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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

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Source : Mediapart - Nejma Brahim - 8/2/2022

Depuis plusieurs mois, des travailleurs sans papiers occupent trois piquets de grève sur des sites de Chronopost, de DPD et de l’agence d’intérim RSI, en région parisienne, pour dénoncer leur « exploitation » et réclamer leur régularisation. La Poste rejette la faute sur l’agence d’intérim qui les a recrutés.

En déambulant dans les allées du parc d’activité d’Alfortville (Val-de-Marne), chemin de Villeneuve Saint-Georges, le logo Chronopost ne tarde pas à apparaître. Devant les grilles du centre de tri, jeudi 2 février, un campement de fortune accueille les visiteurs venus récupérer un colis, le regard parfois stupéfait, tandis qu’un agent de sécurité leur ouvre le portail tatoué de tracts avant de le refermer illico.

« Ils l’ont recruté à cause de nous », pouffe Aboubacar, 29 ans, tout en prenant place aux côtés de ses camarades, installés sous une bâche bleue, les mains planant au-dessus du brasero leur servant de chauffage. « Ils ont cru qu’on allait essayer de rentrer ! »

Depuis décembre dernier, 137 personnes sans papiers tiennent le piquet de grève ici, au milieu des barnums du syndicat Solidaires et des baraquements improvisés. Parmi eux, dix-sept ex-intérimaires de l’agence Chronopost et de nombreux soutiens venus les rejoindre.

« Il y a aussi des personnes qui avaient participé à la grève de 2019 et s’étaient vu promettre une régularisation, mais n’ont finalement rien eu », complète Aboubacar. Car Chronopost n’en est pas à sa première contestation sociale. Deux ans plus tôt, une trentaine d’intérimaires sans papiers tenaient déjà un piquet de grève au même endroit, pour réclamer leur régularisation.

Aboubacar et ses camarades grévistes devant le centre de tri de Chronopost à Alfortville. © Photo Nejma Brahim / Mediapart

 

Recrutés par l’agence d’intérim Derichebourg, souvent sous alias (en utilisant les documents d’identité de quelqu’un d’autre), les grévistes disent avoir travaillé au centre de tri Chronopost durant des mois et affirment que l’agence d’intérim comme la filiale de La Poste savaient qu’ils étaient sans papiers.

« Aujourd’hui, le responsable du site dit qu’il ne nous connaît pas, peste le groupe d’hommes, originaires du Mali, du Sénégal ou de la Guinée. C’est pire que de l’hypocrisie, c’est un manque de respect. »

Daouda, du haut de son mètre quatre-vingt-neuf, se lève pour sautiller sur des chutes de bois, qu’il brise et jette dans le feu pour l’alimenter. Il porte encore sur le dos un tee-shirt Derichebourg.

La Poste nie les avoir fait travailler, malgré les preuves

« J’ai aussi mon badge », dit-il en l’extirpant de la poche de son survêtement. Les noms de l’agence d’intérim et de Chronopost y sont gravés. Il dit avoir travaillé un an et demi sur le site de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne), quatre mois sur celui d’Alfortville. Sur son smartphone, Aboubacar épluche ses documents et retrouve ses bulletins de paie, édités par Derichebourg, avec la date et le lieu de la mission, correspondant au centre de tri de Chronopost à Alfortville.

Plusieurs camarades surenchérissent et dévoilent les vidéos prises à l’intérieur du site, sur leurs heures de travail. On y voit les colis défiler à vive allure sur des tapis ou d’immenses cartons transposés sur des palettes. Les images datent tantôt de novembre et décembre 2021, tantôt de janvier 2022.

Salouf, 28 ans, lance ses amis sur leurs conditions de travail, mauvaises selon lui : heures supplémentaires souvent « non rémunérées », horaires de nuit mal payés, contraintes de transport pour se rendre sur le site aux horaires demandés…

« La totalité des heures supplémentaires ont toujours été payées. Si une erreur apparaît sur une fiche de paie, elle est régularisée le mois suivant », assure de son côté l’agence d’intérim Derichebourg, contactée par Mediapart.

« Quand on signalait à l’agence que nos heures supplémentaires n’avaient pas été prises en compte, elle nous disait que c’était une erreur et que ce serait rectifié le mois suivant. Finalement, il n’y avait rien le mois d’après », contredisent plusieurs grévistes.

