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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Leslie Carretero - 09/12/2021

Les avocats de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) ont entamé début octobre une grève pour protester contre la "politique du chiffre" menée selon eux par cette haute juridiction chargée d’examiner les recours des dossiers des demandeurs d’asile. Deux mois plus tard, le mouvement se poursuit. Les grévistes s'alarment du recours grandissant aux ordonnances, ces décisions rendues sans que le plaignant puisse être entendu par un juge.

C’est un mouvement de grève dont on entend peu parler. Pourtant, depuis début octobre, des centaines d’avocats de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) refusent d’instruire les dossiers de leurs clients auprès de cette haute juridiction chargée d’examiner les recours des dossiers des demandeurs d’asile, déboutés par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).

Les grévistes s’élèvent contre ce qu’ils appellent la "politique du chiffre" menée par la Cour. Le principal motif de crispation réside dans le recours aux ordonnances. Quand les juges estiment que le dossier ne présente pas d’"éléments suffisamment sérieux", ils délivrent une décision de justice sous forme d’ordonnance. En clair, les demandeurs d’asile voient leur appel rejeté sans avoir été entendus par un juge lors d’une audience.

"Faire des économies"

Cette pratique présenterait des avantages pour la CNDA, notamment économiques, assurent les avocats et les salariés de la haute juridiction. "Rendre une décision par ordonnance, c’est faire l’économie de trois ou quatre personnes nécessaires à l’organisation d’une audience, et c’est plus rapide", expliquait fin octobre dans un communiqué Eva Hong-Bauvert, rapporteure à la CNDA et secrétaire générale adjointe du CE CNDA FO.

Une décision rendue par ordonnance prend environ cinq semaines, contre des mois de travail pour un dossier en audience.

"Ça fait gagner du temps sur les statistiques : sur la durée du traitement d’un dossier et sur le temps de présence en centre d’accueil", ajoute Me Souhila Nador, jointe par InfoMigrants. "Les chiffres sont devenus la norme en ce qui concerne le droit d’asile", déplore-t-elle.

Or, "faire l’économie d’une audience, c’est ne pas entendre les arguments du demandeur d’asile, les raisons, voire les persécutions qui l’ont poussé à quitter son pays", insistait dans son communiqué Eva Hong-Bauvert.

Intensification des recours aux ordonnances

Selon les avocats, le recours aux ordonnances se serait intensifié ces 12 derniers mois. Me Souhila Nador prend l’exemple des requérants originaires du Bangladesh. "En 20 ans d’exercice auprès de la CNDA, je n’avais jamais reçu d’ordonnance pour cette population. Depuis la fin de l’année dernière, plus de 1 500 ordonnances ont été rendues uniquement pour les Bangladais", rapporte l’avocate.

>> À (re)lire : En France, des "dizaines et des dizaines" de Bangladais déboutés de l’asile sans avoir été entendus par un juge

Au cabinet de Me Aude Rimailho, on a fait le même constat. "Avant, je ne recevais quasiment jamais d’ordonnances", expliquait fin octobre à InfoMigrants cette avocate spécialiste du droit des étrangers. "Cet été, j’en ai eu beaucoup. Désormais, j’en ai trois ou quatre par mois, c’est énorme !", poursuivait-elle. "Avant, il n’y avait jamais d’ordonnance pour les Bangladais, maintenant elles concernent des dizaines et des dizaines de personnes. Il y en a à foison".

Me Souhila Nador estime que le profil des personnes sous ordonnance a changé. Désormais, les LGBT et les femmes victimes de violences se voient aussi notifier un jugement par ordonnance, ce qui n’était pas le cas avant, rapporte-t-elle.

>> À (re)lire : Droit d’asile des LGBT+ : une inquiétante évolution des décisions de la CNDA

Isabelle Dely, la vice-présidente de la CNDA, affirmait fin octobre lors d’un entretien avec InfoMigrants que le taux de recours aux ordonnances n’avait pas augmenté. "Nous n’avons pas encore les dernières données de cette année", disait-elle. "Mais le nombre d'ordonnances par rapport au total des décisions rendues par la Cour s'élevait à 34 % en 2018, à 33,5 % en 2019 et à 32 % en 2020. Depuis le début de l'année 2021, il s'établit à 30 %". Il serait donc en légère baisse cette année.

Les avocats sont en pourparlers avec le Conseil d’État et espèrent des réponses à leurs revendications. En attendant, le mouvement de grève a été prolongée jusqu’au 22 décembre, date de la prochaine Assemblée générale. "Il y a de fortes chances qu’on continue après cette date, la grève est partie pour durer", signale Me Souhila Nador.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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