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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Médiapart - Guillaume Chaudet Foglia - 8/10/2020

Annoncé par la présidente de la Commission Européenne deux semaines après l'incendie du camp de Moria, le « Pacte sur l'asile et la migration » présenté le 23 septembre est amené à remplacer les accords de Dublin III. Devant les divergences des différents pays européens sur ces questions, aucune stratégie d'accueil n’a pour l'heure fonctionné. Face à l'indifférence et l'instrumentalisation, Le Club s'empare du débat.

« Mourir dans les profondeurs de la mer »

 

 © Francis Alys - Study for "Don't cross the bridge before you get to the river
© Francis Alys - Study for "Don't cross the bridge before you get to the river
 

« Tu mourras dans les profondeurs de la mer
Les vagues fracassant ta tête
Et l’eau balançant ton corps
Comme un bateau crevé.

 Ou alors, tu mourras, sur une terre délaissée
Le froid rongeant ton corps
Qui fuira douloureusement vers toi.

Tu mourras seul
Embrassant ton ombre délavée
Demain ne sera plus que le spectre de tes rêves.

Personne n’en saura rien
Cela ne fera aucune différence. »

Poème d'Abdalwahab Latinos, originaire du Darfour, mort en mer Méditerranée. Porte-parole de nombreux jeunes, prisonniers de l'amertume et la désillusion auquel le collectif sudfa rend un émouvant hommage

Annoncé par la présidente de Commission européenne Ursula von der Leyen deux semaines après l'incendie du camp de Moria, le « Pacte sur l'asile et la migration » présenté devant la commission le 23 septembre est amené à remplacer les accords de Dublin III. Si dans sa présentation, ce nouveau pacte semble reproduire les logiques inscrites dans les précédents accords, la Commission européenne souhaite proposer une refonte en profondeur de sa politique migratoire.

Face aux divergences des différents pays Européen sur ces questions, aucune stratégie d'accueil n’a pour l'heure fonctionné. Aboutissant à des désastres humanitaires comme à Moria, des conditions d'accueil indignes, notamment des mineurs, que les associations pointent du doigt. Il y a urgence. Cette catastrophe humanitaire est aussi un drame politique. En France, « pays rebond », la « criminalisation des aidants », une politique d’État de plus en plus brutale face aux réfugiés et une stratégie d'invisibilisation des migrants doivent nous interroger sur le manque de volonté politique pour trouver des solutions pérennes.

Une semaine après les propos d'Éric Zemmour, polémiste condamné pour incitation à la haine raciale sur la chaîne Cnews, Le Club s'empare du débat et devant le désastre des précédentes politiques s'inquiètent d'un nouveau pacte avec le diable et d' un texte glaçant mais explosif. Face à l'indifférence et l'instrumentalisation, les contributeurs remettent en perspective les problématiques liées aux migrations et appellent à une prise de conscience urgente de la société civile face à une classe politique qui fait le choix de la division.

« J’avais parlé publiquement de pratiques génocidaires. Exagération, m’a-t-on dit ! Mais comment faut-il dénommer l’ensemble de politiques délibérées et militarisées qui aboutissent à organiser l’élimination d’une partie propre de l’humanité, celle que j’ai appelée l’humanité errante, ou la partie mobile de l’humanité ? » le philosophe Étienne Balibar pointe dans un appel commun d'universitaires européens à l'initiative d'Agora Europe, comment les gouvernements européens ne font pas que subir une situation mais bien comment « ils organisent cette élimination meurtrière ».

« c’est une volonté qui ne s’avoue pas mais qui se met en œuvre »

Alors que les gouvernements de la "Forteresse Europe" perçoivent les migrations comme une menace, Caterina Di Fazio de l'Université de Maastricht souligne à quel point la question de la migration questionne notre conception de ce que nous définissons comme un espace politique européen : « La question des migrations a changé le discours européen. Il réfère ainsi à une idéologie selon laquelle dans certains pays l’immigration est assimilée à l’illégalité, ce qui produit de dangereux effets au niveau des politiques. La migration est trop souvent réduite à la question de la sécurité nationale. En réponse à la soi-disant “crise des réfugiés”, l’Europe a promu une association directe entre la sécurisation de l’existence des frontières et leur fermeture. Elle réduit ainsi la relations avec les autres à la peur et à la criminalisation. La peur est loin d’être réduite. Elle demeure centrale, au niveau émotionnel, malgré la tentative de réduire cette peur à un niveau physique, en construisant des murs, en refusant des bateaux. »

