Source : La Nouvelle République - Jean-Michel GOUIN - 18/03/2021
L’association vient en aide à des demandeurs d’asile en situation régulière. Elle souhaite développer son réseau d’accueil et d’hébergement.
Agir pour améliorer la situation des demandeurs d’asile, adoucir un temps la vie de celles et ceux qui ont fui leur pays dans l’urgence… C’est depuis quelques années le but que s’est fixé l’association Welcome en créant un réseau local d’accueil et d’hébergement.
« Nous faisions le constat que les structures d’accueil proposées par l’État étaient insuffisantes en nombre de places, explique Benoît Weeger, l’un des tuteurs de l’association, nous permettons alors à des demandeurs d’asile d’être accueillis dans des familles pour une période limitée (six mois maximum). Chaque personne passe de famille en famille car le temps d’accueil dans chacune d’elles sera de trois semaines à un mois ».
« L’accueil, c’est nouer une relation humaine privilégiée, découvrir une culture, et c’est moins compliqué qu’on pourrait l’imaginer ». Benoît Weeger, tuteur de l'association Welcome
D’où l’importance de disposer d’un réseau suffisamment dense, d’organiser à la fois le suivi et l’accompagnement de la personne accueillie et de la famille qui la reçoit. L’association s’est ainsi dotée de tuteurs et tutrices qui organisent avec la famille candidate un entretien préalable. Celle-ci sait qu’elle aura à assurer le gîte et le couvert sur une durée qu’elle aura choisie.
Depuis sa création, Welcome aura accueilli et soutenu un peu plus de cinquante demandeurs d’asile, principalement des hommes, sur Poitiers et sa couronne. Pas anodin en ces temps de repli sur soi où l’autre, a fortiori s’il est étranger, est parfois regardé de manière hostile. « L’accueil, c’est nouer une relation humaine privilégiée, découvrir une culture, et c’est moins compliqué qu’on pourrait l’imaginer », assure Benoît Weeger.
Un engagement humain
« Et puis, ajoute Maryline Tourancheau, vice-présidente de Welcome et « visiteuse », on s’accompagne les uns les autres, les tuteurs, les familles. Il y a un vrai suivi des situations, personne n’est isolé. Au final, c’est un peu comme si on recevait un ami ».
Y a-t-il de l’appréhension à recevoir chez soi une personne qu’on ne connaît pas ? « Oui, cela peut arriver mais le désir de faire partie de cette chaîne de solidarité est grand chez les familles candidates, souligne Marie-Odile, famille d’accueil, il s’agit d’abord d’un engagement humain ».
Un engagement dont a pu profiter Cheik, un jeune malien de 25 ans : « Welcome m’a permis de trouver un toit pour me poser et avancer, résume-t-il, avant je n’avais pas trop d’espoir. Je dormais à la gare ou au 115. Mon avenir est meilleur. J’ai un projet avec une entreprise de Benassay qui m’a proposé un stage et puis je souhaite intégrer la faculté de géographie à l’université. J’attends une réponse fin avril et je suis aussi dans l’attente d’un rendez-vous à l’Ofpra [Office français de protection des réfugiés et apatrides]. Mes deux tuteurs m’ont vraiment accompagné et soutenu. Et puis les familles dans lesquelles je suis passé m’invitent encore aujourd’hui ». Le sens de l’accueil…