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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Surce : La nouvelle république - Léa SOULA - 18/09/2020

Arrivé de Guinée quand il avait 15 ans, Amadou a vécu et étudié à Châteauroux, avant de voir son visa refusé. Il a passé trois mois en rétention, dans l’attente de son expulsion.

Trois mois : c’est le temps qu’Amadou, 23 ans, aura passé au Centre de rétention administrative (Cra) de Saint-Jacques-de-la-Lande, à Rennes. Trois mois à attendre son expulsion vers la Guinée, qu’il a quittée quand il avait 15 ans. Avant cela, le jeune homme a passé plusieurs années à Châteauroux. C’est d’ailleurs là qu’il arrive, en 2012. « J’y ai été scolarisé, j’étais en foyer. À 17 ans, on m’a dit de partir dans un hôtel, puis j’ai commencé à travailler, dans la restauration surtout. »

Trois fois devant le juge

Amadou bénéficie alors d’un récépissé qui prouve qu’il a demandé un titre de séjour, et qui l’autorise donc à séjourner en France. Mais en 2016, ce récépissé expire. « Je devais trouver un travail pour pouvoir rester en France, mais je n’ai pas obtenu d’autre récépissé », se souvient Amadou. Il enchaîne les petits boulots, ici et là ; se résigne à quitter Châteauroux. « L’idée, c’était de rejoindre Orléans, où j’ai des amis. Je pensais qu’ils pourraient m’héberger et m’aider. » Mais il n’atteindra jamais la ville. Il se fait contrôler dans le train ; sans papiers et sans billet, il est envoyé au Cra. Il y arrive le 16 juillet 2020 et, en trois mois, sera passé trois fois devant un juge. « À chaque fois, c’était pareil : on attend une réponse du consulat… Avec le Covid, on ne trouve pas de vol… Et moi, je ne pouvais rien faire à part attendre. »

Attendre, jouer au foot, regarder la télévision, discuter avec ceux qui sont devenus ses amis… Les journées se suivent et se ressemblent, dans les six bâtiments qui composent le Cra. Impossible de sortir, évidemment. Dans sa chambre, « il y a des cafards partout ». Et dans le centre, difficile de se protéger contre le Covid-19. « Il paraît qu’un homme était contaminé… Il est sorti, on ne l’a plus revu. Mais nous ? On n’a pas été testés. »

« Je n’ai rien à faire là-bas »

Une situation « de plus en plus dure. On a même fait une grève de la faim, pendant l’été. On l’a fait pour rien… Rien n’a changé. Les policiers ne nous écoutent pas non plus. Il y en a même une qui nous disait Rentrez chez vous, les étrangers n’ont rien à faire ici. » Mais, pour Amadou, « je n’ai rien à faire non plus là-bas. Je n’ai plus de famille. »
Le troisième rendez-vous sera le bon : Amadou a été libéré lundi 14 septembre, comme l’exige la loi. « Mais j’ai toujours une OQTF [Obligation de quitter le territoire français]. Ils me laissent une semaine pour trouver un avocat et enclencher les démarches pour suspendre l’OQTF. Sauf que je n’ai pas d’argent ! Je ne trouve personne pour m’aider. Et ils m’ont aussi dit que si je me faisais contrôler, je retournais en détention. »

Démuni, il est retourné chez des amis ; mercredi dernier, il se trouvait en Indre-et-Loire. Sans aucune idée de la suite.

 

 


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