La criminalisation des sauvetages en mer, l'accord avec la Turquie et le renvoi des bateaux vers les côtes libyennes repoussent les limites de l’espace européen. Le fait que les camps de réfugiés sont de plus en plus établis aux frontières des zones européennes « est une manifestation concrète de la façon dont l’Europe, en externalisant ses frontières, a refaçonné l’imaginaire géographique » poursuit-elle et cette politique produit un nombre de décès dans la Méditerranée « qui ne peuvent être considérés comme acceptables ».

Pourtant cette stratégie « viole les Conventions maritimes internationales ». L’État a « la responsabilité de fournir un espace sur, ou de s’assurer qu’un espace sur soit fourni ».

Ce sont ces questions qui seront évoquées au procès de Mattéo Salvini devant le tribunal de Catane pour avoir empêché le débarquement de migrants sauvés en mer. Fulvio Vassallo Paleologo, avocat Italien revient sur les obligations légales des États en matière de sauvetage en mer pour tenter de contrer « les campagnes de désinformation et les silences coupables ». Dans un texte fouillé et technique, il souligne que « Les mesures de quarantaine ne peuvent pas servir de paravent aux politiques de fermeture des frontières. Le système des bateaux hotspot ne peut plus durer. »

Si la nouvelle mairie de Marseille, de son côté, semble vouloir rompre avec la « xénophobie de [ses] prédécesseurs » en ouvrant le port aux bateaux de sauvetage, un large ensemble de collectifs demandent que des mesures concrètes – accès aux services publics de la ville, aux soins, au logement... – soient mises en place pour « un accueil digne des futur·e·s demandeurs et demandeuses d'asile » secouru·e·s en Méditerranée.

« Il fallait (en grande urgence), prendre conscience de ce que risque (en mer, désert et villes piégeuses) une grande partie de la population mondiale, maintenue sans droit, sans nom, sans lien, à présent sans enfants reconnus, avec qui on refuse de partager la terre à habiter : la disparition »

 © Gianluca Costantini pour Agora Europe
© Gianluca Costantini pour Agora Europe
 

En appui de ces aspirations s'élève le travail quotidien des bénévoles, chaque jour plus criminalisés. Un travail qui accompagne parfois le deuil ou pire cet entre-deux de la disparition.

C'est à ce « malheur irréparable » que nous confronte le très beau texte de Marie Cosnay « Maintenant, c'est ça notre travail, chercher » où l'océan, source de vie se révèle mangeur d'enfants. « Des bateaux et des corps ont-ils déjà disparu ainsi, sans jamais être retrouvés ? »

Avec celles et ceux dont des proches ont disparu « dans les déserts, en mer et dans des villes d’Europe », l'écrivaine et activiste de Bayonne, narre avec délicatesse et non-dits, toutes les chausse-trappes et les difficultés que rencontrent ceux qui ont perdu un proche dans le trajet de l'exil, dans leur recherche des corps-aimés disparus.

« Je n’arrivais pas à dire à Amadou : ne la cherche plus, elle est sans doute au fond de l’eau. Je ne pouvais pas penser non plus : je ne la cherche plus, elle a sans doute voulu disparaître. »

 « Maintenant, c’est ça. Comment définir ce que nous faisions, avant, avec Marga (et d’autres) ? Notre travail, en ce lieu stratégique où nous vivons, nous le concevions ainsi : faire passer les informations. Trains, bus, délais, attente, Dublin, préfectures de régions, une nuit où dormir, deux, santé, vêtements, hospitalité, telle ou telle ville, départements accueillants pour les plus jeunes. Notre travail, c’était de faire passer les informations. D’aider les personnes qui décidaient de rester ici (d’un côté et de l’autre de la frontière) à nouer à égalité des liens durables avec les habitants d’ici. Il y avait des projets ruraux, agriculture et villages solidaires. Notre travail, en une phrase : créer, d’une façon ou d’une autre, des liens. »

