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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : France3 provence-alpes-cote-d-azur - Loïc Blache, Aline Métais - 02/01/2021

Une associaton d'entraide aux migrants à la frontière franco-italienne a recueilli des témoignages de violences policières dans des trains et au poste-frontière de Menton. Des mineurs auraient eu leur papiers d'identité confisqués pour ne pas bénéficier du droit d'entrée sur le territoire français.

Des récits de violences, passages à tabac, vols, cris, insultes... l'association Kesha Niya avait l'habitude d'en entendre ! Mais cette année, la période des fêtes de Noël a été particulièrement violente. Un ras-le-bol qui s'est exprimé sur les réseaux sociaux pour alerter les citoyens. 

Kesha Niya ("pas de problème" en kurde) est une organisation qui soutient les migrants dans la région de Vintimille en Italie. Ses membres viennent en aide aux personnes qui se sont vu refuser l’entrée en France. Elle a été fondée en mars 2016 à Grande Synthe, dans le nord de la France. Plus de 3000 personnes sont abonnées à ce compte Facebook (post traduit en français en cliquant dessus) : 

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L'une des bénévoles raconte : "Mon dernier souvenir est l’histoire d’une femme enceinte et d’autres qui se cachaient dans les toilettes d’un train, puis la police a ouvert avec un pied de biche, n’a pas laissé la chance de sortir, a coupé les toilettes complètement. Quand ils ont laissé de la place pour que les gens sortent, la plupart ne pouvaient pas parler ou respirer. La femme enceinte a essayé de sortir et est tombée par terre, elle toussait. Une policière lui disait : "Tu fais de cinéma. Lève- toi, lève-toi."

Gaz lacrymogènes

La plupart du temps, il n'y a personne dans le train (désert à cause du Covid) et pas de caméra de surveillance pour prouver ces témoignages. Elle ajoute :"En octobre, nous avons eu un homme qui, comme d’habitude, a été battu avec le pied de biche en métal dans le train sur sa tête, son cou et son visage. Ses blessures ont dû être recousues." Parfois, les policiers frapperaient "dans des endroits où personne ne peut voir les blessures après. On voit des boules sur la tête, des plaies ouvertes sur les mains et les jambes, de la peau rouge et qui pèle à cause des gaz lacrymogènes." 

Description claire des blessures

"Dans certains cas, la police donne une injection quand un migrant devient « fou ». Nous ne savons pas à quoi correspondent ces injections", précise cette bénévole. Dans de très rares cas, des migrants gravement blessés sont emmenés à l'hôpital. L'association demande alors un diagnostic complet avec une description claire des blessures et elle recueille ensuite le témoignage de la personne blessée. Une façon de collecter des preuves. Quand les migrants osent donner leur nom... Des violences qui s'ajoutent à celles subies dans les pays en guerre.

"Ils nous traitent comme des animaux"

"Certains nous demandent avec crainte si la police ici tire. Souvent, nous rencontrons des gens, qui sont impuissants en colère et choqués. Chaque jour, nous entendons "Ils nous traitent comme des animaux". Les plus choqués sont les gens des anciens pays colonisés français qui parlent couramment français, comprennent ce que la police dit et essaient de communiquer avec la police", renchérit la bénévole. Elle affirme : "Ils reçoivent de longues insultes etc, entendent des choses comme "Retournez en Afrique, c’est mon pays, vous êtes mon chien, maintenant vous voyez ce que vous obtenez, vous êtes sale, vous êtes noir".

Acte de naissance confisqué par la police

Un jeune migrant camerounais de 17 ans raconte avoir été arrêté 5 fois à la frontière. La 5e fois, c'était le 2 décembre en fin de journée. Il a passé la nuit dans le lieu de mise à l'abri car la frontière italienne n'est ouverte qu'en journée. Là, il dit avoir subi des violences et s'être fait confisqué par la police son acte de naissance qui indique qu'il est mineur. « Il m’a étranglé, il m’a fracassé mon téléphone, il m’a donné des coups de poing, je pensais qu’il allait me tuer ! », explique ce jeune qui préfère garder l'anonymat.

Il est marqué né en 2002, alors qu'il est né en 2004

Sur le papier de renvoi en Italie, il a été mentionné « majeur ». Le policier de la PAF (Police aux Frontières) aurait conservé le jour et le mois de naissance et seulement modifié l'année de naissance pour qu'il soit considéré comme majeur. Sur le document d'entrée, il est marqué né en 2002, alors qu'il est né en 2004. Normalement, présenter un acte de naissance n'est même pas nécessaire pour les mineurs. 

La bénévole de l'association affirme avoir vu cet acte de naissance cartonné via une photo que le jeune avait sur son téléphone. Il a tenté et réussi une 6ème fois à traverser la frontière. Il est aujourd'hui quelque part en France. Il dit avoir peur de la police. 

Pression, tension et peur

Les membres de "Kesha Niya"ont tenté d'aller discuter avec les policiers pour des procédures légales : des mineurs et des demandeurs d’asile en France. "Au début, nous sommes allés leur parler de documents détruits ou retirés, comme les certificats de naissance. Cela se produit régulièrement. Ils nous parlent toujours de façon très agressive et cela nous met de la pression, de la tension et de la peur."

Impossible également d'accéder au "lieu de mise à l'abri" du poste-frontière de Menton. Mais, début décembre, le Tribunal administratif a contesté la décision du préfet de ne pas autoriser les associations à accéder au lieu de mise à l'abri et lui a ordonné de réétudier cette demande sous un délai de 30 jours. Une demande qui arrive à échéance.

Une dizaine de plaintes

En parallèle, une dizaine de plaintes pourraient être déposées au pénal en janvier 2021 pour violences et détention arbitraire contre X. Jusqu'à maintenant, il n'y avait que des signalements car la population migrante ne veut pas s'engager dans des procédures judiciaires longues et incertaines.

Mais, en 2021, avocats et bénévoles souhaitent « que les pratiques changent à la frontière ».

 

 


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