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Source : La Nouvelle République - Emmanuel COUPAYE - 18/6/2018

Vingt-trois personnes sont jugées à Rennes après le démantèlement à Poitiers d’un réseau de prostitution exploitant des femmes venues du Nigeria.

X. C’est un témoignage sous couvert d’anonymat recueilli à Nantes, le 28 juillet 2015, qui va dérouler la pelote d’un réseau de prostitution sévissant à Poitiers. Un réseau démantelé après plusieurs vagues d’arrestations visant tour à tour les rabatteurs, les placières, les surveillantes, les proxénètes et les logeurs.
A partir de ce lundi, ce sont vingt Nigérians et deux Poitevins et un Parisien qui sont poursuivis lors d’un procès prévu pour durer onze jours devant la juridiction interrégionale spécialisée de Rennes.
Un droit de place pour un bout de trottoir Le premier témoignage recueilli sous X met en cause deux mamas proxénètes et mène les enquêteurs vers Nice, puis vers la communauté nigériane de Poitiers où les investigations se concentrent début 2016 sous la direction d’un juge d’instruction rennais. Les enquêteurs engrangent des noms, fixent des rôles, suivent l’argent et les filières avant de passer aux interpellations à partir de janvier 2017. Les femmes tiennent le haut du pavé dans ce coup de filet. Treize femmes jugées pour animer des cellules locales de prostitution, renforcées par des gros bras, des passeurs et des porteurs d’argent.
« Chaque structure s’appuie sur la figure matriarcale incontournable de la mama, détaille le juge d’instruction au terme de ses investigations. Il s’agit d’une femme d’origine nigériane, fréquemment ancienne prostituée, parvenue à s’émanciper suffisamment pour organiser à son tour le recrutement puis la gestion des nouvelles ressortissantes. […]
L’enquête a mis en évidence la présence à Poitiers de plusieurs microcellules proxénètes interconnectées de façon opportuniste pour le recrutement, l’acheminement et l’organisation de la prostitution de ressortissantes nigérianes à Poitiers, avec des ramifications à Nantes, Toulouse ou encore Limoges. » A Poitiers, le réseau s’appuyait plus particulièrement sur des placières. Des Nigérianes souvent proxénètes, reconnues, charismatiques et qui supervisent l’occupation du trottoir. Elles donnent les “ autorisations ” contre un droit de place… comme sur n’importe quel marché du dimanche !
Joy avait dû payer 40.000 € pour venir en Europe. « On lui avait promis qu’elle serait employée de maison. Elle est passée par la Libye et l’Italie. C’est en Libye qu’elle a compris ce qu’on allait vraiment attendre d’elle », raconte Me Emmanuel Breillat, avocat de l’une des trois anciennes prostituées partie civile. Seulement trois.
« C’est très difficile pour ces femmes de porter plainte. Elles ne sont pas écoutées. On aurait pu aller plus loin dans l’enquête si on avait cherché à recueillir plus de plaintes. Ma cliente n’a même pas été convoquée chez le juge d’instruction. »
Alors que la justice juge ce réseau, d’autres ont déjà comblé le vide. Une soixantaine de femmes continueraient, selon les associations poitevines, à arpenter les trottoirs de Poitiers le soir.

Onze jours de procès devant la JIRS

C’est la juridiction interrégionale spécialisée de Rennes chargée des dossiers de criminalité organisée qui avait “ récupéré ” le dossier poitevin en janvier 2016.
A partir de ce lundi, et jusqu’au 29 juin, le tribunal correctionnel rennais va juger vingt-trois personnes dont treize femmes poursuivies pour : traite d’êtres humains, proxénétisme aggravé, participation à une association de malfaiteurs et blanchiment.
Parmi ces prévenus, vingt sont natifs du Nigeria. Les trois autres sont des Poitevins accusés d’avoir profité financièrement de la prostitution en louant des logements où vivaient ces femmes et où les passes se déroulaient.

 
5 C’est le nombre de jeunes Nigérianes qui se sont manifestées pour entrer dans le « Parcours de sortie de la prostitution », lancé l’an dernier par la préfecture de la Vienne, selon Les Ami-e-s de la Libération. Deux Nigérianes ont intégré le parcours, trois en ont fait la demande. Ainsi, Happy, l’une des Nigérianes qui avait porté plainte et qui est partie civile dans le procès qui s’ouvre, avait reçu récemment une autorisation provisoire de séjour en France. Joy, autre plaignante et partie civile, espère le sien.
 

"C’est un procès exemplaire"

Emma Crew, présidente de l’association Les Ami-e-s des femmes de la Libération


Elle  se félicite du procès qui s’ouvre. « C’est un procès exemplaire qui voit comparaître des personnes corrompues par l’argent et qui ont délibérément détruit la vie de milliers de jeunes femmes victimes de la traite des êtres humains. » L’association soutient ces jeunes femmes et les aide à se trouver un véritable avenir en sortant de l’emprise des réseaux qui les asservissent. Les témoignages recueillis ont permis de faire avancer l’enquête même si l’association, comme des avocats, déplorent que la parole de ces femmes n’ait pas vraiment été prise en compte. « Il est toujours très difficile d’arriver à porter plainte. »

Hawala

L’argent de la prostitution repartait vers le Nigeria par des mandats internationaux mais aussi en utilisant un système traditionnel : l’hawala. Il permet à l’argent de passer de main en main, de manière occulte, difficile à pister. Un Nigérian basé à Châtellerault est soupçonné d’être le 1er maillon poitevin de cette chaîne.

Vaudou

Suprem Eiye Confraterny, c’est le nom de l’organisation nigériane accusée de superviser les réseaux de prostitution, de participer aux filières d’immigration clandestine des jeunes femmes vers l’Europe depuis la Libye, et de s’occuper du recouvrement des dettes à la demande. Elle organise aussi des rituels de type vaudou au départ des filles pour assurer une emprise psychologique. Si la jeune femme manquait à ses obligations, le malheur la frapperait ainsi que ses proches.


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