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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

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Source : rfi - Anne Andlauer - 18/03/2021

L’Union européenne et la Turquie signaient un accord migratoire il y a cinq ans, le 18 mars 2016. L’Europe s’engageait à verser 6 milliards d’euros pour aider la Turquie à accueillir 3,5 millions de Syriens. En échange, Ankara promettait d’empêcher les départs vers l’Europe et une nouvelle « crise des réfugiés ». Mais face à la tension entre les deux parties, toute réforme ou poursuite de l’accord semble désormais bloquée.

De notre correspondante à Istanbul,

Cinq ans après la signature de cet accord migratoire, le président turc n’est clairement pas satisfait du texte. Recep Tayyip Erdogan a en réalité commencé à le critiquer assez tôt après sa signature.

Pour ce qui est du volet financier, soit les fameux 6 milliards d’euros, le président turc aurait voulu qu’ils soient versés directement dans les caisses de l’État, et non pas alloués au cas par cas sur la base de projets en faveur des réfugiés. La situation actuelle lui permet de critiquer la « lenteur » des financements, selon lui.

Cet accord prévoyait également des contreparties politiques, dont la levée des visas Schengen pour les citoyens turcs, la relance des négociations d’adhésion à l’Union européenne et la modernisation de l’union douanière entre la Turquie et l’UE.

Sur tous ces points, les autorités turques n’ont rien obtenu. Certes, la dégradation de l’État de droit dans le pays depuis 2016 y est pour beaucoup, mais reste qu’aux yeux de Recep Tayyip Erdogan, le compte n’y est pas. D’autant que la Turquie a effectivement tari les départs.

Le président a donc menacé plusieurs fois de « déchirer » l’accord. Ces derniers temps, son ton est toutefois plus apaisé : le chef de l’État turc demande sa « révision ».

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Moins de Syriens tentent de traverser… mais les réfugiés restent en Turquie

Dans cette « révision », Recep Tayyip Erdogan attend plus d’argent, tout d’abord. Car la présence de 3,6 millions de Syriens pèse sur les services publics turcs et tout indique qu’une grande partie de ces réfugiés ne repartiront pas, ou du moins pas de sitôt. La Turquie espère donc de nouveaux financements pour des projets déjà mis en œuvre.

L’autre grande raison pour laquelle la Turquie veut réviser l’accord est le changement dans la situation migratoire. Les Syriens ne constituent plus l’essentiel des flux qui passent par son territoire.

Ces cinq dernières années, un tiers des migrants illégaux arrêtés en Turquie étaient des Afghans et, derrière eux, des Pakistanais. Lorsque Recep Tayyip Erdogan a prétendu « ouvrir les portes de l’Europe » il y a un an, les Syriens ne représentaient qu’une minorité des migrants qui ont afflué à la frontière avec la Grèce, dans l’espoir d’y entrer.

Des contreparties politiques bloquées par une relation géopolitique envenimée

Quant aux contreparties politiques prévues par l’accord, elles restent très compliquées à obtenir pour Ankara. D’une part, l’Europe refuse de faire des « cadeaux », ou ce qui serait perçu comme tel, aux autorités turques alors qu’elles continuent de violer les droits de l’homme de manière flagrante et répétée.

D’autre part, depuis 2016, de grands dossiers internationaux sont venus envenimer les relations Turquie-UE, notamment la crise avec la Grèce en Méditerranée orientale et la situation à Chypre.

Résultat : même des sujets a priori techniques, comme la réforme de l’union douanière, sont bloqués pour des raisons politiques.

Lors du prochain sommet des 25 et 26 mars, les dirigeants européens vont une fois de plus se pencher sur le cas turc. Ils ont noté ces derniers temps un discours plus apaisé en provenance d’Ankara, mais ils ont aussi fait savoir qu’ils attendaient désormais des actes.

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