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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Marlène Panara - 26/11/2021

Pour la première fois depuis deux ans, un avion a quitté Tripoli pour Rome avec à son bord 93 migrants. D'après le HCR, qui a affrété le vol, nombre d'entre eux ont été "détenus dans des conditions extrêmement difficiles, ou ont été victimes de traite par des réseaux de passeurs et de trafiquants en Libye".

Le cauchemar libyen est désormais derrière eux. Ce jeudi 25 novembre, 93 migrants ont quitté Tripoli pour Rome, par un vol affrété par le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR). Le groupe comprend "des enfants, des femmes en danger, des rescapés de la violence et de la torture, ainsi que des personnes souffrant de graves problèmes de santé, a fait savoir l’institution. Certains des personnes évacuées ont été détenues dans des conditions extrêmement difficiles, ou ont été victimes de traite par des réseaux de passeurs et de trafiquants en Libye".

 

Au total, 500 exilés seront évacués sur une année, via cinq vols. À leur arrivée en Italie, ils pourront y demander le statut de réfugié.

À l’instar de Hayat, une Érythréenne de 24 ans. La jeune femme est arrivée en Libye en 2017, après avoir traversé le désert. Puis son mari a été arrêté, et emmené dans un centre de détention, où "des passeurs" l’ont assassiné, peut-on lire sur le site du HCR. "Ils l'ont tué sous mes yeux et ils m'ont battue", raconte Hayat, enceinte de sept mois à l'époque. Elle a dû ensuite s’occuper seule de son fils. "J'ai souffert… pour lui apporter à manger et à boire et payer le loyer […] Avec un enfant, sans travail et personne pour vous aider, vous êtes vraiment seul".

 

Pour la jeune érythréenne comme pour les autres personnes évacuées, "le cauchemar des abus et de la violence dans les camps de détention se termine enfin […] et un autre avenir s'ouvre, sous la bannière des droits humains, a déclaré sur Twitter Marco Impagliazzo, président de la communauté catholique de Sant’Egidio basée à Rome, un des mécènes de l’opération avec le gouvernement italien. Nous sommes heureux de les accueillir et d'entamer le processus d'intégration".

 

D'après Jean-Paul Cavalieri, représentant du HCR en Libye, ces vols d’évacuation "constituent une bouée de sauvetage pour certains des demandeurs d’asile les plus vulnérables". Quelques jours plus tôt, un autre vol de 71 personnes, dont 37 enfants, est arrivé, lui, au Canada. Ces familles originaires de Syrie, du Soudan, de Palestine et de Somalie, avaient été victimes d'enlèvements et de mauvais traitements en Libye.

Des évacuations aussi au Niger et au Rwanda

Le vol arrivé à Rome est le premier à destination de l’Italie depuis deux ans. En 2020, aucun avion d'évacuation n’avait été autorisé à décoller de Tripoli, à cause du Covid-19 et de la fermeture des frontières. Et cette année, la Direction libyenne de lutte contre les migrations illégales avait bloqué tous les vols humanitaires.

Le tout premier vol de ce type est donc parti il y a seulement trois semaines, pour le Niger. Dans la soirée du 4 novembre, 72 demandeurs d’asile dont des familles, des enfants voyageant seuls et un bébé âgé de seulement quelques semaines ont quitté la Libye. "Nombre des personnes évacuées ont été détenues dans des conditions extrêmement difficiles, ont été victimes de traite ou ont subi des violences", avait indiqué le HCR.

>> À (re)lire : "Chaque matin, les gardiens nous frappaient avec leurs armes", le calvaire d'Assane enfermé dans une prison clandestine en Libye

Depuis 2017, l'organisation onusienne a évacué ou réinstallé près de 7 000 réfugiés et demandeurs d’asile hors de Libye, dont 967 admis en Italie. La plupart sont conduits au Niger ou au Rwanda. En deux ans, 648 personnes ont en effet été évacuées, via six vols distincts, vers Kigali. 

Le 10 novembre, le gouvernement rwandais, l’Union africaine et le HCR, ont d’ailleurs prolongé leur accord du autour du mécanisme de transit d’urgence (Emergency Transit Mechanism - ETM). Le centre de Gashora pourra accueillir jusqu’à 700 personnes – contre 500 actuellement - jusqu’au 31 décembre 2023.

>> À (re)lire : Reprise des vols humanitaires depuis la Libye

"Cependant, compte tenu du nombre limité de places [dans les autres centres d’accueils], l’évacuation ne peut être une solution que pour des personnes extrêmement vulnérables, ayant un besoin urgent de sécurité et de protection", a fait savoir Jean-Paul Cavalieri au début du mois. Pour les autres migrants coincés en Libye, l’horizon reste très sombre. Beaucoup préfèrent risquer leur vie en mer pour rejoindre l’Europe plutôt que de s'exposer à une arrestation et une détention dans les prisons libyennes, où ils subissent tortures, viols, et extorsions. 

Après les arrestations de masse et les raids perpétrés à Tripoli au mois d'octobre, des milliers d'exilés se sont pressés devant le bureau du HCR en Libye (aussi appelé CDC pour Community Day Center), pour demander une évacuation. Comme la seule issue possible pour échapper à ce que beaucoup décrivent comme "l’enfer sur terre".

 

 


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