Source : le monde - Le Monde avec AFP - 07/10/2022
Les embarcations de fortune ont échoué à quelques heures d’intervalle, mercredi et jeudi, près de l’île de Cythère et au large de Lesbos.
Au moins vingt-trois personnes sont mortes dans le naufrage de deux bateaux de migrants, à quelques heures d’intervalle, les 5 et 6 octobre, en Grèce, selon un bilan des garde-côtes grecs publié vendredi. La veille, les autorités avaient fait état de quinze morts. Les deux embarcations de fortune, surchargées, se sont retrouvées prises dans des vents violents et une mer déchaînée.
Au moins cinq corps ont été retrouvés sur l’île de Cythère, au sud de la péninsule du Péloponnèse, où un voilier avec 95 migrants à son bord s’est échoué dans la nuit de mercredi à jeudi, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole des garde-côtes grecs. Dix-huit autres personnes, essentiellement des femmes, ont péri dans un autre naufrage, survenu jeudi aux premières heures du jour au large de l’île de Lesbos, en Méditerranée orientale, selon la même source.
A Cythère, quatre-vingts personnes ont pu être sauvées de la noyade tandis qu’au large de Lesbos vingt-huit personnes ont été retrouvées. Selon la chaîne de télévision publique grecque ERT, ces dernières sont de nationalité somalienne. Au total, une quarantaine de personnes se trouvaient à bord de ce bateau, mais seules dix d’entre elles étaient équipées d’un gilet de sauvetage, ajoute la chaîne.
Quelque 1 500 personnes secourues en 2022
Jeudi, le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a appelé à « éradiquer complètement les passeurs qui s’attaquent à des personnes innocentes, des personnes désespérées » tentant de rejoindre l’Union européenne sur des embarcations qui ne sont pas en état de naviguer, a-t-il lancé de Prague, où il participait à des discussions avec les autres dirigeants européens.
La Grèce a connu cette année une augmentation du trafic migratoire, les passeurs empruntant souvent la route la plus longue et la plus périlleuse, au sud du pays. Les embarcations de fortune partent du Liban, et non plus de la Turquie, pour contourner les patrouilles en mer Egée et tenter de rejoindre l’Italie.
Les garde-côtes ont assuré avoir secouru quelque mille cinq cents personnes au cours des huit premiers mois de l’année, contre moins de six cents en 2021. La Grèce dément systématiquement les affirmations répétées des organisations non gouvernementales de défense des droits humains selon lesquelles de nombreuses autres personnes ont été illégalement repoussées vers la Turquie.