Source : France Bleu - Céline Guétaz, France Bleu Armorique, France Bleu Breizh Izel - 4/10/2019
A l'aéroport de Rennes, une trentaine de militants du collectif de soutien aux sans papiers sont venus dénoncer l'expulsion de familles géorgiennes ce vendredi 4 octobre. Ces familles ont été interpellées la veille en Bretagne, et "on les a renvoyés dans ce vol charter" dénoncent les militants.
Ils sont une trentaine de militants derrière les grillages d'accès à l'une des pistes de l'aéroport, où est stationné un avion de la compagnie Georgian Airways. Les militants ont installés des banderoles pour dénoncer ce qu'ils qualifient de "vol charter pour expulser au moins cinq familles géorgiennes". Ces familles ont été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi, ou au petit matin, en Ille-et-Vilaine mais aussi Vannes, Lorient, et Quimper, selon les militants. "A Pacé, au nord de Rennes, il y avait une famille avec une enfant de 12 ans" explique une militante, les larmes aux yeux "je l'aide à faire ses devoirs depuis plusieurs mois. Elle parle français, et c'est une élève brillante, inscrite au collège Françoise Dolto. C'est dramatique de la renvoyer ainsi sans savoir ce qu'elle va devenir. On signe une convention des Droits de l'enfant et on expulse cette élève en interrompant sa scolarité, je ne comprends pas" ajoute cette femme. Selon le collectif, parmi la trentaine de personnes qui embarquent sous escorte policière, "il y a des familles fraîchement arrivées, mais aussi des familles installées ici depuis longtemps, parfois jusqu'à dix ans".
"Une opération disproportionnée avec un signal politique"
Pour Xavier du collectif de soutien aux sans papiers "dans cette opération, il y a une organisation rationnelle, froide de la part de la Préfète de Bretagne, avec des moyens disproportionnés pour expulser ces quelques personnes, pour marquer le coup, pour montrer que le gouvernement sait expulser." Depuis quelques mois, "il y a une vraie discrimination envers les albanais et géorgiens, parce qu'on considère qu'ils viennent de pays sûrs" ajoute Carole pour qui cette opération est "un signal politique du gouvernement".