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Source : L'Humanité - Émilien Urbach - 27/04/2021

La mort d’au moins 130 personnes, le 22 avril, en Méditerranée, est la conséquence de la collusion entre États européens et milices libyennes.

«Lorsque nous nous sommes approchés (du canot), il flottait dans une mer de cadavres. Il ne restait pas grand-chose de l’embarcation. Ni des personnes. Il n’en reste même pas les noms. » L’auteur de ces quelques lignes, Alessandro, est un sauveteur de SOS Méditerranée. Il faisait partie, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 avril, de l’équipage de l’Ocean-Viking qui, alerté par l’organisation Alarm Phone de la présence de trois embarcations en détresse, au large de la Libye, a cherché pendant plus de vingt-quatre heures à leur venir en aide. Ils ont au final découvert des dizaines de noyés, flottant autour d’un bateau pneumatique plié en deux par la mer déchaînée. « Il y a trop peu de navires de sauvetage en mer Méditerranée ! s’est insurgée Morgane Lescot, chargée de communication sur le navire de SOS Méditerranée. Actuellement, on est tout seuls et ce n’est pas suffisant. Des gens se noient à la porte de ­l’Europe et les autorités ne font rien. »

Refus d’intervenir malgré l’imminence du naufrage

Les gardes-côtes libyens, prévenus de l’imminence du naufrage, ont tout simplement refusé d’intervenir. La zone est pourtant sous leur responsabilité, depuis qu’en 2019 les États européens ont passé un accord avec les milices libyennes pour la gestion de cet espace maritime. Les centres de secours européens se sont, pour leur part, défaussés, désignant « les autorités libyennes comme compétentes », indique Alarm Phone.

Rien d’étonnant, cette situation intervenant après une avalanche de rendez-vous, début avril, scellant encore plus la collaboration entre les États membres de l’Union européenne et la Tripolitaine. Le premier ministre maltais, Robert Abela, a annoncé, le 5 avril à Tripoli, la réouverture de l’ambassade et du consulat de Malte en Libye. La France l’avait d’ailleurs précédé, au mois de mars. Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est lui aussi rendu dans la capitale libyenne, le 4 avril, proposant son « aide » dans « la lutte contre l’immigration clandestine ». Le 6 avril, c’était au tour du premier ministre italien, Mario Draghi, d’applaudir les efforts libyens « pour freiner le flux des migrants vers l’Europe ».

Moins d’une semaine après, Abd Al Rahman Milad, alias Bija, sanctionné par l’ONU en 2018, arrêté en octobre 2020 pour trafic d’êtres humains, était libéré et, comble de l’abjection, promu au rang de major de la garde côtière libyenne. Celle-là même qui, dans la nuit de ce 22 au 23 avril, a délibérément laissé mourir 130 exilés en Méditerranée… pour le compte des États européens. 

 

 


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