Source : L'Humanité - Gaël De Santis - 21/05/2021
Domenico Lucano a été maire de 2004 à 2018 de Riace, petite ville du sud de l'Italie. Il avait réussi à la revivifier, notamment via sa politique d’accueil et de formation de migrants. Mais un procureur vient de requérir sept ans de prison et des millions d’euros de dommages et intérêts sur la foi d'accusations qui font les choux gras de l’extrême droite.
Dans une Calabre, au sud d’une Italie, qui se dépeuple, Mimmo Lucano avait réussi à revivifier Riace, dont il était le premier magistrat. Il avait mis en place une politique d’accueil et de formation de migrants qui, depuis les années 1990, échouent dans le sud de la Péninsule.
Une expérience citée en exemple
Dès 1998, il monte une association qui permet à des migrants de s’installer dans les nombreux logements de la ville restés vides, leurs occupants tentant de chercher un travail au nord de l’Italie. L’expérience de ce petit bourg de Calabre avait été citée en exemple dans de nombreux titres de la presse internationale.
La gauche soutient ce maire courage
Maire de 2004 à 2018, il fait face à des accusations fantaisistes qui font les choux gras de l’extrême droite : il aurait favorisé un marché public de ramassage des déchets pour qu’il soit attribué à une coopérative faisant travailler des migrants et célébré un mariage blanc… Le procureur de Locri vient de requérir sept ans de prison et des millions d’euros de dommages et intérêts… La gauche soutient ce maire courage qui dit et redit : « Si, pour sauver des hommes, j’ai été en infraction avec la loi, je recommencerai. »
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