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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : iaata - le collectif 57 - 13/08/2021

Nous venons de vivre une des pires journées de notre vie, et pourtant... il n’y a pas eu de mort-e-s, juste une grosse expulsion sans bonne et due forme en pleine pandémie qui court toujours.

29 juillet 2021, une belle journée d’été où personne n’est là sauf les copain-e-s en squat qui ne partent pas en vacances.

Deux des copines du 57, seules sur Toulouse au moment de l’expulsion, reçoivent un appel au lever du lit d’un des copains vivant au squat disant qu’il y a des gens de la Préfecture et la Police au 57. Trop de mal à y croire, en effet 5 jours auparavant, la Région ordonnatrice de l’expulsion propose au collectif 57 de lui donner les noms des familles pour soutenir les dossiers en préfecture. La Région nous invite également à trouver une nouvelle solution d’hébergement... S’agit-il d’un appel implicite à réquisitionner un nouveau lieu de vie ? Effectivement, ni la ville ni la Région ni le 115 n’ont de solutions pour ces familles condamnées à vivre à nouveau dans la rue.

La suite de cette journée : l’une de nous se rend sur place. Il est 9H15 et quoi ? Une expulsion sans vis à vis qui se fait depuis l’intérieur du Lycée. Un gros chien, un vigile. Un monsieur habillé en marron qui dit que non, on ne peut pas aller voir les familles parquées avec leurs gosses dans la cantine du Lycée. Il s’avère que plus tard, la copine, seule sur place comprend que le monsieur en question n’est autre que le proviseur du Lycée Berthelot...

Nous avons recueilli le témoignage de H, l’une de nos amies vivant au 57 avec ses enfants et son mari :

Ce matin, je me réveille, je vais me laver le visage, puis je sors mon chien. Je suis assise sur l’escalier extérieur et j’entends le bruit d’une scie-sauteuse. Le chien aboie et je vois la police arriver par derrière la maison. Ils sont passés depuis l’intérieur du collège et du lycée. Mes enfants dorment, mon mari dort. Toutes les familles dorment. La police réveille tout le monde. J’entends la fille d’une des familles dire « je suis toute nue, je m’habille ». A l’étage, la police casse les portes. La police crie : « allez vite vite, vous prenez un peu de vêtements, les passeports et les médicaments ». L’interprète albanais de l’OFII (très malveillant) nous dit que ce n’est rien ce qu’il se passe, que nous serons relogé-e-s et bien traité-e-s. Ce même interprète prend un sac d’un des habitants (avec tous ses papiers) alors que ce dernier n’est pas présent dans la maison. Il remet le sac à la police. Nous avons dix minutes pour prendre nos affaires avant d’être parqué-e-s dans la cantine du Lycée. Nous avons l’interdiction d’utiliser nos téléphones. Dans la cantine, on nous pose plein de questions et ça me perturbe beaucoup. Il y a l’OFII, la préfecture, la police, et un monsieur avec un costume marron. Tout était parfaitement agencé, et tout était prévu avec connaissance du nombre de personnes par famille. La Préfecture vérifie les passeports qui sont pris par la police et donnés à l’OFII. Ils prennent des photos. Nous subissons des interrogatoires et on nous met la pression : « Tu sais que tu as une OQTF ? », Ensuite mes enfants sont interrogés par l’interprète de l’OFII pour savoir si ce ne serait pas mieux d’être en Albanie. Mes enfants sont catégoriques sur leur mieux être en France.

Cette expulsion se produit - cachée du regard de tous-tes- depuis l’intérieur du collège et du Lycée Berthelot. A l’intérieur de la cour, nous avons vu les voitures de police et les bus affrétés par la Préfecture. En effet deux familles sont conduites dans un hôtel à Saint-Lys, à 40 kilomètres de Toulouse pour une durée de deux nuits.

Nous dénonçons une expulsion le 29 juillet, indigne, pendant les vacances scolaires.

Sept jeunes sont scolarisé-e-s et leurs affaires scolaires sont restées à l’intérieur. Nous n’avons pas eu l’autorisation de les récupérer.

Nous dénonçons la Région et sa fausse communication puisque l’expulsion était visiblement préparée. La Région s’est servie des échanges avec le collectif 57 pour comptabiliser les familles et leurs membres afin d’expulser avec efficience.

Nous dénonçons l’attitude de l’interprète de l’OFII qui suggère aux enfants, à l’écart des parents, que leur vie serait meilleure en Albanie. Nous dénonçons sa collaboration avec la police en volant les papiers d’un homme absent.

Nous dénonçons la violence de l’expulsion : les cris, les portes cassées du premier étage, la rapidité, le fait d’être parqué-e-s dans la cantine et de ne pouvoir prendre toutes les affaires personnelles nécessaires comme par exemple certains papiers, médicaments, vêtements : 10 minutes, c’est court.

Nous informons à propos de l’état de santé des familles : un père a un cancer, une mère a des problèmes cardiaques importants et a fait l’objet d’opérations à cœur ouvert.

Nous informons à propos de l’état d’urgence du vécu de ses familles albanaises qui ont quitté leur pays non « par plaisir » mais parce qu’elles ont de réelles et graves difficultés dans leur pays. Elles ne « profitent » pas du pays d’accueil mais y survivent ; elles tentent de le faire le plus dignement possible.

Nous informons que ces familles travaillent : tous les soirs, elles récupèrent les objets, vêtements, meubles etc... en bon état que les gens jettent dans les poubelles, elles les lavent, les nettoient, les réparent et les vendent sur les marchés. Toutes ces familles ont des cartes de chineur-ses et veulent une indépendance financière. Elles n’ont aucune aide de l’Etat. De fait, il y a eu un élan de générosité pour meubler et installer ces familles dans le 57, à leur arrivée dans les lieux, de la part des voisins, des parents d’élèves et des professeurs des environs, et pas seulement. Tout ce matériel nécessaire à leur travail et les précieuses affaires récoltées pendant des mois sont aussi restées à l’intérieur, sans qu’ils n’aient pu retourner les chercher.

Nous rappelons que durant les mois de vie au 57, il n’y a pas eu de plaintes de voisinage envers les familles, mis à part les fausses rumeurs et accusations générées par le proviseur du Lycée Berthelot.

Nous demandons la régularisation et le relogement de toutes les familles expulsées du 57.

Nous resterons vigilant-e-s dans le suivi et l’accompagnement de ces familles.

Le collectif 57

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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