Source : France Culture - Caroline Broué - 7/4/2018
Alors que s’ouvre à l’Assemblée nationale le débat sur la loi asile et immigration, le Collège de France inaugure une nouvelle chaire : « Migrations et sociétés ». Son titulaire, le démographe François Héran est notre invité.
Hasard ou nécessité ? Pendant qu’à la Commission des lois de l’Assemblée nationale les députés entamaient mercredi et jeudi l’examen du projet de loi sur l’asile et l’immigration, un philosophe et démographe (qui a franchi allègrement les frontières disciplinaires toute sa vie) prononçait au Collège de France la leçon inaugurale de sa chaire « Migrations et sociétés ». Une leçon très politique et ancrée dans notre actualité, mais fondée scientifiquement, et qui tente de penser les migrations non pas en termes binaires (pour/contre, fermeté/humanité, ouverture/fermeture, angélisme/cynisme) mais sur le temps long. « Avec l’immigration » est d’ailleurs le titre de son dernier ouvrage, paru en 2017. Est-ce une position plus difficile à tenir aujourd’hui ?
Nous avons, en France, un quart de la population qui est immigré ou enfant d'immigré. C'est une infusion durable , ce n'est pas une intrusion massive
Il ne faut pas prendre Mayotte comme un exemple représentatif des migrations vers la métropole. C'est un cas très spécifique
Je récuse le débat sur les statistiques ethniques parce qu'on en fait déjà, mais sous contrôle