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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Passeurs d'hospitalites - legalcentrecalais - 01/03/2021

Depuis sa cellule du centre de rétention administrative (CRA) de Plaisir, en région parisienne, Monsieur A. témoigne des conditions de rétention et des conséquences psychologiques de cet enfermement.

Depuis septembre 2020, le CRA de Plaisir est devenu le « CRA Covid », n’accueillant que des étrangers en situation irrégulière testés positifs au Coronavirus[1]. Les retenus du reste de la France y sont enfermés pour une durée maximum de 14 jours avant d’être renvoyés vers un autre CRA sous réserve d’un test négatif. La décision est vivement critiquée dès septembre, l’association intervenant au sein du CRA dénonçant une volonté politique de « libérer de la place pour maintenir davantage en rétention. »[2]

Malgré une augmentation des effectifs de médecins et d’infirmiers, l’accès aux services médicaux et psychiatriques sont insuffisants. Il n’y a ni médecin psychiatre ni psychologue présent au CRA, car il n’existe aucune obligation légale en ce sens.

Monsieur A., retenu à Plaisir depuis une semaine passée après plus de 47 jours au CRA de Coquelles et 3 ans de prison qualifie les conditions comme « pires que celles de la prison ». Il dénonce le manque d’accès aux soins : « Le médecin nous donne uniquement du paracétamol et des pansements quelle que soit notre situation. J’ai des médicaments spécifiques pour le stress et pour pouvoir dormir mais on refuse de me les donner ici. »

La solitude et l’isolement provoqué par un enfermement prolongé et l’absence de liens sociaux plongent Monsieur A. dans une détresse psychologique. « Il n’y a pas d’humanité ici. Je ne peux pas parler à ma famille car on m’a confisqué mon smartphone en arrivant. J’ai réussi à me procurer un vieux téléphone avec une carte SIM mais cela me coûte très cher d’appeler ma famille au pays. Je n’ai pas de contacts humains, ici tout le monde est déprimé et les gens s’enferment sur eux-mêmes. Il n’y a rien à faire, pas de sports, pas d’activités, juste une petite télévision. Je m’ennuie, je tourne en rond, seul. Est-ce que ce système est pour les humains ? Je finis par me sentir coupable alors que je n’ai rien fait à part avoir été testé positif au Covid. Je suis emprisonné dans l’attente d’être renvoyé vers mon pays alors même qu’il n’y a pas de perspectives d’éloignement. »

Les personnes intervenant au sein du CRA constatent depuis septembre 2020 la survenance d’importantes tensions et la détresse psychologique grandissante des exilés enfermés. Leur diagnostic médical est anxiogène, et s’ajoute l’optique d’une septaine voire quatorzaine à l’isolement, sans aucune perspective de sortie.

Alors que les effets psychologiques négatifs du confinement sont démontrés[3], les conséquences d’un enfermement prolongé sont démultipliées pour les personnes retenues, coupées du monde extérieur. David Gourion, psychiatre et ancien chef de clinique de Saint Anne explique « qu’un confinement prolongé peut provoquer des états de stress post-traumatique, notamment chez les personnes qui ont eu un proche contaminé ou malade, ou bien qui ont été contaminées elles-mêmes. […] Chez certaines personnes, l’épidémie vient réveiller des souvenirs traumatiques plus anciens, qui vont se réactiver de façon délétère. ». Avec des parcours d’exil marqués par la violence, les personnes étrangères retenues de façon prolongée ont donc de fortes probabilités de voir leur santé psychologique se détériorer.

Pour prévenir ces risques, le psychologue conseille de « créer des routines, afin de maintenir ses rythmes biologiques : […] activité physique minimale et régulière, maintien des liens sociaux – pas uniquement virtuels si c’est possible. Il faut aussi continuer de se fixer des challenges, lire, écouter de la musique, se cultiver, prendre soin des autres… » [4]. Comment cela est-possible dans les centres de rétention quand il est impossible d’avoir accès à un livre, à une salle de sport ou bien même à un téléphone de façon illimitée ?

La Cabane Juridique dénonce la gestion de la crise sanitaire au sein des CRA, le maintien en rétention de personnes sont perspectives d’éloignement, et l’enfermement toujours plus massif des personnes sortant de prison en CRA. Contre les frontières et l’enfermement des étrangers, la Cabane Juridique se joint à la parole des exilé·es pour exiger la fermeture des CRA et un hébergement pérenne et inconditionnel pour tout·es.

 

 


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