Source : Médiapart - Agence France-Presse - 29/09/2021

La Pologne a envoyé des dizaines de milliers de SMS vers des téléphones mobiles étrangers le long de sa frontière avec le Bélarus, dans le but de dissuader les migrants qui s’y trouvent d’entrer sur son territoire.

« La frontière polonaise est fermée. Les autorités BLR (bélarusses) vous ont menti. Rentrez à Minsk! », disait le message en anglais.

Selon le ministère de l’Intérieur, près de 31.000 messages ont été envoyés mardi à des téléphones le long de la frontière.

Les SMS contenaient aussi un lien vers un site en anglais, français, arabe, russe et polonais prévenant les migrants que traverser la frontière illégalement « peut mener en prison ».

« La dégradation des conditions météorologiques peut mettre en danger votre vie et votre santé. Toute tentative de se cacher et de dormir de façon irrégulière (dehors, en plein air) peut finir tragiquement », indiquait le site. Six migrants ont péri récemment sur la frontière entre l’UE et le Bélarus.

La Pologne a déployé des milliers de soldats sur la frontière de 400 km ces dernières semaines, bâti une barrière de barbelés et décrété un état d’urgence qui interdit à la presse et aux ONG de s’en approcher.

Des ONG ont évoqué une crise humanitaire parmi les migrants, alors que les températures baissent, et demandé un accès pour fournir une assistance médicale.

Le gouvernement a indiqué cette semaine que 8.200 migrants avaient été empêchés d’entrer en Pologne depuis début août, et que 1.200 avaient réussi à passer et été placés en détention.

Les gardes-frontières polonais ont annoncé mercredi qu’ils ont intercepté 473 tentatives d’entrée sur le territoire mardi - un nouveau record quotidien.

La Pologne accuse la Russie et le Bélarus d’être à l’origine de cette vague d’immigration clandestine à sa frontière terrestre. L’Union européenne y voit une forme de représailles aux sanctions imposées par l’UE contre le Bélarus à la suite de la répression de l’opposition par le régime de Minsk.

Mediapart n’a pas participé à la rédaction de cette dépêche, qui fait partie du flux automatisé de l’Agence France-Presse (AFP).