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Source : InfoMigrants - Julia Dumont Hafiz Ahmad Miakhel - 30/12/2021

Quatre mois après le retour des Taliban au pouvoir en Afghanistan, le pays s'enfonce dans une grave crise économique. De très nombreux Afghans ont perdu leur emploi et plus de 20 millions de personnes sont aujourd'hui confrontées à la faim, selon le Programme alimentaire mondial. En France, les réfugiés afghans redoublent d'efforts pour venir en aide à leurs familles restées dans le pays.

"Pour la première fois depuis 7 ans, ma famille m'a demandé de l'aide." Pour Jan Kakar, cet appel à l'aide est le signe d'une situation désespérée. "Avant l'arrivée des Taliban, ma famille avait une bonne situation économique mais, depuis leur prise de pouvoir [le 15 août 2021 ndlr], ils ont perdu leurs revenus", précise ce réfugié, arrivé en France en 2008 et aujourd'hui directeur de l'association Solidarité et culturelle des Afghans de Paris.

Jan Kakar ne vient pas seulement en aide à sa famille. Il essaye aussi de coordonner l'envoi d'argent de la communauté afghane en France "pour les déplacés et les familles vulnérables en Afghanistan".

>> À (re)lire : Quinze pays de l'UE s'engagent à accueillir 40 000 Afghans, annonce la Commission européenne

Face à la crise économique qui frappe le pays, chacun tente d'aider comme il le peut. Réfugié en France depuis cinq ans, Obaidullah Mayar, a, lui, pris un second emploi pour pouvoir envoyer plus d'argent aux siens.

Un salaire pour 17 personnes

Jardinier pour la mairie de Paris le jour, le jeune homme de 29 ans est désormais livreur de repas la nuit. "Je suis la seule personne à apporter un salaire pour les 16 membres de ma famille. Je dois les soutenir parce que mes deux frères ont perdu leur emploi", témoigne-t-il.

Chaque mois, Obaidullah Mayar envoie 400 à 500 euros à sa famille qui vit à Maydan Shar, au sud de Kaboul, pour leur permettre de survivre. "J'aide aussi mon frère qui est étudiant dans la province de Nangarhar".

Si Jan Kakar et Obaidullah Mayar peuvent travailler en toute légalité, ce n'est pas le cas des nombreux Afghans "dublinés", qui ont déjà déposé une demande d'asile dans un pays européen autre que la France. Ces personnes sont "obligées de travailler illégalement car elles ne reçoivent pas d'argent de l'Ofii mais elles doivent malgré tout envoyer de l'argent à leur famille", explique Jan Kakar.

"Aucun plan pour gérer l'État afghan sans aide extérieure"

Depuis le retour des Taliban au pouvoir, l'Afghanistan s'enfonce dans une dramatique crise économique. Celle-ci résulte à la fois d'une chute de la valeur de la monnaie locale - "il faut désormais 120 afghanis, pour obtenir un dollar, contre environ 80 avant la prise de pouvoir par les talibans", note Libération – mais aussi de la fin de l'aide humanitaire. "Elle représentait 80 % de son budget annuel, évalué à environ 6,2 milliards de dollars en 2020", souligne encore le journal.

>> À (re)lire : Des Afghans de plus en plus nombreux à fuir leur pays pour l'Europe via l'Iran

Dès le début du mois de septembre, l'agence des Nations unies pour le développement (PNUD) mettait en garde contre les effets de la crise. "Pas moins de 97 % de la population risque de sombrer sous le seuil de pauvreté si aucune réponse n'est apportée d'urgence aux crises politique et économique du pays", prévenait l'agence onusienne.

"Les conséquences du changement de régime ont été immédiates et calamiteuses", estime, de son côté, l'analyste Kate Clark dans un rapport publié pour l'Afghanistan Analysts Network (AAN). Selon elle, les Taliban ont précipité leur victoire militaire et n'avaient du coup "aucun plan pour gérer l'État afghan sans aide extérieure".

"Lorsqu'ils étaient dans la rébellion, ils taxaient les populations des régions qu'ils contrôlaient, mais pouvaient laisser les services publics aux mains du gouvernement et des ONG", largement financés par l'aide internationale, ajoute-t-elle. Maintenant, ils sont au pouvoir (...) à la tête d'un État aux revenus largement diminués, alors qu'ils doivent s'occuper d'une population entière" de quelque 40 millions d'habitants.

La faim dans les villes comme en campagne

La forte inflation que connaît le pays empêche la population de se nourrir correctement et de nombreux Afghans souffrent déjà de la faim. L'ONU évoque une course contre la montre : avec l'arrivée du rude hiver, près de 23 millions d'Afghans, soit 55 % de la population, sont menacés par la famine.

Et "le visage de la faim est en train de changer", a déclaré Shelley Thakral, responsable de la communication pour le Programme alimentaire mondial (PAM) en Afghanistan. "Les habitants des villes souffrent désormais d'insécurité alimentaire à des taux similaires à ceux des communautés rurales."

Lueur d'espoir, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi une résolution proposée par les États-Unis facilitant l'aide humanitaire pour un an. Une résolution qualifiée de "bon pas" par le régime islamique.

 

 


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