Source : ouest france - AFP - 19/5/2020
L'« enfermement » de deux bébés, dont un nourrisson d’un mois, dans la zone d’attente de l’aéroport de Roissy, a suscité ce mardi 19 mai l’indignation des défenseurs des migrants, jugeant disproportionnée la démarche de la police aux frontières.
Sur les 20 personnes actuellement placées dans la zone d’attente de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, où sont notamment maintenus les voyageurs non admis en vue de leur refoulement du territoire, « il y a un bébé d’un mois arrivé dimanche du Portugal avec sa mère portugaise et son père cap-verdien, et un bébé de 16 mois arrivé avec sa maman mexicaine », explique Laure Palun, directrice de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé).
Le recours de l’association rejeté
Saisi sur le motif d’une « atteinte grave aux libertés fondamentales », notamment en raison de la nationalité portugaise de l’un des enfants censée lui garantir une liberté de circulation dans l’Union européenne, le tribunal administratif de Montreuil, en banlieue parisienne, a rejeté mardi la demande d’entrée en France de la famille.
« Les intéressés ne font pas partie des exceptions préalablement définies » par le gouvernement pour autoriser certaines personnes à titre dérogatoire depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire et le durcissement des conditions d’entrée aux frontières, peut-on lire dans l’ordonnance, consultée par l’AFP.
Les enfants « n’ont rien à faire dans une zone d’attente », a protesté Me Quentin Dekimpe, l’avocat de la famille, estimant le placement en zone d’attente « totalement inutile ».