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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

La Dépêche | 16/02/2014

Portrait

Grâce au frère Alain Richard, des milliers de personnes, en France et à l'étranger, partagent le silence éloquent des Franciscains.

Au fond d’une impasse du quartier Saint-Cyprien, sept frères franciscains vivent dans un bâtiment des années soixante-dix, que rien ne distingue des autres immeubles environnants si ce n’est, visible depuis le hall d’entrée une statue religieuse. Alain Richard, le doyen de cette petite communauté, qui fêtera en septembre ses 90 ans, habite ici depuis 1998. Cette figure de l’ordre franciscain, ingénieur agronome de formation, a choisi Toulouse «pour le climat du Sud», dit-il. La ville rose est l’ultime étape d’une vie très remplie et très riche, bien que vouée à la pauvreté évangélique, sur les pas de saint François d’Assise. Bon pied, bon œil, l’esprit vif et l’humour un brin caustique, Alain Richard a rempli mille missions, en soixante ans de vie religieuse. C’est à la fac des sciences d’Orsay où il fut aumônier dans les années soixante qu’il fit pour la première fois l’expérience de la non-violence, au sein du fameux groupe de l’Arche de Lanza de Vasto. Au Guatemala, il milita dans «les brigades internationales de paix». Dans les quartiers pauvres de Chicago et sur la côte ouest des États-Unis, il continua à mobiliser des actions non violentes avec, face aux massacres, aux injustices, aux violences, aux dictatures et aux conflits, la prière, le silence, la patience et le jeûne pour seules armes. La vie de frère Alain semble plus tranquille depuis quelques années même s’il y a toujours des déplacements pour Franciscans International, l’ONG dont il a été le vice-président de 1973 à 1999, des conférences à préparer, des livres à écrire*, mais aussi des admirateurs, amis, journalistes, ou réalisateurs à accueillir, comme Gil Corre, l’auteur du documentaire «Cercles de Silence»*.

C’est ici, sur la place du Capitole, qu’Alain Richard a instauré, en 2007, le «cercle de silence», une «façon non-violente de clamer notre indignation contre les conditions d’enfermement inhumaines imposées aux parents et enfants étrangers sans papiers de séjour, dans le centre de rétention de Cornebarrieu», explique-t-il en appuyant bien sur le mot «inhumaines». «J’avais expérimenté les cercles de silence à Oakland aux États-Unis, pour sensibiliser les gens contre le nucléaire. Cela m’a valu d’être arrêté une trentaine de fois» se souvient le frère dont le visage barbu s’illumine souvent d’un grand rire juvénile.

Chaque dernier mardi du mois le rituel se perpétue au Capitole, formant parfois, comme par miracle, une ronde de plusieurs dizaines de citoyens silencieux et recueillis. Ces rassemblements nés à Toulouse ont pris de l’importance. Il en existe désormais quelque 170 en France, une trentaine en Espagne, plusieurs en Suisse, en Italie… C’est ce que raconte le documentaire de Gilles Corre, présenté jeudi 20 février à Utopia-Toulouse, avec des témoignages et un débat auquel participeront Alain Richard et ses frères franciscains.

Le silence, c’est beaucoup plus qu’un cri de révolte, c’est aussi, dit-il, «une façon de prendre le temps d’écouter et de regarder à l’intérieur de soi», quitte à ne pas y trouver que du bon et du beau. «J’ai été très touché par un Toulousain qui m’a confié : «vous savez je suis xénophobe et je viens au cercle de silence pour me soigner…», se souvient le frère Alain. Ce bon pratiquant des méditations zen ou chrétienne préconise une petite dose de silence pour tous, aussi souvent que possible. «Réservez-vous, conseille-t-il, au moins une fois par semaine, mais mieux chaque jour, quelques minutes de silence pour tâcher de trouver qui vous êtes vraiment et pour découvrir toutes les richesses qui sont en vous». Sylvie Roux

*À lire : «Une vie dans le refus de la violence», entretiens d’Alain Richard avec Christophe Henning (Albin-Michel).

*En avant-première à UTOPIA, 24 rue Montardy, Toulouse, le jeudi 20 février à 20 h 30.

Son paysage

La Nature: «Forêts,montagnes, déserts, quand ils sont aussi peu trafiqués que possible sont pour moi uneinvitation à simplicité et vérité, loin du mensonge des apparences»

Sa musique

Mozart. «Sa discrétion me touche toujours. Mon instrument préféré est la flûte andine, tellement expressive des Andes et de la vie de ses peuples».

Ses auteurs

Maurice Zundel et Karlfried Graf Durckheim. «Des auteurs de l’intériorité, car la joie, la vérité et le dynamisme de ma vie ne peuvent venir que «du-dedans de moi».

Son plat préféré

Un bon rôti de bœuf… «… bien saignant avec de l’ail. Mon fruit préféré est la framboise des bois, au parfum et au goût qui ne s’imposent pas mais qui durent».

Son film favori

Des hommes et des dieux. «Un film vrai sur des personnes vraies, avec des acteurs vrais».


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