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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Libération - Eva Moysan - 03/03/2021

Dans l’ouest de la Roumanie, les habitants unissent leurs forces pour apporter de l’aide aux réfugiés qui arrivent en nombre depuis la Serbie.

Sur la route migratoire des Balkans, la ville de Timisoara, en Roumanie, est une oasis. Alors que les frontières se barricadent, les habitants de la ville ont uni leurs forces pour apporter de l’aide aux réfugiés qui affluent depuis la Serbie. «Le 20 novembre, la Roumanie a placé la Serbie en zone jaune, ce qui signifie que toutes les personnes qui en venaient, donc les migrants, devaient se soumettre à une quarantaine en arrivant sur notre territoire», explique à Libération Flavius Ilioni-Loga, bénévole de l’association LOGS, qui coordonne l’aide humanitaire. Située à une trentaine de kilomètres de la frontière, la ville de Timisoara est directement touchée par la mesure. Le lendemain de la décision gouvernementale, les habitants découvrent, effarés, que des migrants ont passé la nuit dans les rues, dehors. «A partir de cette date, nous avons commencé à leur fournir de l’aide alimentaire tous les jours», raconte Flavius Ilioni-Loga.

Touchés par la précarité des migrants, les habitants de Timisoara sont nombreux à vouloir rejoindre l’effort collectif. Flavius Ilioni-Loga détaille : «On est quinze bénévoles à LOGS mais on peut compter sur le soutien de centaines de personnes des églises locales, des associations et la communauté musulmane.» Ensemble, ils parviennent à fournir des repas pour 200 à 250 personnes par jour, qu’ils soient détenus par la police roumaine des frontières, placés en quarantaine, logés dans les camps d’asile ou qu’ils vivent dans la rue.

Augmentation de 137% des demandes d’asile

Selon les données de l’Inspection générale pour l’immigration roumaine, les demandes d’asile ont bondi en 2020. Plus de 6 100 demandes ont été enregistrées dans le pays, en augmentation de 137% par rapport à l’année précédente. Les deux principaux points de passage empruntés dans la région, entre la Serbie et la Hongrie et entre la Serbie et la Croatie, se sont peu à peu fermés, contraignant les réfugiés à tenter leur chance en traversant la frontière roumaine. Cela ajoute une étape au périple vers l’espace Schengen, dont ne fait pas partie la Roumanie, mais permet de contourner la violence des refoulements policiers hongrois et croates le long de la frontière serbe. «Les routes migratoires changent très souvent», opine Morgane Dujmovic, docteure en géographie à l’université d’Aix-Marseille et membre de l’Association française d’études sur les Balkans.

Au moment de ce qu’on a appelé la crise migratoire, en 2015, et de l’arrivée d’un million de réfugiés en Europe via les routes balkaniques, l’itinéraire principal traversait la frontière entre la Serbie et la Hongrie. «En septembre 2015, Viktor Orban a décrété l’érection d’un mur, alors le corridor s’est déplacé vers la Croatie, se rappelle Morgane Dujmovic. En mars 2016, cette route officielle [reconnue par l’Union européenne, ndlr] a été fermée. On assiste désormais à l’apparition de nouvelles zones de blocage, comme au nord de la Bosnie-Herzégovine.» Le camp de Lipa, incendié le 23 décembre, est un tragique exemple des réticences locales à fournir de l’aide aux populations migrantes. Le gouverneur du canton d’Una Sana, où se situe le camp, a refusé l’ouverture de deux centres d’hébergement, pourtant vides, qui auraient pu abriter 2 400 personnes. Son prétexte : les habitants ne veulent pas de migrants près des écoles, des mosquées et des églises.

Changement de perception des exilés

Cependant, cette réaction violente n’est pas représentative de l’accueil des réfugiés dans les Balkans. Selon Morgane Dujmovic, «il a pu y avoir des réactions de rejet en 2015, quand les habitants découvraient ces populations venues du Moyen-Orient et d’Asie». De l’incompréhension aussi, quand des réfugiés se sont installés dans les pays des Balkans alors que les locaux étaient persuadés qu’ils continueraient leur route plus au nord, comme nombre de compatriotes. Cela a accompagné un changement de la perception de ces populations.

Dans les Balkans, les habitants comprennent l’exil des réfugiés, car ils sont nombreux à l’avoir connu eux-mêmes. C’est le cas de la ville de Timisoara, qui a traversé une vague d’émigration dans les années 80. Elle a rassemblé beaucoup de Roumains désirant quitter le pays et les brutalités du régime communiste. Depuis Timisoara, on pouvait espérer traverser en Yougoslavie, plus libérale, puis atteindre l’Europe de l’Ouest. Une bénévole de la localité, interviewée par Balkan Insight, signale : «Beaucoup d’habitants s’identifient aux histoires des migrants car leurs propres aïeux ont parfois traversé le Danube à la nage à la recherche d’une vie meilleure.»

 

 


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