C'est à ce travail de lien et de deuil face à la disparition qu'évoque également Mauro Niger, anthropologue de la dernière frontière, en convoquant la figure de la mère : « Elle aussi, depuis le Maroc, avait tenté la traversée de la mer après avoir donné son argent au “passeur”. La tentative avait échouée et pour cela elle ne voulait pas que son fils suive le même chemin de la mer qu’elle, car la mer est spécialisée dans la trahison ». C'est pour « servir les vivants » qu'à partir de fragments récupérés, de rencontres avec les familles et des témoignages de survivants,  une équipe de chercheurs reconstitue un puzzle aussi macabre que nécessaire dans un film disponible jusqu'au 6 novembre sur Arte : Numéro 387 - Disparu en Méditerranée.

« Personne ne risque sa vie dans une embarcation en plastique s’il n’a pas déjà tout perdu. »

« Les habitants de Moria sont les damnés de la terre depuis trop longtemps. Leur résilience et leur force nous donnent des leçons d’humanité chaque jour, à nous qui avons la chance de les côtoyer. Jusqu’à quand continuera-t-on de tester leur résistance ?»

Mathilde Weibel, autrice résidente sur l'ile de Lesbos,  témoigne dans plusieurs billets des conditions de vie à Moria depuis l'incendie du camp où  la distribution de nourriture est proscrite : « Les habitants de Moria sont traités comme des animaux depuis trop longtemps, entassés dans des cages, privés de tout ce qui fait les êtres humains – respect, dignité, nourriture, hygiène, etc. On ne veut pas les voir au centre-ville, on leur refuse l’accès aux soins, on les dénigre, on les maltraite, on les insulte. On leur fait comprendre qu’ils ne sont pas comme nous et qu’on ne veut pas d’eux. »

L'autrice, lauréate du Prix de l'Essai de la Ville de Genève en 2015 en fait l'amère expérience lors d'une visite à Lina, qui vit désormais, comme les milliers d'autres rescapés de l'incendie, au bord de la route qui relie le camp à Mytilène. « On est mieux ici, plus visibles, plus forts. On sait qu’ils feront pression sur nous en supprimant les distributions de nourriture, pour nous “inciter” à rejoindre le nouveau camp. On connaît leurs techniques. On ne s’y pliera pas. On n’a pas survécu pour rien.»

« L’espoir, lui, cela fait longtemps qu’il avait été détruit par les politiques européennes. »

« Nous sommes tous sur un bateau ivre » - Revue des Deux Mondes © Gargalo
« Nous sommes tous sur un bateau ivre » - Revue des Deux Mondes © Gargalo
 

« Criminalisation des "humanitaires" et Pluie de P.V. sur les bénévoles »

Dans ce contexte Européen où « cette complicité et cette volonté, usurpant les noms de politique et de droit, ne règlent strictement rien [...] Au contraire, année après année, elles produisent une autodestruction de l’Europe » comme le formule Étienne Balibar, la France se révèle dans une politique de criminalisation des aidants et d'invisibilisation des migrants.

Plusieurs associations ont publié lundi un rapport sur les dysfonctionnements constatés quotidiennement et les manquements des autorités dans la protection des mineurs étrangers aux frontières. « Refoulements illégaux, mises à l’abri insuffisantes et inadaptées, graves carences dans l’accompagnement des enfants : tels sont les constats quotidiens de nos associations » qui appellent La France à « redoubler d’efforts pour les protéger. » souligne La Cimade.

C'est ainsi, comme nous alerte l'association Minga Faire Ensemble, que le préfet du Pas de Calais a décidé le 10 septembre d’interdire aux associations non mandatées par l’État « toute distribution gratuite de boissons et de denrées » aux réfugié.e.s. « Faire dépendre l'entraide humaine d'une décision administrative est une remise en cause des libertés et des responsabilités fondamentales » souligne l'association. Cette interdiction a fait l'objet d'une opposition de la part des 13 associations mandatées qui travaillent  « pour assurer des services non assurés par l’état ». Les services de l’État justifient cette interdiction par des troubles à l’ordre public et le fait que ces distributions ne permettraient pas le bon respect des mesures de distanciation sociale.

