Un rapport de Human rights watch (HRW), se penche sur le cas des mineurs «perdus en zone d'attente» à l'aéroport de Roissy. Entre janvier 2008 et juillet 2009, environ 1.500 jeunes étrangers non accompagnés sont arrivés à Charles-de-Gaulle et se sont vu refuser l'entrée en France. «Certains de ces mineurs étaient des victimes de la traite des personnes, souligne l'ONG, d'autres fuyaient des persécutions dans leur pays d'origine, et d'autres enfin arrivaient pour rejoindre des membres de leur famille. Au lieu de se voir accorder une protection, ils ont dû faire face à un certain nombre de problèmes, dont des traitements dégradants de la part de la police, une détention en zone d'attente avec des adultes (...), des obstacles pour déposer une demande d'asile.» Au final, environ 30% d'entre eux ont été renvoyés dans leur pays d'origine ou dans le pays par lequel ils avaient transité avant d'arriver en France, qu'ils aient ou non de la famille dans ces pays, ou bien ils ont poursuivi leur trajet vers une autre destination. Les autres ont été admis en France.
HRW, qui a pu s'entretenir avec 19 mineurs isolés, affirme que ceux-ci ont parfois été «confrontés à une conduite intimidante et même abusive de la part des policiers». Selon des témoignages recueillis, des enfants âgés de six ans auraient été contraints de signer des papiers «auxquels ils ne comprenaient rien». «La police menotte fréquemment les enfants et les soumet à des fouilles à nu», note aussi l'ONG.
Le ministre de l'immigration, Éric Besson, a demandé, en mai 2009, à un groupe de travail d'analyser la situation des mineurs isolés. Il s'est engagé à ce qu'«avant 2010», l'ensemble des enfants bénéficient de la protection d'un administrateur ad hoc, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Mais il a aussi déclaré qu'il était «hors de question de remettre en cause la zone d'attente».