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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : france3-regions - Florence Morel - 11/06/2021

Une pétition est également en ligne et a recueilli plus de 1.000 signatures ce vendredi.

Abasourdis. Au collège Le Lac de Sedan, élèves enseignants et personnel éducatif sont encore "sous le choc" de l'expulsion d'Elyas, ce vendredi 11 juin. Ce jeune Afghan, arrivé en France en septembre 2020, était scolarisé en 5ème dans le collège sedanais. Il a été emmené au centre de rétention administrative de Metz mercredi avec sa famille et ces derniers ont rejoint la Suède dès jeudi matin. "Cela faisait une semaine que je m'inquiétais, réagit Anne-Hélène Texier, son enseignante en français. Je ne pensais pas que ce serait aussi brutal." "On a à peine commencé à activer notre mobilisation, qu'Elyas était déjà à Metz, abonde sa professeur principale, Amandine Bécret. On ne pensait pas qu'il serait dans un avion dès le lendemain." Une pétition a également été mise en ligne, recueillant plus de 1.000 signatures ce vendredi.

La crainte pour d'autres élèves

Ce qui a le plus ému élèves et enseignants, c'est la manière dont Elyas a été arrêté mercredi. "Quelqu'un est venu le chercher en classe pour lui demander de le suivre. Il n'a même pas pu dire au revoir à ses camarades", regrette sa professeur de français. Le maire de Sedan (DVG), Didier Herbillon était également présent. Il se dit également extrêmement choqué de la manière dont l'adolescent a été convoqué, alors qu'il était dans sa classe mercredi. "L'émotion a été intense et je la comprends tout à fait, car il n'y a eu aucune communication. Il a été extirpé de sa classe, ce ne sont pas des méthodes, regrette l'édile. J'aurais ressenti la même chose. Un peu d'humanisme !" Lui-même ancien enseignant, il "considère que l'école doit être un lieu sacralisé. On ne peut pas faire ça dans une école, ça me choque beaucoup !" 

Des pancartes au collège Le Lac à Sedan, le 11 juin 2021.
Des pancartes au collège Le Lac à Sedan, le 11 juin 2021. © Amandine Bécret

Surtout, la célérité de la procédure concernant Elyas fait craindre au corps enseignant que d'autres mineurs étrangers scolarisés dans l'établissement soient menacés. "Cette expulsion arrive dans un contexte très anxiogène", relève Anne-Hélène Texier. Mercredi, le chef de l'Etat a réuni plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière.

Un périple de plus de 6 ans avant leur arrivée en France

La famille d'Elyas a fui l'Afghanistan alors qu'il avait 6 ans pour fuir les Talibans. Ils ont traversé les frontières iranienne et pakistanaise pour s'établir en Turquie dans une grande précarité. Le frère d'Elyas part alors pour la Suède où il obtient un titre de séjour. Après un long périple, la famille le rejoint dans le Royaume. Mais le contexte politique ayant changé, leur demande d'asile est rejetée.

C'est à la suite de ce long et douloureux périplue qu'Elyas arrive en France. Déjà polyglotte, ses enseignants le décrivent comme un élève "d'une grande sociabilité", qui fait preuve de grandes capacités d'adaptation et d'apprentissage. "Surtout en langues, estime Anne-Hélène Texier. Il parle Suédois, le pays où il a vécu deux ans et il parle aussi très bien l'anglais, ce qui a beaucoup facilité les choses à son arrivée."

Mais alors, pourquoi Elyas et sa famille ont-ils été renvoyés en Suède ? "Conformément au règlement dit Dublin, les autorités françaises étaient donc tenues d’organiser le transfert de la famille vers la Suède, ce pays étant seul compétent pour examiner leur demande d’asile, précise la préfecture des Ardennes dans un communiqué. C’est dans le cadre de cette procédure que le transfert a été effectué hier, sans incident, par un vol au départ de Roissy au sein duquel les intéressés ont pris place de leur plein gré."

Avec cette mobilisation, tous espèrent que la famille d'Elyas ne retournera pas en Afghanistan. A ce jour, elle se trouve toujours en Suède.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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