De son côté, François Guennoc humanitaire sur la pente de l'anarchisme comme il se définit, souligne que « Les nominations du nouveau ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin et du nouveau Préfet du Pas-de-Calais, Louis Le Franc, «se traduisent par une brutalité croissante de la politique de l’État vis-à-vis des exilés présents dans le Calaisis.»

Pour l'ancien ingénieur agronome qui décrit par le menu les répressions des 2 derniers mois, il s'agit bien non seulement d'expulser et d'invisibiliser mais surtout d'empêcher la réinstallation : « Alors qu’il était possible, jusqu’à présent, pour les bénévoles des associations et les exilés, de récupérer les tentes, couvertures, duvets, après évacuation, dans une ressourcerie locale, où ces biens étaient amenés en vrac, le préfet décidait que ce n’était plus possible. Il est vrai que ce droit était symbolique, car ces objets étaient détériorés par leur chargement et leur transport. Mais cette interdiction préfectorale est aussi symbolique de la volonté de priver les personnes de leurs biens. »

En cause selon lui ? Non pas tant « Les gesticulations de la maire de Calais, Natacha Bouchart, qui réclame l’interdiction des distributions sur toute la commune, les surenchères du député Dumont, qui demande l’extension aux communes voisines » que la forte pression des Britanniques.

En dehors de Calais, cette politique d’invisibilisation est également menée comme en témoigne les révélations de Nejma Brahmi : A Aubervilliers, des migrants «chassés» avec violence par la police « Le but est de les éloigner le plus possible de Paris, la police nous l’a dit clairement », note Kerill, coordinateur d’Utopia56 à Paris. « Mais pour aller où ? Cette question était sur toutes les lèvres des exilés, plongés ce soir-là dans l’incompréhension et la colère

Moria, le nouveau visage : Never stop exploring ! © Moineau Persan
Moria, le nouveau visage : Never stop exploring ! © Moineau Persan
 
« Face à la justice, les bénévoles n'existent pas. Ils sont priés de s'effacer »

Dans l'édition collective la Jungle et la Ville, Quentin Griehaut relate la maltraitance institutionnelle dont sont victimes les jeunes exilés qui reste méconnue du grand public, « cette réalité impose de repenser notre rapport à l'accueil de ces jeunes, Mineurs-fantômes, sans droits, n'entrant dans aucune catégorie administrative. » et les colères qui l'assaillent : « À propos des exilés, la décence n'est plus une limite, le rejet et la violence (physique et symbolique) comme action envers les exilés, et un discours qui vante une grande générosité. Ce mur du mensonge, pour le moment, tient. C'est aussi qu'il a des bases solides : la catégorisation et l'individualisation. »

Pour lui, les personnes qui tentent d'aider les "mineurs isolés étrangers" - désormais appelés "mineurs non-accompagnés" - ne savent plus comment alerter sur une situation humaine dramatique, qui perdure et ne semble guère émouvoir. En prise avec une administration et une justice « qui érige la réticence en règle » Quentin Griehaut  fustige « le cynisme des politiques, qui fabriquent une non-catégorie administrative pour ne pas avoir à assumer leurs responsabilités morales » et de conclure « Faisons avec l'Etat, parce que nous n'avons pas le choix. Mais faisons aussi, toujours, contre lui. Et surtout, ne faisons jamais comme lui. »

« Je n'en dors pas... »

Fini de rire, blog dédié aux droits des étrangers, relaie un très beau témoignage d'un travailleur social chargé d’évaluer la minorité des jeunes migrants arrivés sur le territoire français. Si leur évaluation est positive, les jeunes sont pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Pour les autres, le parcours du combattant continue.

« Un autre élément qui explique le stress des évaluateurs sont les consignes de quotas. Il nous est alors demander d’atteindre X refus pour pallier un dispositif saturé. Il ne faut pas se voiler la face : l’accompagnement des MNA n’est pas la priorité politique des départements. Partagés entre la loi protectrice de l’aide sociale à l’enfance et celle de l’immigration, les acteurs se renvoient la balle ! »

Le travailleur social au compte de l’ASE dans un département de l’Est de la France depuis quatre ans souligne à quel point «L’évaluation est subjective. Et le refus est souvent fondé sur le faciès du jeune. » La mise en doute du physique, de la cohérence du discours sert de base pour asséner un refus. « Dès les prémices de l’entretien, le jeune apparaît en fait comme suspect. Alors que dans les textes prévaut l’idée que le doute doit bénéficier aux jeunes. En pratique, le doute se retourne contre eux. »

