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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : L'Obs avec AFP - 21/8/2018

VIDEO. Dans le nord de la capitale, faute d'une solution d'hébergement, de plus en plus de familles de migrants doivent passer la nuit dehors.

"A 4 heures du matin, un homme nous a dépouillés avec un couteau": Neyla, Somalienne de 32 ans, redoute de passer une nouvelle nuit dehors, dans ce parc du nord de Paris où des familles de migrants, pourtant considérées comme vulnérables, errent dans l'attente d'un hébergement.

 

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 Migrants à Paris : l'errance de familles sans hébergement
 

Une douzaine d'enfants jouent dans la rue, l'un traînant une branche, l'autre shootant dans un carton déchiré, sous l'oeil de leurs parents assis près de la porte d'Aubervilliers. Afghans, Soudanais... ils ignorent où ils dormiront ce soir. "Il y a trois semaines, on était à 15-20 familles par soir. Mais ça a complètement explosé, et jeudi on est monté à 34", soupire Alix Geoffroy.

Coordinatrice de l'association Utopia 56, la jeune femme se démène pour leur trouver un hébergement chez des particuliers, et peste contre les CRS qui "entravent notre travail en nous faisant déplacer".

"On peut placer une dizaine de familles seulement via le réseau, avec une priorité aux familles et aux femmes seules, et on essaie d'accueillir aussi chez nous", dit-elle.

Mais tous ne sont pas pris. Et les solutions sont temporaires : chaque matin, les migrants reviennent, encombrés par leurs valises et poussettes.

Une situation déroutante, alors que les familles et les femmes font partie des publics vulnérables et donc prioritaires, notamment à Paris qui a ouvert des centres dédiés.

Responsabilités de l'Etat

"On convient qu'il y a un problème", dit-on à la ville de Paris, en défendant le "volontarisme" municipal qui "ne doit pas exonérer l'Etat de ses responsabilités" sur l'hébergement de ces personnes vulnérables: "Il y a un vrai problème du premier accueil et cela appelle la création d'un sas" de prise en charge.

La préfecture de région, elle, rappelle que 500 familles et femmes isolées ont été hébergées depuis début juillet et que d'autres prises en charge auront lieu "cette semaine, notamment porte d'Aubervilliers".

"On cherche à comprendre le phénomène", ajoute-t-on, assurant qu'il est "hors de question de laisser des personnes vulnérables à la rue".

La situation est complexe car certaines familles, sur la foi de rumeurs, préfèrent dormir dehors pour ne pas rater une hypothétique mise à l'abri. Fatima, Afghane de 11 ans, vient de passer deux nuits dans le parc avec ses parents. "Je n'ai pas pris de douche depuis une semaine, je n'ai rien pour me changer", raconte la fillette, à Paris depuis deux semaines.

Fatima parle vite, en allemand : elle a passé trois ans en Autriche où elle était scolarisée, s'est fait des amis, avant que la famille soit déboutée de sa demande d'asile.

"Parfois je préférerais être un bébé pour ne me souvenir de rien", dit-elle.

Neyla, elle, connaît le suédois, et raconte son désarroi après s'être fait voler bagages, téléphone et papiers. "On n'a plus rien, seulement de la fatigue", dit la jeune femme, qui a porté plainte.

Le petit groupe, discret, est installé à mi-chemin de la porte de la Chapelle, où les migrants convergeaient à l'époque du centre humanitaire (fermé au printemps), et de la porte de la Villette, où près de 1.000 personnes ont été évacuées en juin.

La vie s'organise

Malgré les mises à l'abri, plus de 600 migrants dorment encore dans les rues de Paris, selon l'association France terre d'asile, dans des conditions précaires.

"L'autre nuit, j'ai été réveillée par une bête qui me courait le long de la jambe", raconte Tahira, ex-employée de banque pakistanaise.

La vie s'organise pourtant dans le parc, entre les cours de français improvisés, la toilette à la fontaine publique et les anniversaires des enfants. Pour manger, ils comptent sur les distributions alimentaires, les Restos du cœur ou les dons de particuliers.

"On fait ça par conviction humaine, avec des amis partageant nos valeurs chrétiennes", explique une bénévole, Divine, une barquette de riz à la main. Elle vient d'Asnières chaque vendredi.

Ce soir, Fatima dormira à l'hôtel. La fillette s'en réjouit, même si elle "espère qu'on ne [lui] dira pas de repartir dans trois ans".

 


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