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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Leslie Carretero - 4/11/2020

Dans le camp de migrants de Saint-Denis où vivent plus de 2 000 personnes, "la situation est explosive" alertent les associations. Le manque de nourriture, la promiscuité et la peur du Covid provoquent des tensions entre les habitants. Les humanitaires réclament l'ouverture de places d'hébergement "au plus vite".

Une nouvelle fois, les migrants semblent être les grands oubliés du confinement, décrété le 30 octobre par le président français Emmanuel Macron. Alors que la population est appelée à rester chez elle pour endiguer la pandémie de Covid-19, les quelque 2 000 migrants qui vivent dans le camp de Saint-Denis, en région parisienne, sont livrés à eux-mêmes. Parmi eux, on compte une dizaine de familles.

"Rien n'a été mis en place pour ces gens", souffle Kerill, d'Utopia 56. "On laisse tout le monde à la rue, il n'y a eu aucune procédure d'anticipation alors qu'on alerte (sur la situation) depuis des mois", abonde Corinne Torre de Médecins sans frontières (MSF) qui se dit "très inquiète". 

Il faut dire que les exilés, pour la plupart originaires d'Afghanistan, vivent dans des conditions désastreuses en pleine crise sanitaire, aux portes de la capitale. La plupart dorment sous des tentes mais certains passent leur nuit sur une bâche à même le sol.

Dans ces conditions, les distanciations sociales et les règles d'hygiène ne peuvent pas être respectées. Des points d'eau ont bien été installés mais trop peu au regard du nombre de migrants vivant dans le camp. Formé cet été face au stade de France, le campement n'a eu de cesse de grossir au fil des semaines.

Suite aux demandes incessantes des associations, la mairie de Saint-Denis s'est finalement résolue à installer 10 cabines sanitaires et six urinoirs que doivent se partager des milliers de personnes. "Nous ne l'avons pas fait avant car la préfecture de Seine-Saint-Denis nous affirmait qu'ils allaient bientôt évacuer les lieux", se défend Oriane Filhol, maire-adjointe de la ville en charge des Solidarités.

"Les gens ont faim"

À l'absence d'hygiène, s'ajoute le manque de nourriture. "Les gens ont faim", observe Clarisse du collectif Solidarité migrants Wilson, qui distribue trois fois par semaine près de 2 000 repas. 

"Chassés de la capitale", les migrants ont de plus en plus de mal à accéder aux distributions alimentaires mises en place par les associations au niveau des portes d'Aubervilliers et de Saint-Ouen. Les règles du confinement forcent les migrants à rester dans le camp. "Ils n'ont pas le droit de bouger", précise Corinne Torre. Les exilés ne peuvent pas remplir les attestations de déplacement de l'État, car ils n'ont pas accès au formulaire ou tout simplement car ils ne comprennent pas bien le français. 

En outre, les quelques personnes qui partent tout de même à la recherche de denrées craignent de perdre leur tente, qui pourrait être volé par un habitant du camp qui dort sur le bitume.

La mairie de Saint-Denis dit coordonner en ce moment l'aide alimentaire avec des associations pour permettre à ces dernières de distribuer des repas à proximité du campement.

Demande de mises à l'abri "au plus vite"

Reste que cette "situation explosive" crée des tensions, prévient Corinne Torre. Les associations d'aide aux migrants exhortent les autorités à évacuer "au plus vite" le camp et mettre à l'abri les exilés. "S'il n'y a pas de démantèlement rapidement, on va au devant de graves problèmes", assure-t-elle. Un migrant a été emmené à l'hôpital dans la nuit du 2 au 3 novembre après avoir fait un "arrêt cardiaque", indique le parquet de Bobigny.

Les humanitaires réclament l'ouverture de places en hôtels, et non dans des gymnases comme ce fut le cas lors du premier confinement en mars. "Les mises à l'abri dans les gymnases ont créé des clusters", signale encore Corinne Torre. Une étude publiée en octobre par MSF avait en effet démontré un taux de contamination au Covid-19 très élevé parmi les grands précaires, et notamment les migrants, dans des centres d'hébergement d'urgence d'Ile-de-France.

La mairie de Saint-Denis fait pression depuis des mois auprès de la préfecture de Seine-Saint-Denis pour évacuer le camp, et ainsi "mettre à l'abri" les migrants. "Ils nous répondent à chaque fois que ça va se faire bientôt mais il ne se passe toujours rien", explique Oriane Filhol. "Cependant, les choses semblent un peu bouger. Le préfet nous a dit cette semaine que l'évacuation aura lieu prochainement, courant novembre", continue la maire-adjointe.

Contactées par InfoMigrants, les préfectures d'Ile-de-France et de Seine-Saint-Denis n'ont pas répondu à nos sollicitations.

 

 

 


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