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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

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Source : InfoMigrants - Charlotte Oberti - 12/02/2021

Un squat, où 300 personnes avaient trouvé refuge à Cenon près de Bordeaux, a été évacué par les forces de l'ordre jeudi, lors d'une opération menée sous tensions. Une partie des occupants avaient quitté les lieux avant l'arrivée des autorités. Seules 58 personnes ont été prises en charge. Les associations dénoncent des méthodes violentes et des solutions inadaptées.

Jeudi 11 février, les forces de l'ordre ont évacué le squat dit de "la Zone libre" à Cenon, près de Bordeaux, où vivaient en grande partie des étrangers. Les policiers, appuyés par la gendarmerie, sont intervenus dès 6h avec des béliers et des pinces pour ouvrir les portes métalliques de ce bâtiment d'un étage, une ancienne résidence pour personnes âgées, a constaté un journaliste de l'AFP. 

Ce squat, occupé depuis novembre 2019 par quelque 300 personnes, dont des familles et des demandeurs d'asile, abritait majoritairement des Albanais, des Géorgiens et des personnes venues du Maghreb. Dès mardi, des rumeurs sur une évacuation imminente avaient provoqué le départ d'une bonne partie des occupants qui étaient en situation irrégulière.

Seules 120 personnes étaient donc sur place lors de l'intervention des forces de l'ordre.

Les autorités ont fait usage de gaz lacrymogène et procédé à plusieurs interpellations de militants venus manifester leur opposition. Plusieurs familles avec enfants ont été vues quittant les lieux, valises à la main, à bord de neuf bus réquisitionnés pour l'occasion.

Seules 58 personnes prises en charge

Dans un communiqué diffusé jeudi après-midi, la préfecture de Gironde a expliqué que "toutes les personnes qui le souhaitaient se sont vues proposer une solution de mise à l’abri", dans l'une des 230 places d'hébergement réservées. Toutefois, selon les services de l'Etat, "certaines associations présentes sur les lieux ont dissuadé les personnes évacuées d’accepter les propositions d’hébergement allant jusqu’à tenter de les récupérer dans les bus". 

Résultat : seules 58 personnes ont été prises en charge, indique la même source. Elles ont été acheminées en bus vers différentes structures d'hébergement dans les villes de Bordeaux, Guéret, Limoges, Angoulême et Agen.

Jointe par InfoMigrants, Aude Saldana-Cazenave, coordinatrice régionale Aquitaine de Médecins du Monde, présente sur place lors de l'opération, contredit la version de la préfecture.

"Non, nous n'avons pas essayé de monter dans les bus pour dissuader les personnes de partir. Si certaines n'ont pas voulu être prises en charge, c'est parce que les autorités ont agi de manière intimidante, en faisant à ces personnes des propositions sous la contrainte et sans leur expliquer où elles allaient, dit-elle. Quand on est entourés de flics armés, à 6h du matin, sans comprendre la langue, ça génère du stress."

"Squat grande classe"

L'évacuation, décidée en pleine trêve hivernale, a été autorisée en application d'une décision de justice rendue suite à une requête du propriétaire des lieux. "Une ordonnance de janvier 2020 juge possible l'évacuation en période hivernale parce que les conditions sanitaires et de sécurité ne sont pas réunies", a indiqué la préfecture, évoquant l'insalubrité du bâtiment et des risques d’incendie et d’électrocution "liés à de nombreux branchements électriques dangereux".

Reste que pour les associations, ce bâtiment faisait l'affaire. "Il s'agissait d'appartements individuels au sein d'un parc protégé, commente Aude Saldana-Cazenave. On n'était pas du tout dans l'insalubrité. C'était un squat grande classe."

Désormais, cette dernière se dit inquiète du sort de ces personnes, qui se retrouvent parfois éloignées du centre-ville de Bordeaux où elles avaient entamé des démarches administratives, parfois trouvé un travail voire même scolarisé leur enfant.

"Propositions inadéquates et inhumaines"

"Il y avait notamment une maman de trois enfants avec un titre de séjour qui avait trouvé un travail à Bordeaux. Elle se retrouve maintenant à Angoulême, à une heure de son lieu de travail. Comment va-t-elle faire ? D'autres ont été envoyés dans la ville de Guéret, à trois heures de Bordeaux où sont scolarisés leurs enfants !", continue la coordinatrice régionale de Médecins du Monde. "Le fait de ne pas vouloir préparer en amont ces opérations de relogement en prenant en compte les situations des personnes mène à ce genre de propositions inadéquates et inhumaines."

A (re)lire : Migrants à Bordeaux : une vie dans les squats “à la recherche continuelle du lendemain”

En cette période de froid et de pandémie, les associations redoutent par ailleurs des solutions court-termistes. Quant à ceux étant passés entre les mailles de cette opération policière, le problème reste entier. Un peu plus de 100 personnes sont actuellement sans solutions de logement, selon les militants. "Certaines ont été hébergées en urgence par des particuliers dans un lieu alternatif", espère Aude Saldana-Cazenave.

La Mairie de Bordeaux a de son côté décidé l’ouverture en urgence de l’Athénée Municipale, un espace habituellement utilisé pour des conférences, le temps que des solutions d’hébergement soient trouvées.

 

 


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