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Source : le monde - Benoît Floc'h - 01/06/2023

Auditionnés mercredi par le Sénat, les représentants de l’Etat en Loire-Atlantique ont rejeté les accusations de Yannick Morez, assurant avoir « été constamment présents » dans ce dossier depuis la fin 2022.

Non, l’Etat n’a pas laissé le maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), Yannick Morez, seul face aux menaces et aux intimidations qui l’ont conduit à démissionner, assurent le préfet de Loire-Atlantique et des Pays de la Loire, Fabrice Rigoulet-Roze, et le sous-préfet de Saint-Nazaire, Michel Bergue. Tous deux étaient auditionnés par le Sénat, mercredi 31 mai.

« A chaque étape de ce dossier, a affirmé M. Bergue, particulièrement depuis que la situation s’est fortement durcie, c’est-à-dire depuis la toute fin de l’année 2022, les services de l’Etat ont été constamment présents, ont consacré énormément de temps et d’énergie à la gestion de cette affaire. »

L’affaire, c’est cette lente montée de violences et d’intimidations dirigées par des collectifs d’habitants appuyés par l’extrême droite contre l’équipe municipale dirigée par Yannick Morez. En cause : l’installation d’un centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) près d’une école primaire. L’incendie criminel de son domicile, le 22 mars, avait conduit le maire (divers droite) à démissionner avec fracas, le 9 mai. Auditionné par le Sénat, le 17 mai, il avait dénoncé le manque de soutien « flagrant » de l’Etat, estimant «n’avoir jamais été entendu, n’avoir jamais été pris au sérieux ».

« La commune n’a jamais été laissée seule dans les difficultés », a répondu le sous-préfet Bergue. La démission de Yannick Morez est notamment « fondée sur le sentiment d’une absence de soutien de l’Etat », a estimé le préfet Rigoulet-Roze, réfutant les accusations de mensonge lancées par le maire.

« Echec collectif »

Pendant deux heures, les deux hauts fonctionnaires ont rejeté, point par point, toutes ses mises en cause, affirmant n’avoir été informés que début 2023 de la gravité des faits. S’il n’a pas été apporté de réponse écrite au courrier du 23 janvier dans lequel M. Morez faisait état de menaces de mort, c’est qu’une réunion devait être organisée le 10 février. Le maire a assuré qu’on l’avait dissuadé de porter plainte. Le sous-préfet a affirmé, au contraire, qu’il lui avait été rappelé qu’« il est impératif » de le faire. Il a également indiqué que la gendarmerie avait renforcé ses patrouilles.

 

Reste, a concédé le préfet, que cette démission est « un échec collectif, et j’en prends ma part comme représentant territorial de l’Etat ». L’émoi national qu’elle a provoqué est l’expression de cet « échec collectif », selon les mots du préfet : partout en France, des maires se disent abandonnés par l’Etat. Pour la sénatrice (Parti radical de gauche) des Hautes-Pyrénées Maryse Carrère, c’est là l’une des causes de leur « mal-être ». Cependant, nuance-t-elle, « le sentiment est inégal selon les territoires. Cela dépend des agents de l’Etat. Dans les Hautes-Pyrénées ou dans la Somme, par exemple, l’administration est très présente auprès des élus. »

Avec d’autres sénateurs, Maryse Carrère a déposé une proposition de loi, le 26 mai, destinée à améliorer l’accompagnement des maires. Dans le cadre de la mission sur « l’avenir de la commune et du maire » qu’elle préside, une consultation en ligne des élus municipaux est ouverte jusqu’au 8 juin.

« Les traîtres, on les pendra »

De fait, le cas de Yannick Morez n’est pas isolé. Francis Comby, maire (Les Républicains) de Beyssenac, s’estime, lui aussi, « ignoré » par le préfet de la Corrèze, Etienne Desplanques. Un CADA a ouvert le 11 avril. « Il ne m’en a toujours pas informé », s’insurge l’élu.

