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Source : InfoMigrants - Charlotte Boitiaux - 23/09/2021

En février 2020, Paul, un père de famille ivoirien, avait fait part à la rédaction de sa situation chaotique à Paris où il survivait sans hébergement fixe avec ses jumelles de 4 ans. Recontacté par InfoMigrants un an et demi plus tard, Paul a confié que sa vie s'était "nettement" améliorée. Ses filles ont obtenu l’asile, même si lui, non. Elles ont également repris le chemin de l’école. Témoignage.

En février 2020, Paul* était désemparé : sans logement, dans l’attente d’une réponse de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), ce père de famille ivoirien et ses jumelles âgées de 4 ans se débrouillaient au jour le jour pour dormir au chaud et garder une dignité.

Il racontait son histoire ici : "Parfois, on dort dans le bus Noctilien, c’est chauffé, mes filles de 4 ans s’allongent à mes pieds"

Plusieurs fois, la famille a trouvé refuge dans des bus de nuit à défaut d’obtenir des places au 115. Les fillettes n’étaient pas non plus scolarisées. Aujourd’hui, la situation a changé.

"Je suis tellement content"

"Les petites ont obtenu l’asile. On a reçu la réponse de l’Ofpra, l’été dernier. J’ai les lettres avec moi, je vous les envoie. Mes deux filles sont officiellement réfugiées. Je suis tellement content.

La maman et moi sommes 'parents d’enfants réfugiés'. Nous n’avons pas eu l’asile. Mais nous avons un récépissé pour prouver que nous sommes quand même en règle grâce aux filles, bientôt nous devrions recevoir une carte de séjour 'vie privée et familiale'.

L’Ofpra peut en effet, dans certains cas, protéger des mineurs mais pas leurs parents. "Il arrive qu’au sein d’une même famille, les enfants mineurs aient des craintes propres et soient protégés pour cette raison, alors même que leurs parents n’allèguent pas de craintes pour eux-mêmes", explique l’Ofpra à InfoMigrants. Ce peut être le cas, par exemple, d’une mineure exposée à une mutilation sexuelle telle que l’excision en cas de retour dans son pays d’origine.

Grâce à ça, notre vie s’est nettement améliorée. Je suis autorisé à travailler. Je suis chauffeur-livreur pour une entreprise privée. Mais j’aimerais bien évoluer. Je faisais déjà ce métier en Côte d’Ivoire, j’aimerais faire une formation poids lourds ou une formation pour conduire des machines de chantier.

En ce moment, nous sommes logés dans un hôtel social à Nanterre [en région parisienne, ndlr]. C’est bien. Au moins, on ne pense plus à la rue.

Nous avons fait une demande de logement social. Mais ça prend du temps. Un travailleur social nous a aidés à remplir les documents. Mais sans la carte de séjour, c’est un peu compliqué. Avec la carte, nous pourrons avancer.

Les jumelles sont maintenant en CP. Elles s’en sortent bien. Elles sont dans une école publique à Nanterre. Elles sont très heureuses actuellement, épanouies, elles rencontrent des amis à l’école. Elles ne sont pas tristes de vivre à l’hôtel, elles considèrent ça comme la maison, ce sont des enfants !

Elles débutent en lecture.

Nous avons eu un autre enfant aussi, une petite fille, elle a un an. Nous n’avons pas trouvé de place en crèche alors c’est ma femme qui la garde pour le moment, mais elle aimerait travailler. Peut-être comme femme de ménage pour commencer. Elle aimerait suivre des cours pour apprendre à lire et à écrire le français. Après, elle aura plus d’opportunités.

On a déposé un autre dossier de demande d’asile pour ma petite fille, qui est née l’année dernière, mais la demande a été rejetée. Elle est née en France, on ira à la mairie plus tard, pour voir ce qu’on peut faire.

Je suis tellement soulagé aujourd’hui. Les petites sont à l’abri, elles vont à l’école, c’est déjà un grand pas, c’est même le plus important pour nous.

On aimerait bien partir en province un jour. Paris, c’est très cher.

On va se renseigner sur les villes de France parce qu’on ne les connaît pas encore. On regardera les villes où il y a du boulot et avec le temps, on partira.

On a fait le plus dur.

Je suis heureux d’être en France. C’est tranquille. Le plus important ici, c’est l'accès aux soins. C’est différent de l’Afrique. La santé est bien gérée ici. Mes filles sont en pleine forme mais si elles avaient un problème, je suis rassuré de pouvoir les soigner en France. La grossesse de ma femme s’est très bien passée aussi, elle a été très bien suivie au Kremlin Bicêtre [hôpital de la région parisienne, ndlr].

J’aimerais dire un mot pour les frères et sœurs qui ont été dans la même situation que moi. Quand on arrive en France, il faut garder courage. Il faut se tourner vers les associations et taper à toutes les portes. 'Découragement n’est pas ivoirien', comme on dit au pays. Il faut croire à l’incroyable."

*Le prénom a été changé.

 

 


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