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Source : Le Monde - Jean-Pierre Stroobants - 14/09/2020

Dix pays européens seulement ont accepté d’accueillir des migrants du camp grec détruit.

Un nouveau camp construit dans quelques jours en principe, des tentes pour abriter un millier de personnes et l’intervention d’ONG pour tenter d’aider des milliers d’autres : la situation est toujours dramatique et tendue sur l’île grecque de Lesbos après le double incendie du camp surpeuplé de Moria.

Quel rôle jouera l’Union européenne, montrée du doigt, à la fois pour avoir laissé la situation se dégrader depuis le grand afflux de 2015 et pour son peu d’entrain à accepter, aujourd’hui, la relocalisation d’exilés privés de leurs derniers biens ?

« Moria est un rappel sévère à tous les membres [de l’Union européenne] de ce que nous avons besoin de changer en Europe », a jugé Margaritis Schinas, le vice-président grec de la Commission, qui doit présenter bientôt un « pacte pour la migration » très attendu, notamment pour ce qui concerne la répartition des demandeurs d’asile.

Elaborer une « solution européenne »

Au lendemain de la catastrophe, dix pays seulement – la Suisse et la Norvège, non-membres de l’Union, comprises – ont accepté, sur l’insistance de l’Allemagne, présidente en exercice de l’Union, d’accueillir 400 occupants de Moria. Si Paris et Berlin devraient accueillir de 100 à 150 mineurs non accompagnés, l’engagement de leurs partenaires sera faible.

En Allemagne, le débat s’intensifie et plusieurs grandes ONG ont demandé au gouvernement fédéral de répondre favorablement aux quelque 180 villes et communes qui se sont portées volontaires pour accueillir des migrants. Jusqu’ici le ministre de l’intérieur, le conservateur Horst Seehofer (CSU), leur a opposé une fin de non-recevoir, mais seize députés de sa propre famille politique ont réclamé que l’Allemagne accueille au moins 5 000 migrants venus de Grèce.

Le gouvernement juge que toute initiative unilatérale de l’Allemagne risque de compromettre l’élaboration d’une « solution européenne ». Les images du camp de Moria pourraient cependant l’amener à assouplir sa position, comme le réclame le Parti social-démocrate (SPD), membre de la « grande coalition » de la chancelière Angela Merkel.

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Aux Pays-Bas, la coalition de Mark Rutte a décidé d’accueillir une centaine de personnes, dont 50 mineurs. Le gouvernement a assorti cette décision d’une condition contestée : ce quota sera déduit de celui de 500 réfugiés que le pays devait accueillir en 2021, en vertu d’un accord avec l’ONU. La Belgique voisine, se dit, elle, prête à répondre à une demande.

Appel à la solidarité

En Autriche, la coalition écolo-conservatrice se divise et, malgré les appels des Verts et du président écologiste Alexander Van der Bellen, le pays ne fait pas partie du groupe acceptant de prendre des mineurs venus Lesbos. « Si nous vidons le camp de Moria, il se remplira immédiatement à nouveau », a défendu le ministre des affaires étrangères Alexander Schallenberg.

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Les alliés écologistes ont reconnu qu’ils n’avaient pas de majorité pour contrer cette vision. Le chancelier conservateur Sebastian Kurz était devenu très populaire en luttant durement contre la vague migratoire de 2015 en tant que ministre des affaires étrangères.

Plus à l’est, et sans surprise, la plupart des pays refusent toute idée d’accueil. Seules exceptions, la Bulgarie, la Croatie et la Slovénie, qui ont accepté de participer au programme. En revanche, pas d’ouverture en Pologne, où le premier ministre Mateusz Morawiecki s’est contenté d’indiquer que son pays enverrait 150 maisons modulaires en Grèce, dans le cadre du mécanisme européen de protection civile. Pas un mot non plus en Roumanie.

Au sud, l’appel à la solidarité n’a pas trouvé plus d’écho. En Italie, autre pays de « première ligne », le gouvernement n’entend pas évoquer une question qui pourrait profiter à l’extrême droite lors des prochaines élections régionales. Et en Espagne, où plus de 10 000 migrants ont débarqué depuis janvier, le pays a manifesté sa solidarité avec la Grèce, mais évoqué ses limites. Aux îles Canaries, le système d’accueil est saturé par la reprise d’une route dangereuse, souvent abandonnée par les migrants ces dernières années. Dimanche, la voix discordante du gouvernement régional de Catalogne s’est fait entendre : il entend accueillir une centaine de réfugiés adultes et une vingtaine de mineurs.

Au nord, le Danemark et la Suède ne comptent héberger personne. « Les réfugiés et les migrants doivent être protégés dans la région immédiate. (…) Si nous les partageons entre nous en Europe, plus encore viendront », a déclaré le ministre danois du développement Rasmus Prehn. Le gouvernement a refusé aussi d’accueillir 27 migrants coincés en Méditerranée, sur le cargo Maersk-Etienne, qui bat pavillon danois.

Du côté suédois, le gouvernement du social-démocrate Stefan Löfven s’en remet à une hypothétique décision collective européenne. « Si l’UE décide d’une répartition, comme en 2015, alors la Suède aura la possibilité d’y participer », indiquent les autorités.

La Finlande, elle, devrait héberger onze mineurs, comptés dans les 175 demandeurs d’asile que le pays s’était engagé à faire venir de Grèce. Et la Norvège a fait savoir qu’elle allait accueillir 50 demandeurs d’asile, choisis parmi des familles vulnérables de Syrie avec des enfants.

 

 

 

 


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