Et Salouf de souligner, les sourcils contrariés : « Combien de fois j’ai pris le dernier bus du soir, à minuit, pour attendre devant le centre de tri jusqu’à 3 heures du matin avant de commencer à travailler ? » « Moi, enchaîne un autre, j’ai déjà fait le trajet à pied d’Ivry jusqu’ici. D’autres ont déjà marché huit kilomètres pour venir travailler en plein milieu de la nuit. »

Tous évoquent également le rythme des machines auquel il faut s’adapter. Les cris du responsable, aussi. « Il nous disait “Allez, allez, allez !” pour qu’on aille plus vite. Même pas le temps d’aller pisser », soupire Salouf.

Daouda, jeune travailleur sans papiers sénégalais, montre son badge pour prouver qu'il a bien travaillé chez Chronopost. © Photo Nejma Brahim / Mediapart

 

« Tu dois décharger les camions en 30 minutes. En fait, le travail qu’on fournit correspond à un temps plein mais on nous fait travailler sur des missions de trois ou quatre heures. C’est l’esclavagisme moderne, dénonce Aboubacar, qui assure avoir été surchargé de colis un jour, alors que son collègue était absent, au point de devoir stopper la machine, ce qu’on lui aurait ensuite reproché. Le lendemain, j’ai reçu un SMS de l’agence d’intérim qui m’informait de la fin de ma mission. Mais quelque temps plus tard, ils m’ont finalement rappelé pour me demander si je pouvais reprendre car ils ne trouvaient personne. »

Daouda, le plus jeune du groupe, a été le dernier à rejoindre le mouvement, après que son responsable lui a reproché d’avoir simplement parlé aux grévistes. Il ajoute : « On en a marre d’être exploités. On travaille sans dignité. » En se baladant dans le camp de fortune où les grévistes et leurs soutiens restent nuit et jour, Aboubacar tente de motiver les troupes. « Demain, on va danser, non ? », lui lâche un trentenaire en le croisant, en référence à la marche prévue jeudi 3 février de La Défense à la préfecture des Hauts-de-Seine. Un peu plus loin, un homme plus âgé avance difficilement, à l’aide d’une canne.

Au milieu des cabanons, aménagés à partir de meubles de récup – matelas, couvertures, palettes de bois, tables basses, chaises –, et des WC installés par la mairie d’Alfortville, les occupants sirotent un thé et attendent 17 heures, l’heure du pointage, pour se précipiter vers l’entrée du centre de tri et donner leur identité au bénévole responsable ce jour-là.

Le plus souvent, ils lui tendent leur carte CTSPV (Collectif des travailleurs sans papiers de Vitry-sur-Seine), qui soutient le mouvement de grève. Ce soir, signe d’une autre forme de soutien, c’est une association basée à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) qui leur apportera le dîner, bien qu’une cuisine ait été aménagée sur le camp.

Ce ne sont pas des bandits, ils travaillent pour faire avancer la France.

Ramata, représentante des travailleuses sans papiers en lutte pour leur régularisation

À son arrivée, Ramata, véritable boule d’énergie, prend soin de saluer tous les grévistes un par un. Elle est la représentante des travailleuses sans papiers, caissières, employées de l’hôtellerie-restauration ou agentes d’entretien, qui viennent au piquet le soir pour apporter leur soutien aux hommes. « Je ne les laisse pas rester ici, hein, les conditions de vie sont trop dures ! » Elles sont une vingtaine, célibataires ou en couple avec certains grévistes, et attendent elles aussi d’être régularisées.

Originaire de Côte d’Ivoire, Ramata ne peut qu’encourager le mouvement : après avoir travaillé sept ans dans l’hôtellerie, d’abord sous alias, puis sous son vrai nom, elle a enfin pu réunir les bulletins de paie et la promesse d’embauche nécessaires à sa demande de régularisation, déposée auprès de la préfecture du Val-de-Marne. « Ce ne sont pas des bandits, ils travaillent pour faire avancer la France. Et puis une circulaire existe, ils sont dans leur plein droit. »

La circulaire « Valls » datant de 2012 permet en effet à un travailleur sans papiers de lancer une demande de régularisation grâce à un formulaire Cerfa, correspondant à une promesse d’embauche pour un étranger résidant en France, ou une attestation de concordance, attestant de sa présence dans l’entreprise sur une période donnée.

Plus de 100 travailleurs sans papiers vivent jour et nuit dans ce camp installé devant l'agence Chronopost à Alfortville. © Photo Nejma Brahim / Mediapart

 

Mais la circulaire, regrette la CGT, « fait reposer la procédure de régularisation par le travail sur l’arbitraire de l’employeur qui est le premier à bénéficier de la surexploitation de ces travailleuses et travailleurs privés de droits ».

