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Source : InfoMigrants - Julia Dumont - 18/05/2021

Médiatisé, porte-parole des sans-papiers afghans à Paris, Reza Jafari, un Afghan naturalisé français en 2013 après un difficile parcours de mineur isolé, se lance aujourd'hui en politique. Candidat sur la liste "L’écologie évidemment" de Julien Bayou en Ile-de-France, il souhaite sans surprise que la région Ile-de-France s’engage plus pour les migrants. Rencontre.

À chaque fois qu’il va à la rencontre des jeunes Afghans qui vivent dans les rues de Paris, Reza Jafari a l’impression qu’on lui tend un miroir qui le ramène des années en arrière. Né en Afghanistan, il est arrivé en France en tant que mineur isolé en 2009, après une enfance difficile passée en exil en Iran.

Aujourd’hui, ce Français de 25 ans, devenu président de l’association Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs et père d’une petite fille de 2 ans, estime que c’est la manière dont il a été accueilli à son arrivée qui lui a permis de devenir ce qu’il est. "Quand je suis arrivé, j’ai été bien accompagné, on m’a pris par la main", raconte-t-il.

À (re)lire : Reza Jafari, une voix pour les exilés afghans

Alors, pour le jeune homme, voir ses compatriotes afghans vivre à la rue est insupportable et l’idée d’améliorer leur quotidien est devenu une obsession. Occupation de la place de la République, à Paris, réquisition et occupation de lieux publics vacants, distribution de nourriture, conseils juridiques : depuis des mois, il s’active pour aider les migrants à la rue, dans la capitale.

Devenu porte-parole des demandeurs d’asile afghans, il croise souvent, lors de ces actions, des membres d’Europe Ecologie Les Verts (EELV). Début février, après l’occupation d’une école du 16e arrondissement de Paris, une rencontre s’organise avec Julien Bayou, secrétaire national du parti et tête de liste des écologistes pour les élections régionales de juin, en Ile-de-France.

"On a discuté des actions de son collectif, de la politique étrangère de la France, de la situation en Afghanistan. Reza était à un moment de son parcours militant où il voyait que les politiques publiques étaient aussi le débouché de son action, raconte Léa Balage, directrice de campagne de Julien Bayou, qui avait participé à la rencontre. C’est à ce moment-là qu’on s’est dit que ça serait une bonne idée qu’il intègre la liste."

"La France est devenue ma patrie"

Reza Jafari estime qu’il est "important", qu’un ancien réfugié afghan mette un pied dans la politique française. "Si on veut que les choses changent, il faut s’engager. Il ne faut pas avoir peur. Aujourd’hui, la France est devenu ma patrie. Je dois défendre ses valeurs et la France est, par tradition, une terre d’accueil", affirme le jeune homme.

"Cela fait partie de nos fiertés d’avoir un ancien réfugié parmi nous, cela fait partie de l’ADN des écologistes", se réjouit, de son côté Léa Balage, qui rappelle la mobilisation de certains élus écologistes en faveur de l’accueil des demandeurs d’asile. Notamment à Grande-Synthe, où l’ancien maire écologiste, Damien Carême, aujourd’hui député européen, avait fait construire en 2016 un camp humanitaire, qui a été détruit dans un incendie en 2017.

Reza Jafari ne s’en cache pas : ses convictions écologiques sont récentes. Mais, pour lui, le pont entre l’engagement humanitaire auprès des demandeurs d’asile et la préservation de l’environnement est naturel. "Il y aura d’autant plus de réfugiés que le changement climatique chassera les gens de chez eux", soulignait-il jeudi, lors du webinaire de présentation du programme des écologistes sur l’accueil des migrants.

Mais au sein du pôle "migrants" des écologistes, c’est, pour le moment, sur l’accueil des demandeurs d’asile qu’il concentre ses propositions.

Un centre de premier accueil

"Quand j’ai rencontré Julien Bayou, il m’a dit ‘Si on gagne les régionales en Ile-de-France, qu’est-ce que vous attendez de nous ?’", se souvient Reza Jafari. "La première chose que j’ai demandée, c’est un centre de premier accueil", où tous les migrants pourraient être accueillis à leur arrivée dans la région. "C’est le plus important parce qu’on veut mettre fin aux campements des rues", souligne le jeune homme, convaincu qu’"avoir, rapidement, un bon accueil est essentiel pour une intégration réussie".

"On a aussi parlé de la formation des éducateurs et des assistants sociaux parce la formation est au cœur des compétences de la région", ajoute Reza Jafari. Selon lui, il arrive régulièrement que les assistants sociaux chargés d’orienter les migrants ne connaissent pas suffisamment les démarches à effectuer et qu’ils induisent ainsi les exilés en erreur.

Enfin, celui qui était lui-même un ancien mineur isolé veut développer "la prévention contre la délinquance" de ces jeunes, notamment par la prise en charge ceux qui attendent la réponse de leur examen ou de leur recours de minorité. Ni reconnu mineur, ni admis dans les structures, ces jeunes passent des mois à la rue avant qu’un juge pour enfant ne statue sur leur cas. "Ces jeunes sont souvent récupérés par des bandes organisées qui savent qu’ils n’ont personne ici et qui essaient d’en tirer un maximum de bénéfice. On voit de plus en plus de trafiquants qui tournent autour du Demie pour récupérer ces jeunes", dénonce Reza Jafari.

Parmi les propositions du pôle migrants de des écologistes, on trouve aussi l’idée d’une "carte citoyenne régionale", sur le modèle des cartes d’identité municipales créées en 2014 à New York. Elle ouvrirait le droit aux services publics pour tous les habitants d’un territoire, qu’ils soient régularisés ou non.

"Je ne cherche pas à tout prix à devenir conseiller régional"

Reste à savoir si les écologistes prendront la tête de la région fin juin. Reza Jafari, lui, assure que "[les écologistes] ont accepté de garder [ses] projets", même s’il n’est pas élu conseiller régional. "C’était ça qui m’intéressait surtout. Je ne cherche pas à tout prix à devenir conseiller régional", ajoute le jeune homme qui se trouve en milieu de liste et pourrait donc ne pas figurer en position éligible en cas de fusion des listes de la gauche au deuxième tour.

Le dernier sondage Ipsos Sopra/Steria pour Radio France et France Télévisions donnait, le 3 mai, Valérie Pécresse en tête des intentions de vote avec 32%, devant Julien Bayou, en tête des candidats de la gauche avec 13% des intentions de vote. Il prévoyait une victoire de la candidate de droite au second tour, quel que soit le scénario.

Élu conseiller régional ou non, Reza Jafari a déjà de nouveaux projets en tête. "Je suis en train de créer une nouvelle association et l’un de ses points d’actions sera le climat. Si on ne fait rien, d’ici 50 ans, le monde ira vraiment mal. C’est aussi important que l’engagement humanitaire."

 

 


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