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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Charente libre - charentelibre avec AFP - 26/03/2021

Les initiatives solidaires pour organiser l’accueil de migrants se multiplient à travers l’Hexagone. Même si "c’est une résistance parce que tendre la main à une personne en situation irrégulière, jusqu’à l’été 2018 et une décision du Conseil constitutionnel, c’était puni par la loi".

Ils sont discrets mais représentent une "vague" sociale: des "dizaines de milliers" d’hébergeurs solidaires accueillent chez eux des personnes en situation irrégulière, en France, dans un "élan humaniste", estime la journaliste Julia Montfort, auteure de "Carnets de solidarité" (ed. Payot). Rencontre pour comprendre qui ils sont.   

Après avoir vous-même accueilli chez vous un exilé, vous décrivez, dans votre livre-enquête, les hébergeurs solidaires comme des "résistants". Pourquoi ce mot?

"C’est une résistance parce que tendre la main à une personne en situation irrégulière, jusqu’à l’été 2018 et une décision du Conseil constitutionnel, c’était puni par la loi. On risquait cinq ans de prison et 30.000 euros d’amende. Il y a un acharnement réel envers ceux qui aident les exilés, on le constate au quotidien par exemple à Calais, le délit de solidarité est une réalité. D’ailleurs, sur les 300 personnes que j’ai interrogées pour ce livre, beaucoup ont accepté de me parler après que le Conseil constitutionnel a tranché.

 

Ce sont des gens très humbles, qui n’ont pas forcément envie de crier ce qu’ils font sur tous les toits, aussi parce qu’on n’est jamais à l’abri de la réaction d’un voisin. Il y a quand même cette crainte, que j’ai sentie partout. Donc c’est une hospitalité qui se bricole, même s’il faut reconnaître qu’en France il n’y a pas eu de descente de police chez les hébergeurs, comme il a pu y en avoir en Belgique".

A-t-on une idée précise du nombre d’hébergeurs solidaires et de leurs motivations ?

"Je parle de dizaines de milliers de Français qui ouvrent leurs portes. C’est une estimation, car pour l’instant, on n’a absolument aucun chiffre officiel. Ça se passe plutôt par petites poches d’hébergeurs, dans telle ou telle province. Une sorte de toile d’araignée, qui part d’un point et s’élargit. Et il y a bien sûr les associations, qui organisent cela aussi dans les grandes villes.
Il y a un mouvement social, qui est partout. C’est une vague méconnue, car rien n’aide à ce que cette autre réalité émerge. Ces personnes n’ont pas les mêmes canaux de communication que ceux qui sont contre l’idée d’accueillir dignement les demandeurs d’asile.

En général, il y a toujours un déclic. Ce qui revient souvent, c’est la photo du petit Aylan (Kurdi, garçon Syrien de 3 ans retrouvé mort en 2015 sur une plage en Turquie), celles des bateaux de migrants… Pour d’autres, c’est un déclic d’opportunité, car ils voient des exilés en bas de chez eux et veulent agir. D’ailleurs, ils ne sont souvent pas militants. Pour la plupart, ils n’ont jamais milité tout court. Ce sont juste des citoyens lambda qui ont eu le sentiment qu’il y avait une crise de l’accueil et qui ont eu un élan humaniste".

Cette solidarité va-t-elle au-delà de l’hébergement ?

"Oui, car les personnes se retrouvent happées dans un tout: elles ne sont ni travailleurs sociaux, ni psychologues, elles ouvrent juste leur porte et se rendent compte que ça ne suffit pas. Donc certains se lancent à corps perdu dans l’aide administrative, parce qu’ils découvrent le parcours du combattant pour un demandeur d’asile.

D’autres s’improvisent profs de français ou organisent des activités pour permettre aux exilés de penser à autre chose. Car ils ont chez eux quelqu’un qui est fracassé par l’exil. Les associations ont compris cela, ce tourbillon dans lequel on peut être happé, et elles mettent un cadre, en disant: 'vous n’avez pas à gérer l’aspect psychologie, vous n’avez pas à gérer les papiers. Vous êtes juste un hébergeur’. Et c’est déjà énorme".

 

 


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