Selon le syndicat, qui a adressé une lettre ouverte à la ministre du travail Élisabeth Borne le 6 décembre dernier pour l’interpeller sur la situation des grévistes, « les entreprises qui profitent de la vulnérabilité des sans-papiers refusent de délivrer le formulaire Cerfa ».

Il incombe aux sociétés sous-traitantes de garantir que le personnel qu’elles emploient et qu’elles mettent à la disposition est bien en règle.

Le groupe La Poste

Sollicité par Mediapart, le groupe La Poste souligne qu’en « dépit des contrôles déployés pour s’assurer de l’identité des intervenants sur site, il peut arriver que par des manœuvres frauduleuses (usage de faux papiers, usurpation d’identité…), certaines personnes parviennent à tromper les contrôles et à entrer sur site, et ce, sans que nous en ayons connaissance ».

Et rejette la faute sur l’agence d’intérim Derichebourg : « De fait, certains travailleurs sans papiers ont reconnu avoir usurpé l’identité de tiers. Il incombe aux sociétés sous-traitantes de garantir que le personnel qu’elles emploient et qu’elles mettent à la disposition est bien en règle. DPD France et Chronopost condamnent fermement toute pratique illégale et rappellent aux sociétés sous-traitantes auxquelles elles ont recours de garantir le respect de l’ensemble de leurs obligations vis-à-vis de la législation française. »

Interrogé sur l’éventualité d’une régularisation de ces travailleurs sans papiers, le groupe La Poste refuse de croire que cela lui incombe, estimant n’être pas leur employeur.

« Nous ne faisons travailler aucun intérimaire sans papiers. Ni l’agence ni DPD/Chronopost ne savaient que les travailleurs qui se présentaient étaient sans papiers. Il s’agit de cas d’usurpations d’identité. Nous avons bien missionné des travailleurs. Or les intérimaires recrutés ne sont pas les personnes qui se sont présentées pour travailler sur les sites », se défend l’agence d’intérim Derichebourg, qui n’a pas commenté les conditions travail évoquées par les grévistes.

« Les sociétés sous-traitantes organisent l’activité de leurs équipes sur site (gestion des pauses et des horaires, management, rémunération...), poursuit La Poste, pour qui l’agence d’intérim est la seule responsable. La prestation de Derichebourg sur le site Chronopost d’Alfortville s’effectue sur une plage horaires réduite, de 3 heures à 7 h 30, et ne doit donc pas donner lieu à des heures supplémentaires pour le compte de Chronopost. Nous rappelons que DPD France et Chronopost n’ont en aucun cas accès aux bulletins de salaire de ces personnes qui ne sont pas leurs employés. »

On a vraiment un parcours d’obstacles où chacun se défausse.

Thomas Dessalles, responsable national du syndicat CGT-TEFP au ministère du travail

« La ligne de défense, chez DPD et Chronopost, est de dire qu’ils n’étaient pas au courant qu’ils étaient sans papiers et que le sous-traitant n’a pas fait son boulot, réagit Thomas Dessalles, responsable national du syndicat CGT-TEFP au ministère du travail. De son côté, le sous-traitant répond qu’on leur a présenté des papiers sous alias. On a vraiment un parcours d’obstacles où chacun se défausse. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a des montages au sein du groupe La Poste qui mènent à une surexploitation des sans-papiers. Et actuellement au dépôt de Chronopost à Alfortville, il y a une volonté de virer tous les sans-papiers. Notre rôle est d’appuyer auprès du ministère de travail, qui doit intervenir par le biais de contrôles vis-à-vis de ces infractions au Code du travail. » Le syndicat attend aussi une reconnaissance de ce mouvement de grève collectif.

« Le sujet est suivi de près par la direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEEST) d’Île-de-France et les préfectures des départements concernés. Des échanges sont en cours avec les entreprises pour déterminer les modalités selon lesquelles des régularisations pourraient être effectuées », nous fait savoir le ministère du travail.

La préfecture de l’Essonne assure de son côté qu’elle examinera « les dossiers de demandes d’admission exceptionnelle au séjour qu’elle recevra, qu’elles proviennent des employeurs, des demandeurs ou de leurs soutiens, au regard des textes applicables et de manière individualisée ». « À ce jour, seule la société Derichebourg Interim a transmis des dossiers, en cours d’examen. » La préfecture précise également avoir saisi l’inspection du travail.