C'est une parole rare, donc précieuse, qui révèle à quel point ce travail d'évaluation est lourd à porter psychiquement  « J’ai été particulièrement marqué par les entretiens des jeunes filles. A une seule reprise nous avons refusé d’en admettre une. Cela m’a chamboulé. Elle attendait un geste de ma part. Cette jeune fille a subi des viols en Libye, elle a été persécutée. La manière dont elle expliquait son traumatisme a été perçue par l’autre évaluateur comme de la comédie. Et cela, je ne m’en remettrais pas. »

De l'autre côté du miroir, le collectif Autonomie 31 nous offre les très beaux témoignages d' Ibrahim, Oumar, Idriss, Aicha. jeunes mineurs isolés étrangers basés à Toulouse. Il relate leurs parcours, des raisons de leur départ à la longue attente pour enfin être reconnus mineurs : « Le Conseil Départemental visite parfois le dispositif. Tout est alors préparé pour donner une bonne image du centre d’évaluation. On nous donne des consignes, en nous demandant de nous taire et de rester discret.e.s. Aucun d’entre nous n’oserait de toute façon parler, nous avons bien trop peur que notre minorité ne soit pas reconnue. »

« Souvent, avant de rendre sa décision, le juge demande des tests osseux. Pour rappel, le test osseux doit permettre de définir l’âge d’une personne. Or, la marge d’erreur d’un test osseux est de 1 à 2 ans ! Selon l’académie de médecine “cette méthode ne permet pas de distinction nette entre seize et dix-huit ans”, alors que c’est l’âge de la plupart d’entre nous ». Esther Heboyan, écrivaine et journaliste, se révolte elle aussi contre ces tests osseux. Ce système largement contesté par les associations et sur lesquels le Haut Conseil de la santé publique ou le Comité consultatif national d’éthique, ont fait part de leurs réserves ou de leur inquiétude : « On se demande comment, en 2020, des médecins français acceptent de participer à la mise en place d’une telle humiliation de la personne humaine. Au nom de la fraude. Au fait, quelle fraude ? »

« Nous marcherons en hommage à nos milliers de frères et sœurs qui meurent chaque année sur les routes de la migration alors qu’ils et elles marchent avec l’espoir d’une vie meilleure et plus juste. »

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Face à cette situation, et pour briser le mur de l'indifférence, plusieurs initiatives solidaires prennent forme, notamment  la Marche nationale ds sans-papiers qui doit arriver le 17 Octobre devant à l'Élysée.  « Des quatre coins du pays, pour l’égalité, nous marchons. Plusieurs centaines d’entre nous, sans-papiers en tête, vont traverser ce pays où nous vivons, venus du sud, du nord, de l’est et de l’ouest appuyés par la solidarité des habitantes et habitants sur les ronds-points, les routes, les places de nos villages, les quartiers de nos villes. Et nous serons des dizaines de milliers à Paris, à leur arrivée, le samedi 17 octobre pour aller vers le palais de l’Elysée »

Ou encore ce collectif d'enseignants  mobilisés pour que cesse le traitement indigne des lycéens sans papiers en Seine-Saint-Denis. Face au silence et au mépris de l'administration, ils appellent tous les collègues à une journée d'interpellation le 15 octobre.

 

Abdelwahab Youssef,Mort en mer Méditerranée © SudFa
Abdelwahab Youssef,Mort en mer Méditerranée © SudFa

 

“Laisse la mort venir ”
A présent, ça ira

La mort est proche
Et je ne regrette rien.

Je me demande simplement
Ce qui arrivera à toutes ces bêtises
Toutes ces bêtises que j’écris

Que va-t-il leur arriver
Après que je les aurai laissées seules
A chercher leur propre issue ?

Cela me fait mal
D’abandonner ainsi ce que j’ai écrit
[Les mots] seuls à porter leur fouet
[Les mots] pieds nus, sur les pierres aiguisées

Cela me fait mal
[De penser] que je n'ai pu dire tout ce que je souhaitais
Que je n'ai pu dire tout à la fois. »

 

 


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