Source : La dépêche - J.-C. P. - 24/11/2020
Le jugement de l’audience du vendredi 13 novembre, relatif à l’évacuation du squat de la rue Velasquez, sur requête du propriétaire des locaux, a été rendu public hier. Il prévoit le report de cette évacuation à la fin de la trêve hivernale, soit le 31 mars 2021 (rappelons toutefois qu’en raison de l’état d’urgence sanitaire, cette trêve avait été prolongée l’hiver dernier jusqu’au 10 juillet 2020).
Une date qui tombe en cohérence avec la protection des locataires pour cause d’impayés des loyers successifs, les squats n’étant pas obligatoirement couverts par cette loi. Les réactions multiples n’ont pas tardé. Pour le propriétaire : "Les occupants ont nié être entrés par effraction, et avaient demandé 36 mois. Ils ont obtenu jusqu’à fin mars, c’est un scandale, car qui paie les charges, la taxe foncière, et le remboursement des prêts bancaires ? ce sont des voyous. Nous allons poursuivre l’action en justice", s’est-il offusqué.
Du côté des riverains, tant le collectif que les Amis de Layrac expliquent : "Nous ne sommes pas étonnés, et pour ces personnes en difficulté, c’est bien qu’elles aient un toit en espérant que les conditions de résidence seront décentes, mais aussi que toutefois le nombre d’occupants n’augmente pas". Le maire, Joseph Carles, doit pour sa part s’entretenir avec les services préfectoraux ce mercredi.
Pour Thomas Couderette, du Cedis (Collectif d’entraide et d’innovation sociale) l’une des associations actives auprès des migrants : "Nous attendions un délai, ce n’est pas une surprise, car ce site ne bloque pas un projet contrairement aux Amandiers où un foyer logement doit être réalisé. Dans l’immédiat, nous sommes face à un contexte sanitaire particulier, notamment avec des conditions de vie précaires, sans électricité, mais nous sommes inquiets pour la suite. Il faudrait travailler sur de vraies solutions pour l’ensemble des personnes. Or, une directive interministérielle du 3 novembre demande aux préfets d’héberger l’ensemble des personnes à la rue (200 sur Toulouse) et beaucoup moins celles en squat ou bidonville, soit 2 000 sur Toulouse et 250 à Velasquez", assure-t-il.