Source : france bleu - Sylvie Duchesne - 28/12/2021
Moussa Tambadou, le jeune Malien de 18 ans soutenu par le patron et les salariés de la blanchisserie du Massegros (Lozère) a été interpellé ce mardi matin à Mende où il était assigné à résidence. Il a été transféré au centre de rétention administrative de Toulouse en vue de son expulsion.
L'incompréhension ce mardi à la blanchisserie Le Lavoir des Causses au Massegros où le jeune Moussa Tambadou, 18 ans avait été accueilli comme apprenti en septembre 2020. Le jeune homme qui était assigné à résidence à Mende depuis l'été 2021 a été interpellé et envoyé au centre de rétention administrative de Toulouse en vue de son expulsion. "L'Administration part du principe que les papiers des jeunes Africains en général sont faux. Là, elle lui a contesté un papier d'identité au prétexte qu'il n'y avait pas la date de naissance des parents explique Marie-Anne Colombain, membre de RESF 48 (Réseau éducation sans frontières) qui le suivait. Mais là, il venait d'obtenir son passeport du consulat. On ne comprend pas."
"Beaucoup de gâchis"
Tout aussi remonté, Brice Saint-Pierre, le patron du Lavoir des Causses, la blanchisserie qui avait permis au jeune Malien d'avoir un contrat d'apprentissage. "C'est vraiment du gâchis. On lui gâche sa vie alors qu'il avait l'opportunité et il l'avait saisie, de devenir Français. Il n'a pas de famille au Mali. Je ne sais plus comment m'adresser à cette administration qui est sans cœur. Il est rentré en France illégalement, je l'entends, mais ce n'est pas un délinquant, ni un terroriste. Il a fait preuve d'implication et d'intégration dans mon entreprise, mais pas seulement. Dans la société aussi. Je ne comprends pas ce manque de cœur, surtout entre Noël et Nouvel An. Il n'y a pas que les papiers dans la vie ! " Brice Saint-Pierre espère que la situation sanitaire permettra à Moussa de ne pas être renvoyé immédiatement dans son pays d'origine et qu'il pourra déposer un recours auprès de la Cimade au centre de rétention. En juillet 2021, le chef d'entreprise avait lancé une pétition en soutien à son apprenti. Elle a reçu près de 30.000 signatures.
Moussa Tambadou devait être expulsé ce jeudi. Après avoir refusé de se soumettre à un test PCR, il a été placé en garde à vue.