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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Laura Hubert - 16/4/2018

 Alors que les débats sur la loi asile et immigration débutent lundi à l’Assemblée nationale, associations, politiques et citoyens ont manifesté pour le retrait de la loi.

Un bus gris métallisé aux vitres teintées place du Châtelet à Paris. Bus de touristes ?… Pas vraiment. Des militants de la Cimade, association de soutien aux migrants d’environ deux mille cinq cents bénévoles et composée de quatre-vingt-dix groupes locaux, jouent une opération « coup de poing », tenue secrète jusque-là. Le plan d’attaque a été minutieusement préparé pour marquer leur opposition à la loi asile et immigration, jugée trop coercitive et encline aux expulsions, portée par le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb. Seule une poignée de médias, dont Le Monde, en avait été prévenue.

« L’excursion » démarre à 10 h 15. Premier arrêt à l’Assemblée nationale. Les militants doivent agir vite. Descendus du bus, ils brandissent fièrement leurs pancartes. Une flèche « virage à droite », une limitation à « 90 jours en rétention », « chute de droits » au lieu de « chute de pierres ». Une quinzaine de panneaux de signalisation du code de la route ont été détournés pour constituer « le code de la honte ». Plantés devant les portes de la Chambre des députés, les militants, déterminés et vêtus de noir, scandent en continu : « Non, non, non, au projet Macron ! Non, non, non, à la loi Collomb ! Code de la honte, la colère qui monte ! »

« Retrait de la loi »

Les gendarmes s’affairent rapidement à les faire partir. Les militants de la Cimade filent devant le siège du parti La République en marche (LRM). La Cimade a décidé de remettre ce « code de la honte » aux élus de la majorité, dans quarante villes simultanément, en réponse à la « dégradation » du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda). Geneviève Jacques, présidente de l’organisation, explique :

« Cette action symbolique s’inscrit dans la continuité de nos revendications. Nous voulons le retrait de la loi asile et immigration, qui n’est en rien une réponse aux enjeux réels d’accueil dans notre pays. L’ensemble de ce projet représente tellement de reculs, malgré quelques mesures positives. Nous demandons à ce qu’il ne soit pas voté, et réclamons un vrai débat de fond. »

Les militants se postent dans la cour intérieure du siège du parti. Les slogans résonnent fortement, ce qui ne manque pas d’agacer une entreprise installée à cette adresse, qui balance des seaux d’eau sur les militants.

Laura Hubert / Le Monde

Perte de « l’identité humaniste »

La journée se poursuit à proximité de l’Assemblée nationale, où quatorze organisations manifestent, de 12 h 30 à 14 heures. Un orchestre de Nuit debout, composé d’instruments à vent et de tambours, accompagne Abad Boumsong, slameur camerounais. Arrivé en France à l’âge de 15 ans, aujourd’hui la quarantaine, il milite au travers de l’écriture musicale : « Au fil des années, la France donne l’image d’un pays qui se referme sur lui-même, alors qu’au quotidien, on retrouve une vraie solidarité entre les gens. Par la loi asile et immigration, la France perd de son identité humaniste », déplore le musicien.

Aux associations de soutien aux migrants se mêlent des élus du groupe écologiste (EELV) et de La France insoumise (LFI). Eric Coquerel, député (LFI) de la Seine-Saint-Denis, s’adresse aux associations et aux citoyens de la manifestation :

« Nous parlons ici de personnes qui traversent la Méditerranée, les cols alpins en plein hiver. Et tant que nous n’aurons pas réglé les causes de ces migrations, que nous, la France, avons d’ailleurs provoquées, on doit en assumer les conséquences ! »

Des avocats en robe apportent un cercueil en carton sur lequel est inscrit « Convention et protocole relatifs au statut des réfugiés ». Agathe Stinat, avocate au barreau des Hauts-de-Seine, n’accepte pas la réduction d’un mois à quinze jours du délai de recours à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). « La réduction de ce délai pénalise d’autant plus les immigrés. La plupart ne parlent pas français, il leur faut un interprète. Sous le prétexte fallacieux de faire des économies, on va nous demander de faire de l’abattage, par un recours sommaire. »

 Laura Hubert / Le Monde

« On résiste malgré tout »

Ils réfutent également l’extension des audiences en vidéo pour le juge des libertés et le tribunal administratif : « Vous voyez un immigré parler, en étant filmé, de la fois où il a été battu, violé ? Nous mettons souvent quatre ou cinq séances avant d’apprendre les traumatismes qu’ils ont vécus. »

Ibrahim, Soudanais de 28 ans, a dû quitter son pays. Cela fait deux ans qu’il est en France, sans logement, hébergé par une amie. Il a préparé un poème pour l’assemblée : « Je garde le sourire, malgré tout. Malgré ce que j’ai traversé, malgré le froid, la pluie, le gazage de flics. Malgré tout, je suis fier d’être ici. […] On résiste malgré tout… ! Je vous aime ! » Bénévole de l’association Utopia 56 à Paris depuis cinq mois, il assiste régulièrement à la destruction des tentes par des CRS dans le nord de Paris.

Sarah Belaisch, bénévole à la Cimade, s’insurge : « Le texte de loi est essentiellement construit sur la sanction. C’est scandaleux qu’un citoyen soit condamné et non félicité pour avoir sauvé un migrant qui entre sur le territoire de manière illégale. »

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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