Sur les grilles du lycée Jean-Macé à Rennes, en ce jeudi après-midi, une grande banderole a été déployée : «Mariam est là ! Non à l’expulsion du territoire d’une lycéenne.» Devant l’établissement, près de 150 à 200 élèves, accompagnés de leurs professeurs et de parents d’élèves, se sont rassemblés aux cris de «Pour Mariam, ouais ! Pour Mariam, ouais !» tandis qu’un joueur de trombone à coulisse fait résonner son instrument et qu’un petit groupe de jeunes entament quelques pas d’une danse improvisée devant une enceinte installée sur la rue. «On est là pour faire du bruit et avoir de la visibilité, on a envoyé plusieurs mails à la préfecture qui sont restés sans réponse», explique Gauthier, 16 ans. «C’est une très bonne amie, c’est complètement inadmissible et incompréhensible de vouloir expulser une famille parfaitement intégrée avec des enfants scolarisés qui font tout pour avoir un diplôme et un métier», enchaîne Noa, 15 ans, derrière son masque sanitaire.

«L’immigration et la diversité sont une richesse»

Cheveux longs et bouclés sur les épaules, Marin, 16 ans, s’est fendu d’un discours solennel : «Expulser Mariam et ses frères et sœurs est criminel. […] Mariam apprend au lycée la même histoire que nous : celle de la France de l’immigration et terre d’accueil. Une histoire qui semble oubliée par nos gouvernants. […] Qui ose parler d’égalité quand les droits d’une minorité sont bafoués car ils n’ont pas la "bonne origine". Qui ose parler de fraternité lorsqu’on est incapable d’accueillir son voisin qui fuit la guerre et la misère et aspire à une vie meilleure ?»