Contactées, les préfectures du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine n’ont quant à elles pas répondu.

Dans les Hauts-de-Seine, la préfecture fait blocage

Mercredi au petit matin, le piquet de grève de l’agence DPD à Coudray-Montceaux (Essonne) a été évacué par les autorités. « On va continuer à se battre », lance Aboubacar à Ramata sur le camp d’Alfortville, qui recevait la visite et le soutien d’Anne Hidalgo, de Luc Carvounas, maire de la ville, et de Mathilde Panot, députée La France insoumise du Val-de-Marne, deux jours plus tôt.

« Leur combat est plus que justifié, ajoute en passant Pascal, du syndicat Solidaires, qui leur rend visite presque tous les jours. Ils travaillent et ne voient même pas la couleur de ce qu’ils cotisent. Ils font tout le sale boulot qui n’est pas fait par les autres. C’est du sous-prolétariat payé au lance-pierre. »

Près de 300 personnes ont marché jusqu'à la préfecture des Hauts-de-Seine pour réclamer leur régularisation jeudi 3 février. © Photo Nejma Brahim / Mediapart

 

Le lendemain, jeudi 3 février, environ 300 sans-papiers se rassemblent à 13 heures sur l’esplanade de La Défense avant de se lancer dans une marche jusqu’à la préfecture des Hauts-de-Seine, à Nanterre. Les grévistes des piquets d’Alfortville et de Coudray-Montceaux sont présents, cette fois pour soutenir leurs « camarades » de l’agence d’intérim RSI, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), en grève depuis octobre, pour qui la situation est un peu différente.

« 83 formulaires Cerfa et attestations de concordance ont été délivrés aux travailleurs, mais c’est la préfecture qui fait blocage depuis deux mois », déplore Aboubacar aux côtés des manifestants, mégaphone à la main. « Immigrés en danger ! Nous ne sommes pas dangereux ! Nous voulons travailler ! », scande la foule, derrière une banderole jaune rappelant les motifs de leur mobilisation : « La Poste exploite les sans-papiers, régularisation ! »

On refuse de leur donner accès à leurs droits, alors que les entreprises sont demandeuses. Quelle hypocrisie.

Denis Datcharry, conseiller départemental des Hauts-de-Seine

« Il commence à y avoir de la colère. Savoir qu’on a des droits et qu’on ne peut pas y accéder, c’est inqualifiable », poursuit Aboubacar entre deux slogans. Denis Datcharry, conseiller départemental du Parti communiste français (PCF), marche aux côtés des grévistes pour leur manifester son soutien, après avoir déjà interpellé le préfet des Hauts-de-Seine avec la députée PCF Elsa Faucillon. « Ces travailleurs sont exploitables à merci. On refuse de leur donner accès à leurs droits, alors que les entreprises sont demandeuses. Quelle hypocrisie. »

Aboubacar, représentant des grévistes d'Alfortville, lors de la marche du jeudi 3 février à Nanterre. © Photo Nejma Brahim / Mediapart

 

Aux travailleurs en pause cigarette au pied des tours de La Défense, les sans-papiers distribuent des tracts et échangent, quand on les écoute, sur leur situation. Plusieurs ouvriers du chantier de l’esplanade leur témoignent leur soutien, certains avec un signe de la main, d’autres en faisant chauffer la flamme de leur chalumeau.

Arrivés devant la préfecture, les grévistes brandissent leur formulaire Cerfa en l’air, comme pour rappeler les autorités à leurs devoirs. Al-Hasan, un Sénégalais recruté par RSI pour travailler dans le BTP, fait part de son incompréhension face au « silence » de la préfecture. « C’est la deuxième fois qu’on manifeste ici, j’ai eu mon Cerfa il y a plus de deux mois et rien n’avance. »

C’est finalement Denis Datcharry qui est reçu par la sous-préfète et un représentant du bureau des étrangers. « On m’a demandé de lister tous les éléments vous concernant dans un tableau, avec le nom, la date d’arrivée en France, les périodes travaillées… Ce sera sans doute du cas par cas et ils ont été clairs sur le fait qu’il n’y avait aucune garantie de régularisation. Mais c’est un petit pas », positive l’élu face aux migrants assoiffés d’espoir.

Lundi 7 février, 200 grévistes se sont retrouvés devant la mairie de Coudray-Montceaux pour dénoncer le démantèlement du piquet de grève la semaine passée. Ils se réuniront de nouveau mercredi, devant l’antenne du ministère de l’intérieur dans le XXarrondissement de Paris.

 

 


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