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Source : rfi - Lou Roméo - 12/08/2021

Depuis l'annonce du passe sanitaire, les Français se ruent sur la vaccination. Pour permettre à tous d'en bénéficier, Médecins sans frontières, en collaboration avec les autorités de santé, a déployé une clinique mobile à Paris. Objectif : vacciner les personnes sans-abris et migrantes.

« À qui incombe la responsabilité de vacciner les réfugiés, les déplacés internes et les apatrides ? », demandait le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU en janvier 2021. À sa suite, en mars, la Croix-Rouge lançait un appel à la vaccination des personnes migrantes. En Île-de-France, c’est l’ONG Médecins sans frontières (MSF) qui a été chargée par l’Agence régionale de santé (ARS) de vacciner les personnes en grande précarité. L'objectif, fixé par le gouvernement français : vacciner 100% des demandeurs d'asile et des réfugiés précaires.

Des tentes blanches se dressent le long de l’avenue de la Porte de la Villette, dans le XIXe arrondissement de Paris. C’est là que MSF a déployé sa clinique mobile. Depuis le 8 juin dernier, les médecins et infirmiers qui y travaillent s’occupent aussi d’administrer des vaccins contre le Covid-19. « La clinique existait avant l’épidémie, rappelle Christiana Castro, infirmière et responsable d’activité de la mission France de MSF. Mais avec le Covid-19, nous avons augmenté notre présence. Notre objectif est de faire de la qualité en allant au plus proche des personnes qui ne peuvent pas se déplacer dans des centres de vaccination grand public. »

Partenariat avec les Restos du cœur

Médecins sans frontières vaccine ainsi dans des foyers de travailleurs migrants, dans des centres d’accueil de jour et des centres d’hébergement d’urgence. Car pour ces personnes sans abri, parfois sans papiers, il peut être compliqué de prendre un rendez-vous en ligne. Difficulté d’accès à internet, à lire et à parler le français, peur de devoir présenter des documents lorsqu’on est en situation irrégulière, angoisse face aux autorités… 

Un grand drapeau aux couleurs de Médecins sans Frontières informe sur la vaccination en plusieurs langues.
Un grand drapeau aux couleurs de Médecins sans Frontières informe sur la vaccination en plusieurs langues. © Lou Roméo / RFI

Des partenariats sont donc noués avec d’autres associations, comme ici avec les Restos du cœur, dont le centre de distribution est tout proche. Une façon de se rendre disponibles dans des lieux déjà fréquentés par les personnes migrantes et en grande précarité. C’est cette proximité qui a poussé Adama à se faire vacciner. « Je suis sans abri, explique ce jeune Malien de 27 ans. J’habite dans la rue, et je viens Porte de la Villette pour voir du monde et pour manger. C’est comme ça que j’ai eu la première dose du vaccin : ils étaient là et ils m’ont proposé de me faire vacciner. » Le jeune homme hésite cependant à compléter sa vaccination avec une deuxième dose, car la première l’a rendu malade. Il redoute désormais les effets secondaires, difficiles à gérer lorsqu’on dort dans la rue, malgré le Doliprane distribué par les équipes de MSF.       

Une vaccination sans condition      

Dans la foule, Fiovi distribue des petits papiers numérotés à la main. C'est ainsi que ce travailleur social organise la file qui grossit devant le centre de vaccination et détermine l’ordre de passage de chacun. Les candidats au vaccin sont répartis en deux lignes, l’une pour la première dose, l’autre pour la deuxième. Face à un public très précaire et pas toujours sédentaire, il est difficile d’assurer un suivi et de garantir l’administration de la seconde dose du vaccin. D’où l’importance d’aller à leur rencontre, et d’être présents régulièrement sur le terrain.

Les files d'attente sont divisées en deux lignes, l'une pour la première dose de vaccin et l'autre pour la deuxième.
Les files d'attente sont divisées en deux lignes, l'une pour la première dose de vaccin et l'autre pour la deuxième. © Lou Roméo / RFI

La clinique mobile fonctionne ainsi sans rendez-vous, et « aucun papier n’y est obligatoire », souligne Christiana Castro. « Nous sommes vraiment dans une logique d’accès universel à la vaccination. Il suffit de se présenter le mardi ou le jeudi entre 11h et 15h. S’ils ont la sécurité sociale, on leur demande d’apporter leurs papiers pour remplir le passe sanitaire sur internet, mais s’ils ne l’ont pas, on les accepte aussi. »

« Je me sens protégé »

Dans la queue, on parle dari, pachtoune, arabe ou bien encore bambara. Un interprète maniant huit langues accompagne les équipes. Au sortir de la tente, Adjiman, un jeune Afghan de 21 ans, ne cache pas sa joie. Il s’exclame en anglais « I’ve got vaccine, I’m free » (« Je suis vacciné, je suis libre »). Il vit dans un camp juste à côté et est venu se faire vacciner avec ses amis. Fofana, qui attend les 15 minutes réglementaires assis sur un tabouret en plastique, est soulagé, lui aussi. « C’est un ami qui m’a dit de venir ici, explique cet Ivoirien de 32 ans. Je suis content d’être vacciné : je ne pourrai plus attraper le virus ni le donner à quelqu’un d’autre. Je me sens protégé. »

La promiscuité qui règne dans les centres d’hébergement comme dans les camps augmente la possibilité d’être infecté par le virus et expose tout particulièrement ces populations précaires. Affaiblis par la rue, éloignés des structures de santé, il leur est également difficile de se soigner correctement. À la clinique mobile de la Porte de la Villette, 120 personnes en moyenne se font donc vacciner chaque jour. Un chiffre important, mais pas encore suffisant pour répondre à la demande.

5 000 doses de vaccin

Dans la foule, nombreux sont ceux qui reviennent pour la deuxième ou la troisième fois, faute d’avoir trouvé une place les jours précédents. « Ce n’est pas tant que nous manquons de doses de vaccin, explique Christiana Castro. Nous sommes surtout limités en ressources humaines : on ne peut pas vacciner davantage avec deux médecins et quatre infirmiers. D’autant que la demande a énormément augmenté depuis l’annonce du passe sanitaire. »  

La file est longue pour se faire vacciner.
La file est longue pour se faire vacciner. © Lou Roméo / RFI

Car pour les personnes à la rue et les migrants, l’entrée dans un café ou dans une bibliothèque peut être le seul moyen d’avoir accès à internet, outil crucial pour mener des démarches administratives. Pour ceux qui travaillent, de façon légale ou informelle, le vaccin est également une nécessité. Et dans la foule, on redoute que l’entrée dans les centres d’hébergement finisse par être conditionnée à la présentation d’un passe sanitaire.

Médecins sans frontières a ainsi administré près de 5 000 doses de vaccin contre le Covid-19 à des personnes en grande précarité depuis le 8 juin. Mais pour Christiana Castro, cela reste insuffisant : « J’espère qu’avec le Covid, on va prendre conscience que le droit à la santé doit bénéficier à tous, et que les efforts déployés durant cette épidémie vont perdurer lorsqu’elle sera finie. Tout le monde a le droit d’être soigné. »


► Vaccination à la clinique mobile de la Porte de la Villette (Paris XIXe) les mardis et jeudis 11h-15h ; et du lundi au vendredi à la cafétéria des Restos du cœur de la Porte de la Villette.

 

 


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