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Source : Le parisien - Thomas Poupeau - 20/03/2021

Un sondage Harris Interactive que nous dévoilons montre qu’une écrasante majorité des sondés veulent mettre sur un pied d’égalité Français et étrangers sur le sol national. Une tendance en hausse depuis cinq ans.

Racistes, les Français? Loin de là : c'est ce que montre une étude Harris Interactive (réalisée en ligne pour les Maisons des Potes du 15 au 16 mars 2021 auprès d'un échantillon national représentatif de 1033 personnes âgées de 18 ans et plus, par la méthode des quotas) que nous publions à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination qui a eu lieu ce dimanche. Commandée par la Fédération nationale des Maisons des Potes, un réseau d'associations dans les quartiers populaires, elle interroge sur des propositions qui pourraient être mises en place pour lutter contre les discriminations à l'égard des étrangers. Résultat : une écrasante majorité des sondés souhaite des mesures fortes pour mettre tout le monde — Français et étrangers — sur un pied d'égalité. Une tendance en hausse depuis cinq ans.

discrimination

 

Dans le détail, 89% des gens se disent favorables à ce qu'à travail égal, le salaire et la retraite soient égaux entre tous les travailleurs, quelle que soit leur nationalité. C'est sept points de plus qu'en 2015! 88% veulent renforcer les sanctions juridiques contre les employeurs coupables de discriminations, (+8% en cinq ans), tandis que 81% se disent pro- action class, ces recours collectifs en justice en faveur des victimes de discriminations. Le CV anonyme — qui n'est aujourd'hui que facultatif — est plébiscité par 77% des Français (+5%).

Moins écrasant, mais tout de même, 60% veulent le statut de fonctionnaire titulaire pour tout étranger employé dans la fonction publique, comme les profs ou les médecins (+7%). Même chiffre en faveur de la régularisation des sans-papiers disposant d'un contrat de travail, soit quatre points de plus qu'en 2015. Enfin, une bonne majorité (56%, contre 48% il y a cinq ans) se dit favorable au droit de vote pour les étrangers installés en Europe depuis plus de cinq ans, aux élections européennes et aux municipales.

Le racisme n'a pas disparu…

« Ce sondage montre une chose : les gens en ont marre qu'on tergiverse en matière de discriminations, ils veulent qu'on agisse. Stop aux plates-formes, aux études… et place aux lois, en tout cas aux mesures concrètes, et aux sanctions pour ceux qui y contreviennent », résume Samuel Thomas, délégué général des Maisons des Potes.

Reste que le racisme n'a pas disparu… « Tout dépend de la manière dont on pose les questions sur ce sujet : brutalement ou de manière nuancée », analyse Jean-Luc Richard, enseignant à l'université de Rennes-I et spécialiste de l'immigration. Ainsi, les résultats de cette étude tranchent avec celle publiée la semaine dernière par le JDD. Elle indiquait qu'une part des sondés, variable mais importante, trouvait certaines « catégories de population » trop nombreuses en France, notamment les Roms (50%), les musulmans et les Maghrébins (43%) ou les Noirs (23%).

«La crise du Covid-19 n'a pas augmenté la xénophobie»

Dans le cas de l'étude Harris Interactive, « il n'est pas mentionné à quel type d'étranger on fait allusion, et l'on parle d'étrangers travaillant, ce que les Français semblent plus à même de tolérer », analyse Jean-Luc Richard. Qui pointe aussi la part de ceux restant défavorables aux mesures anti-discrimination. « Cela oscille quand même entre 11% et 44% des sondés : c'est en phase avec les 20% en moyenne que Marine Le Pen réalise aux élections », note le chercheur. Pas non plus de repli sur soi qui aurait pu être engendré par la crise du Covid-19 : « Il y a un déplacement des inquiétudes des Français vers le social, pas vers une haine de l'étranger. Cette crise n'a pas augmenté la xénophobie. »

Reste que, si ces perspectives sont « réjouissantes », dit Samuel Thomas, les sondés ont été interrogés sur des mesures pour l'instant hypothétiques. « Il y a du boulot. Mais les propositions formulées dans ce sondage sont ancrées dans le réel des étrangers en France », martèle-t-il. En témoigne l'exemple de Bassem, un enseignant en biochimie arrivé de Syrie en 2017. Apprécié de ses élèves, le jeune prof a pourtant été évincé du lycée de région lyonnaise dans lequel il avait décroché un contrat d'un an. Sans aucune explication.

Consolider le statut des fonctionnaires étrangers

« Ils étaient bien contents de me trouver pour un remplacement, ils m'ont même dit qu'ils étaient satisfaits de moi, avant de prolonger ma période d'essai… puis de rompre le contrat, se désole ce surdiplômé. Je venais juste de trouver un logement et ils m'ont jeté comme un mouchoir, profitant de mon statut d'étranger qui n'est pas solide. Heureusement, j'ai pu retrouver un autre poste ailleurs, car le risque, c'est un retour dans mon pays en guerre ! Même mes élèves n'ont pas compris. »

Bassem voit donc d'un bon œil le plébiscite des Français en matière de lutte contre les discriminations, notamment la proposition visant à consolider le statut des fonctionnaires étrangers. « Les gens comprennent qu'on est là pour bosser, qu'il faut nous donner un vrai statut. On n'est là pour prendre notre part. »

 

 

 


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