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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Julia Dumont - 18/01/2022

Environ 70 personnes, dont une vingtaine d'enfants, occupent, depuis samedi, un gymnase de Rennes. Dans cette ville de Bretagne, une centaine d'exilés en tout - originaires pour la plupart de Géorgie, Tchétchénie ou Albanie - errent depuis des mois en quête d'un hébergement durable. Les associations et la mairie appellent la préfecture à leur fournir un lieu de vie pérenne.

Nouveau changement de lieu d'hébergement, nouvelle adresse provisoire. À Rennes, environ 70 personnes, dont une vingtaine d'enfants, se sont installées, samedi 15 janvier, dans le gymnase de la Poterie. Ces exilés font partie des 105 personnes, recensées par le collectif d'associations qui leur vient en aide dans la ville, qui n'ont aucun hébergement stable depuis des mois.

Précédemment, ces personnes ont vécu sur le campement des Gayeulles de Rennes, ouvert début juillet 2019, dans le nord de Rennes. À la suite de fortes dégradations climatiques sur le campement, une soixantaine de personnes ont été hébergées, à partir du 2 octobre 2021, par l’association des Éclaireuses et Éclaireurs de France (EEF) dans ses locaux de Thorigné-Fouillard. D'autres ont été logés par l'université Rennes 2 et s'y trouvent toujours.

L'hébergement accordé par EEF avait d'emblée été prévu comme provisoire. "La date limite était le 15 janvier, déclare Yann Manzi, co-fondateur d'Utopia 56, interrogé par InfoMigrants. Donc, samedi, on a sorti les gens. Il y a eu une manifestation avec l’inter-associatif et après il y a eu la réquisition du gymnase".

>> À (re)lire : Rennes : le commodat, un accord méconnu qui permet aux migrants de se loger dans des squats légaux

"Quand est ce qu'on va dans des hébergements ?"

Si cet hébergement est une petite respiration pour les personnes qui y dorment – le lieu est chauffé et dispose de douches et de toilettes – toutes attendent une solution pérenne. Coline Gayou, coordinatrice d'Utopia 56 à Rennes, explique à InfoMigrants que le profil des personnes est très varié : "Certaines sont là depuis huit mois et sont donc un peu désabusées face à la situation. D'autres viennent d'arriver et se retrouvent là alors qu'elles ont droit à un hébergement […] D'autres encore sont là depuis plusieurs années et se disent qu'elles vont retourner vivre dans leur voiture. Elles normalisent presque le fait d'être à la rue." Malgré cette diversité de profils, une même question revient sur les lèvres de tous les exilés : "Quand est ce qu'on va dans des hébergements ?"

Pour le moment, aucune solution ne se profile. La mairie et les associations appellent l'État à procurer un hébergement à ces personnes. "On héberge 950 personnes par jour aux frais de la mairie", explique à l'AFP David Travers, adjoint au maire de Rennes délégué à la Solidarité. "Ce sont essentiellement des gens qu'on désigne affreusement sous le nom de 'ni régularisables, ni expulsables', un non statut insupportable qui les condamne à errer dans la précarité 5 à 10 ans avant de pouvoir prétendre obtenir une régularisation", ajoute-t-il.

Également interrogée par l'AFP, la préfecture a, elle, réitéré sa volonté de "trouver des solutions pérennes" et rappelé que l'État finance chaque soir la mise à l'abri de 1 450 personnes en Ille-et-Vilaine.

"Ni régularisables, ni expulsables"

Parmi ces personnes "ni régularisables, ni expulsables", figurent des familles originaires de Géorgie, d'Albanie ou encore de Tchétchénie qui seraient en danger si elles retournaient dans leur pays mais ne parviennent pas à obtenir l'asile en France. C'est le cas de la famille de Ramzan, qui a fui la Tchétchénie avec sa femme il y a 10 ans. Aujourd'hui père de quatre enfants, il raconte à l'AFP "être dehors" depuis 2017. "J'ai mal au cœur pour les enfants. À l'automne, on a dormi quatre mois dans une voiture", lâche-t-il. "On stresse en permanence, le petit pleure toujours et me dit 'Papa, ne sors pas'. Il a vu comment la police m'a attrapé pour m'emmener au centre de rétention", poursuit le trentenaire, débouté de l'asile, qui compte sur ses années de présence en France pour régulariser sa situation.

C'est aussi le cas de Tamaria. Cette Géorgienne de 26 ans et mère de trois enfants, ne comprend pas pourquoi "personne ne (l')aide après six mois passés de campement en campement". "Mon mari était soldat dans l'armée. On a tout quitté à cause de la situation politique et là on se retrouve à la rue. On ne peut pas se laver car l'eau est froide, on ne mange que du sucré, ce n'est pas normal pour des enfants", confie-t-elle.

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Pour Yann Manzi, la situation actuelle à Rennes est le résultat d'une politique gouvernementale répondant à l'idée que "les gens sans droit ou déboutés, on ne fera plus rien pour eux". "La politique que l'État a choisi pour ces personnes, c'est 'si on ne peut pas les renvoyer, elles n'ont qu'à rester dans la rue'", fustige le responsable associatif qui estime que "la montée du nationalisme fait faire du grand n'importe quoi à nos politiques".

 


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