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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

CdV | 16/08/2016

Le 12 juillet dernier la Police aux frontières (PAF) de Perpignan faisait comme à l'accoutumée sa surveillance des bus de la compagnie Eurolines qui transitent à travers l'Europe et passent régulièrement notre frontière du Perthus autrefois gardée par Vauban.

Ce jour là la pêche fût bonne puisqu'ils capturèrent une dangereuse délinquante.

Effectivement, la jeune Felicia Gomez, originaire du Honduras, venait de quitter sa sœur à Barcelone ; elle espérait naïvement pouvoir rejoindre son autre sœur qui allait se marier dans la région de Milan sans se douter de la vigilance de nos gardes-frontières !

Croyez-le, cette impudente était entrée en Europe par Roissy le 12 février avec son passeport sur lequel la PAF avait mis son tampon d'entrée dans l'espace Schengen puis, elle avait pris un vol en correspondance pour l'Espagne pour se rendre chez sa soeur. Jusque là tout était normal, mais là, au bout de cinq mois, elle se figurait pouvoir circuler librement ! Quel culot !

Heureusement la PAF veillait et ils ont su la faire quitter son bus pour la mettre en garde à vue dans leurs geôles de Perpignan.

Et ce même jour un fou furieux arpentait la promenade des anglais avec un 19 tonnes !

Le lendemain, par prudence sans doute, ils étaient trois policiers à l'escorter pour la ramener au Centre de Rétention de Cornebarrieu ; il leur a fallu près de 4 heures pour faire la route et ensuite revenir à leur base. Une journée bien remplie !

Une fois sous les verrous, cette dangereuse criminelle s'est retrouvée coupée du monde, n'ayant pas de monnaie mais une simple carte de crédit, impossible de téléphoner et de prévenir sa famille qui l'attendait avec inquiétude : sa mère, malade, restée au pays et sa sœur qui la cherchait partout pour célébrer son mariage.

Sous l’œil des caméras du Centre de Rétention et des quelques policiers de permanence, elle est restée à l'isolement durant tout le week-end du 14 juillet et c'est seulement le lundi 18 que consul du Honduras a pu la localiser et prévenir sa famille !

Il n'y a pas si longtemps, dans certains pays d'Amérique Latine ces procédés policiers se nommaient « disparition forcée » !

Et pendant ce temps un fou furieux assassinait 86 personnes sur la promenade des anglais !

A l'isolement, et après avoir vu le juge administratif qui confirmait l'irrégularité de sa situation et le juge des libertés qui, après les 5 premiers jours, la maintenait 20 jours supplémentaires en rétention jusqu'à son expulsion, notre chère Felicia rongeait son frein.

Dans son secteur réservé aux femmes, elle vit passer d'autres dangereuses criminelles, toutes issues de la bien-nommée filière latino-américaine ! Elle y rencontra une colombienne renvoyée dans son pays puis une bolivienne qui après une première tentative d'expulsion ayant lamentablement échouée (elle s'était échappée à Madrid) fut renvoyée sous bonne escorte, avec deux policiers, en Bolivie par Air France en classe affaire !

Au bout de 25 jours, le samedi 6 août, elle passait de nouveau devant le juge des libertés qui, estimant qu'elle avait bien son passeport et que les autorités n'avaient pas fait le nécessaire pour son expulsion décidait de sa remise en liberté. En raison d'un tel laxisme de la justice, elle sortait le soir même et des complices qui l'attendaient l'ont dès le lendemain exfiltrée vers l'Italie !

Malheureusement le préfet des PO devait être en week-end et il n'a pu faire appel de cette décision que le lundi. Trop tard, l'oiseau s'était envolé !

Mais que fait la police ???

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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