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Source : Le parisien - Gérald Moruzzi - 15/06/2021

Proposé par l’association France Parrainages, en partenariat avec l’aide sociale à l’enfance du Val-de-Marne, le programme Familles Solidaires permet à des mineurs non accompagnés, venus souvent de très loin, d’intégrer des foyers accueillants. C’est le cas de Mamadou, qui se construit un avenir à Joinville-le-Pont, où Marine et Nicolas lui ont fait une place.

La promiscuité des chambres d’hôtels sociaux et des foyers d’hébergement, l’incertitude de l’heure suivante et du lendemain, la misère, qu’elle soit matérielle ou affective, pas mal de mauvais souvenirs et de mauvaises rencontres, en somme. Depuis février 2020, Mamadou a laissé beaucoup de choses derrière lui. Si dans ses yeux on devine encore ce fardeau accumulé depuis son départ de Guinée Conakry, où ses parents ont perdu la vie et d’où sa sœur a voulu fuir après un mariage forcé, l’adolescent semble aujourd’hui épanoui dans la famille val-de-marnaise qui l’accueille depuis près d’un an et demi.

 

Quelques semaines avant que la pandémie de Covid-19 ne commence à faire flancher la planète, il a trouvé à Joinville-le-Pont la stabilité qui lui permettra sans doute de prendre son élan dans cette vie déjà cabossée. Aujourd’hui âgé de 17 ans, Mamadou fait partie des trois mineurs non accompagnés (MNA) pris en charge par l’aide sociale à l’enfance du Val-de-Marne (ASE 94) et inscrits en ce moment au programme Familles Solidaires développé par l’association France Parrainages.

Des jeunes âgés de 14 à 17 ans

Depuis son lancement en février 2018, il a bénéficié à seulement 16 mineurs non accompagnés âgés de 14 à 17 ans, venus de pays du Maghreb, d’Afrique noire, mais aussi d’Iran, du Tibet ou du Pakistan. « Tous les jeunes MNA ne souhaitent pas être intégrés à ce dispositif, explique Marie-Aline Legroux, référente parrainages chargée du programme Familles Solidaires. Il faut qu’ils adhèrent au projet, qu’ils suivent les règles de la famille qui va les accueillir, pour pouvoir s’y intégrer pleinement. »

Marine, 32 ans, était plutôt bien informée sur la question de l’accueil des MNA quand est arrivé Mamadou. « J’avais notamment écouté pas mal de podcasts sur le sujet », souligne-t-elle. Mais c’est presque par hasard, en rencontrant une responsable de France Parrainages, qu’elle a découvert ce programme permettant à des familles bénévoles, actives ou retraitées, avec ou sans enfants, d’accueillir de jeunes mineurs migrants, en vue de favoriser leur insertion socioprofessionnelle et leur autonomie en France.

La trentenaire avait pour elle beaucoup de questions. « Elle m’a expliqué que ce n’était pas si compliqué que ça », nous confie celle qui, à l’époque, vivait seule dans son appartement, mais voulait faire quelque chose pour aider à l’intégration de ces jeunes dépourvus de cadre familial et de repères. « Cela ne peut pas bien se passer si on les laisse entre eux, sans véritable lien avec la France et son fonctionnement », estime-t-elle. Une journée portes ouvertes de l’association plus tard, Marine s’est véritablement rendu compte que tout est très bien cadré. Quelque temps plus tard, elle signait une convention d’accueil d’un an renouvelable, renouvelée depuis.

Un accueil matériel, mais aussi affectif

« Le premier critère pour entrer dans le programme, c’est de disposer d’une chambre pour le jeune qui sera accueilli », indique d’entrée Marie-Aline Legroux. Ce préalable posé, la famille candidate débute une période d’évaluation d’environ trois mois. Réalisée pour l’essentiel au domicile, une série d’entretiens, avec une éducatrice spécialisée, une psychologue clinicienne et une personne référente de l’ASE 94, permet d’« affiner au maximum le projet, d’évaluer la capacité du foyer à accueillir matériellement, mais aussi affectivement, l’un de ces jeunes », souligne la responsable, qui visite ensuite les familles accueillantes « toutes les six semaines ».

Autant de moments qui lui permettent de se rendre compte des liens noués mois après mois. Entre Marine, son compagnon Nicolas et Mamadou, ils semblent solides. « Au début, il y avait la barrière de la langue et il était très introverti, puis, progressivement, il s’est affirmé, notamment quand on a commencé à jouer à des jeux de société », sourit Marine, qui nous décrit « un jeune sérieux, hyper droit ».

« Il connaît tous nos proches, toute notre famille, il est vraiment intégré »

Elle et son compagnon, ainsi que toute la ménagerie déambulant dans leur duplex, le perçoivent et le traitent comme un membre à part entière de la famille. Et pas seulement pour les tâches ménagères, qui incombent à tout le monde ici et auxquelles il se prête volontiers. « Il connaît tous nos proches, toute notre famille, il est vraiment intégré », confie-t-elle. Tout en retenue, Mamadou acquiesce d’un sourire.

En près de dix-huit mois, Marine ne lui a pas seulement appris à faire une mayonnaise ou à confectionner une tarte aux pommes. Elle lui montre aussi comment gérer son argent. « Il doit en mettre de côté, notamment pour passer son permis de conduire », explique celle qui reçoit une indemnité d’accompagnement de 396 euros par mois.

«Comme un grand frère»

Mamadou n’a quant à lui plus droit à l’allocation mensuelle de 150 euros prévue pour les jeunes inscrits dans ce programme, afin de subvenir à leurs besoins. Mais, finissant actuellement sa 1re année de CAP couvreur au CFA Maximilien-Perret d’Alfortville, il touche un salaire de plusieurs centaines d’euros. « C’est beaucoup pour lui », pointe Marine.

Cet argent, il l’utilise pour se nourrir, pour s’acheter des vêtements, mais aussi pour faire des cadeaux à ses proches, pour l’heure assez peu nombreux. Un jour, il est rentré à la maison avec un paquet : « C’était des vêtements pour bébé, on était très émus », avoue Marine, très enceinte lorsque nous échangeons avec elle, flanquée de Mamadou. Ce dernier le dit lui-même : il veut être « comme un grand frère » pour cet enfant. Et il s’y prépare. « Il a commencé à regarder des tutoriels sur Internet, sourit Marine. Il veut savoir comment changer une couche. »

 


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