M. Desplanques rejette les « allégations » de l’édile, expliquant, dates à l’appui, que M. Comby a été tenu informé du projet depuis le début. Le maire a, lui aussi, été menacé de mort. Mais il reconnaît que les gendarmes surveillent son domicile et la mairie depuis deux mois. « Ça, je ne conteste pas », confie-t-il.

Lire aussi l’éditorial : L’avertissement de Saint-Brevin
 

« J’ai été plutôt bien soutenu par l’Etat », affirme de son côté Laurent Laroche, maire sans étiquette de Bélâbre (Indre), 1 000 habitants, où un CADA de 38 personnes doit ouvrir en 2024. Trois manifestations d’opposants ont été organisées. « Le préfet a pris ses responsabilités, se félicite M. Laroche. Il a parlé à la presse, a participé à une réunion publique en mars. Je suis régulièrement en contact avec les services préfectoraux. » L’édile a également reçu des menaces. L’une d’elles disait : « Les traîtres, on les pendra. » La démission de Yannick Morez a été « un déclencheur », note M. Laroche : « J’ai été inscrit dans le fichier des personnes menacées et un gendarme référent a été désigné. » Le maire avait déjà bénéficié d’une protection policière après que des manifestants, le 25 février, avaient débarqué devant son domicile et invectivé son épouse.

« Il n’y a plus d’omerta »

Depuis la démission de Yannick Morez, « les langues se délient », se réjouit Jean-Paul Dor, maire de gauche d’une commune de Moselle, Colmen, 210 habitants. Jusqu’à présent, dit-il, les élus considéraient qu’« il était presque “normal” d’être agressé, que cela faisait partie de la fonction. Mais on a trop laissé faire. Aujourd’hui, il n’y a plus d’omerta. »

Entre 2021 et 2022, les violences contre les élus locaux ont bondi de 32 %. « On ne se sent pas soutenus », souligne François Grosdidier, aujourd’hui maire sans étiquette de Metz. « Quand j’étais maire de Woippy [en Moselle, de 2001 à 2017], j’ai été victime de menaces. Ma voiture a été brûlée. Je n’ai jamais eu le soutien de la préfecture ou de la police. »

Un autre maire de la région Grand-Est, qui ne souhaite pas être cité nommément, raconte avoir été récemment menacé de mort. « Trois semaines après, le préfet ne m’avait toujours pas appelé », soupire-t-il. Choqué, il a écrit au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. « Le préfet a dû prendre une soufflante, suppute l’élu, car il a fini par me téléphoner. Un simple coup de fil, pour dire “on est avec vous”, ça fait du bien. » En tout cas, constate-t-il, « on est mieux soutenu au niveau national qu’au niveau local ».

 

Début mai, le maire de La Baule (Loire-Atlantique), Franck Louvrier, a reçu un courrier anonyme avec des photos de la tête décapitée de Samuel Paty (professeur assassiné puis décapité en pleine rue par un jeune homme radicalisé de 18 ans, en 2020) et des victimes de l’attentat du Bataclan (2015). Avec, pour seul commentaire : « Bientôt à La Baule ? » Lui se sent soutenu. Il a été immédiatement appelé par le préfet, le sous-préfet et le procureur de la République. Une enquête a été ouverte. Un effet Saint-Brevin ? « Les services de l’Etat sont plus vigilants en ce moment », constate-t-il.

Mais il met en garde : cela doit s’inscrire dans la durée. M. Louvrier, comme de nombreux maires, dénonce aussi les « injonctions contradictoires » de l’Etat en matière environnementale. Trop souvent, pointe Loïc Hervé, sénateur centriste de Haute-Savoie, « l’Etat considère les maires comme des auxiliaires, pas comme des partenaires. Il prend des décisions, et dit aux maires : “Voilà, il faudra faire ceci et cela.” Saint-Brevin, c’est ça ! »

 

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