constante". Cette population serait constituée "de nombreuses personnes exilées ayant traversé les frontières au péril de leur vie" et se trouvant confrontées à "l'insuffisance de lieux d’accueil" en France.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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