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Source : libération - Marie Thimonnier - 11/12:2021

Le «New York Times» a récemment consacré un article au décalage entre l’obsession pour l’immigration dans le débat français et la faiblesse des flux migratoires relativement aux autres pays de l’UE ou de l’OCDE.

Question posée par Claire, le 5 décembre

Vous nous avez saisis à propos d’un article du New York Times intitulé «Migration Talking Points Surge in France, but Not Migration» («les débats sur l’immigration augmentent en France, mais pas l’immigration»), daté du 2 décembre.

Dans l’article du quotidien américain, le journaliste s’interroge sur l’«obsession» française pour la question migratoire dans les débats politiques alors que la France ferait partie des pays développés ayant connu le moins d’immigration ces dernières années. «A peu près tous les voisins de la France ont eu une plus grande proportion d’immigrés dans leur population», écrit l’auteur, qui ajoute : «Au cours de la dernière décennie, l’immigration a moins augmenté en France que dans le reste de l’Europe ou dans d’autres nations développées du monde.»

13 % de personnes nées à l’étranger

Concernant le premier aspect, le journaliste s’appuie sur les travaux de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) : «En 2020, en France, la part des immigrants dans la population – 13 % – est inférieure à la moyenne des pays de l’OCDE.». En comparaison, le quotidien relève que «les immigrants représentaient 16 % de la population allemande» en 2020.

 

Des chiffres que l’on retrouve effectivement sur le site de l’OCDE. En comparant les données de 2020, on observe que la part de la population née à l’étranger est effectivement plus faible en France que dans la plupart des pays de l’OCDE.

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Précisons que l’indicateur utilisé ici par l’OCDE a pour effet de gonfler le pourcentage français. La notion de «population née à l’étranger» correspond à l’ensemble des personnes nées à l’étranger actuellement sur le territoire français, quelle que soit leur nationalité. Cette notion inclut donc aussi les nationaux nés à l’étranger, qui sont plus nombreux en France que dans beaucoup d’autres pays, du fait notamment «des rapatriés des anciennes colonies françaises comme l’Algérie», explique Jean-Christophe Dumont, directeur de la division des migrations internationales de l’OCDE, contacté par CheckNews.

 

Si l’on se fie à la notion «d’immigré» telle que définie par l’Insee et l’Ined (soit «une personne née étrangère à l’étranger», excluant donc celles nées françaises à l’étranger), la France comptait l’an dernier 6,8 millions d’immigrés, soit 10,2 % de sa population totale d’après les dernières données de l’Insee. C’est nettement moins que le chiffre donné par l’OCDE. Mais cette définition, parce qu’elle est surtout utilisée en France, ne permet pas de comparaison internationale.

Des flux faibles

Sur le plan des flux récents, la France se distingue là encore par une immigration modérée, voire faible, relativement aux autres pays. «Depuis les années 2000, on observe une augmentation constante mais très faible du nombre d’immigrés proportionnellement à notre population», analyse François Héran, professeur au Collège de France et spécialiste de l’immigration. «En proportion de la population globale, on voit effectivement que l’immigration a moins augmenté en France que dans d’autres pays ces dernières années», corrobore Jean-Christophe Dumont.

 

Le dernier bilan de l’OCDE indique ainsi qu’en moyenne, entre 2010 et 2019, les entrées d’immigrés dits «permanents» en France ont représenté chaque année 0,4 % de la population du pays. Un chiffre nettement inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE, qui était de 0,69 % sur la période. «On peut dire que notre taux d’immigration est modéré comparé à la plupart des pays occidentaux», explique ainsi Jean-Christophe Dumont.

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L’OCDE a aussi calculé, à partir des données de recensement des Etats (en tenant compte des départs et des décès) l’évolution de la part des personnes nées à l’étranger dans la population totale sur la dernière décennie. «En France, en 2010, la proportion de personnes nées à l’étranger dans la population totale était de 11,6 %, contre 13,1 % en 2020. Une évolution de 1,5 point, c’est très faible comparé à la plupart des pays de l’OCDE», détaille Jean-Christophe Dumont. Dans l’OCDE, l’augmentation moyenne a été de 2,2 points sur la décennie. La plupart des voisins de la France ont connu une hausse supérieure. Parmi eux, le Royaume-Uni (2,9 points), l’Allemagne (3,3 points) ou la Belgique (4 points).

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Comme toutes les statistiques, celles de l’OCDE ont des biais, des angles morts. L’organisation ne comptabilise pas par exemple les étudiants étrangers parmi les entrées permanentes. Mais quel que soit l’indicateur retenu, la conclusion demeure inchangée. «Ces dernières années, on observe que l’immigration en France est, en proportion, parmi les plus faibles, quelle que soit la mesure considérée», analyse Marine Haddad, chercheuse à l’Ined et spécialiste de l’immigration, ayant collaboré récemment à un article intitulé «Migrations internationales : ce que l’on mesure (ou pas)».

Le tableau est donc très éloigné de celui qui est souvent dressé dans le débat public. «En France on est persuadé qu’on est envahi par l’immigration, mais nous n’avons pas un regard comparatif, déplore François Héran. Ces dernières années, on n’observe pas une intrusion massive, mais une infusion durable.»

 

Comment expliquer alors cette idée reçue ? Il y a huit ans, dans un article de Libération déjà consacré à cette perception faussée, Jean-Christophe Dumont suggérait une confusion faite en France entre les immigrés et les enfants d’immigrés, et mettait en avant une spécificité hexagonale. La France, parce que vieux pays d’immigration, a une deuxième génération (ayant au moins un parent immigré) bien plus importante que ses voisins. Le pays, selon une étude de l’Insee, était l’un des seuls pays européens à compter davantage d’enfants de la deuxième génération que d’immigrés. Comparativement à ses voisins, le pays «se caractérise par des flux migratoires plus anciens, mais aussi plus faibles sur la période récente», écrivait déjà l’Insee en 2012. Un état de lieux qui prévaut encore, une décennie plus tard.

 

 


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